Nouveaux panneaux à Velehrad, Rep. Tchèque

022_web.jpg

Hier j´ai fini ma retraite a Velehrad. Apres la derniere conférence j´ai visité les lieux. On a terminé le systeme d´information. Il y a plusieurs panneaux avec le plan du site et avec les numéros 1 – 13 donc 1. basilique, 2. maison paroissiale, etc: lycée, internat du lycée, maison des retraites, librairie, point d´information, buffet, musée, chapelle, pensionnaire des malades etc.

En plus il y a des symboles communs: boite postale, WC, arrêt des bus … et il y a un petit symbole – cercle bleu avec un X – qui veut dire d´apres la légende a coté : monument.

VELEHRAD_23.11.2013_FR_web.jpg

En dehors de l’ensemble de l´abbaye – qui est bien sûr le monument classé de la 1-ere catégorie – il n´y a que trois de ces points

1) les fondations redécouvertes de la maison abbatiale du 13 e siecle.

2) colonne de la peste du 17 e 3) oratoire de l´Enfant Jésus de Prague

Le plan étant orienté vers le Nord, notre point est très visible et bien lisible de loin, parce qu´il est seul sur le fond blanc, c´est vraiment comme le petit point en bas du point d´exclamation…. !

021_web-5.jpg

Merci St Colomban.

L’oratoire de l’Enfant Jésus a vraiment un emplacement extraordinaire.

Au revoir Monsieur Mimoun

On ne peut pas se permettre de l’ignorer!!
Ce Monsieur mérite notre respect et notre admiration.
Il doit intégrer notre devoir de mémoire au titre de citoyen Français exemplaire.
Merci de votre attention.
Mes respects Monsieur MIMOUN.

Au revoir Monsieur Mimoun!
Vous étiez un sacré bonhomme !

BEAU Témoignage

C’est marrant, mais quand je vois la vie d’Alain Mimoun, j’ai comme une envie de comparer. Loin de moi l’idée que tout était mieux avant, mais je dois bien reconnaître qu’à l’occasion, le bon vieux temps me file la nostalgie.
C’est vrai, Mimoun, c’est quand même cet Algérien qui a devancé l’appel sous les drapeaux, pour aller se prendre une dégelée par les Boches en 1940, à la frontière belge. Qui a remis ça contre Rommel en Tunisie. Puis a failli perdre un pied à Monte-Cassino, début 1944, pour débarquer en Provence six mois plus tard. Forcément, quand on n’a pas fait le service militaire parce que Chirac l’a supprimé, on a un peu plus de mal à chanter La Marseillaise avec l’équipe de France. Et je ne veux viser personne.
Mimoun, c’est aussi le garçon de café qui a vécu quatorze ans dans un deux-pièces du XIXe, à Paris, alors qu’il se battait aux quatre coins de la planète pour la suprématie mondiale en course de fond. Celui que Zatopek fut tout heureux de voir gagner à Sydney, en 1956, après l’avoir privé trois fois de podium olympique. Ça a quand même plus de gueule que les petites querelles d’égos de nos divettes footballistiques, à Ferrari de fonction et hôtel particulier dans les beaux quartiers de Londres. Mais je ne veux viser personne…

alain_mimoun_300_web.jpg

Mimoun, c’est le stakhano, vous lançant cette maxime maison pleine de bon sens : « Quand ça fait mal, c’est que ça fait du bien ».
Le gars qui, quand il défaille au 30e kilomètre du marathon de Sydney, se traite de « salaud », s’insulte copieusement, se met lui-même des coups de pied au cul, et gagne par-delà la douleur, quand d’autres préfèrent rejeter la cause de leurs échecs sur les arbitres, les journalistes, les entraîneurs. Ou font la grève de l’entraînement… Bon, d’accord, je vise quelqu’un. Enfin, quelques-uns, mais n’y comptez pas : vous n’aurez pas de noms.
Mimoun, quand il parlait, ça pouvait être imprévisible. On l’écoute :
En Australie, quarante ans après les jeux Olympiques de Melbourne, j’ai été reçu comme un chef d’État. On m’a même proposé le passeport australien. Ce à quoi j’ai répondu : « Vous savez, j’ai déjà deux nationalités : française et corrézienne ».
C’est sûr que ça nous change des analyses d’après match de nos héros modernes, à base de « l’important, ce soir, c’était les trois points », ou « comme dit le coach, il faut prendre les matchs les uns après les autres, on fera les comptes à la fin de la saison ».
Pas de nom, j’ai dit. Une tombe.
Mimoun, c’est le type qui a cinquante stades à son nom, des écoles et des rues dans tous les sens. Pas mal, pour quelqu’un qui vient de mourir. Alors, à quand une école Nicolas Anelka, un stade Samir Nasri, une avenue Karim Benzema ? Aïe, ça y est, j’ai lâché des noms… Las, ceux-là, c’est davantage dans la rubrique fait divers qu’il faut les chercher, accolés à celui de Zahia ou autre…
Mimoun, c’est ce type qui a su aimer la France, au temps où la France savait se faire aimer. Où elle n’avait pas encore pris ce pli de se déverser un tombereau de culpabilité sur la tête à chaque occasion. Mimoun c’est le patriote pur et dur, que même le FLN n’a pas tenté de récupérer, et à qui de Gaulle affirma qu’ils avaient deux points communs : leur amour de la France et leur longévité. Car oui, Mimoun, à 44 ans, il gagnait son quatrième titre de champion de France du marathon ! Jusqu’au bout, il aura couru ses 10 ou 15 kilomètres par jour.
Mimoun, c’est ce petit Français qui meurt en même temps que Mandela et qui, comme lui, a su jeter des ponts entre les cultures et les races, pour devenir l’un des plus grands porte-étendards français.

Cet homme qui est né Ali, musulman, dans l’Oranais, et qui est mort 92 ans plus tard Alain, catholique, dans le Val-de-Marne. Qui admirait Bayard et Sainte-Thérèse-de-Lisieux ― la France du panache et celle de la petite voie. Et qui déclarait, se retournant au crépuscule de sa vie sur son aurore :

Je savais depuis longtemps que mon pays était de l’autre côté de la mer. Mes ancêtres, c’était les Gaulois. La France était déjà dans ma peau et dans mes veines. Par conséquent, qu’on ne me parle pas de ces conneries d’intégration !

Alain Mimou est né le 1er janvier 1921 à Maïder en Algérie française et mort le 27 juin 2013

Lettre ouverte au pape François par l’Abbé Guy Pagès

Très Saint-Père,

Loué soit Notre Seigneur Jésus-Christ qui vous a confié la mission de conduire son Église !

Permettez-moi au nom de nombreuses personnes choquées par votre lettre aux musulmans à l’occasion de l’Id al-Fitr, et en vertu du canon 212 § 3,[1] de vous faire part des réflexions de cette Lettre ouverte.

En saluant avec « un grand plaisir » les musulmans à l’occasion du ramadan considéré comme un temps consacré « au jeûne, à la prière et à l’aumône », vous semblez ignorer que le jeûne du ramadan est tel que « le chariot moyen d’une famille qui fait le ramadan augmente de 30 % »[2], que l’aumône musulmane est à destination des seuls musulmans nécessiteux, et que la prière musulmane consiste à notamment rejeter cinq fois par jour la Foi en la Trinité et en Jésus-Christ, à demander la faveur de ne pas suivre le chemin des égarés que sont les chrétiens… De plus, durant le ramadan, la délinquance augmente de façon vertigineuse.[3] Y a-t-il réellement en ces pratiques quelque motif d’éloge possible ?

Votre lettre affirme que nous devons avoir de l’estime pour les musulmans et « spécialement envers leurs chefs religieux », mais vous ne dites pas à quel titre. Puisque vous vous adressez à eux en tant que musulmans, il s’en suit que cette estime s’adresse aussi à l’islam. Or, qu’est-ce que l’islam pour un chrétien, sinon, puisqu’« il nie le Père et le Fils » (1 Jn 2.22), un des Antichrist les plus puissants qui soient, en nombre et en violence (Ap 20.7-10) ? Comment peut-on estimer à la fois le Christ et ce qui s’oppose à Lui ?

Votre message note ensuite que « les dimensions de la famille et de la société sont particulièrement importantes pour les musulmans en cette période » de ramadan, mais ce qu’il ne dit pas, c’est que le ramadan sert de formidable moyen de conditionnement social, d’oppression, de flicage des insoumis au totalitarisme islamique, bref de négation totale du respect que vous évoquez… Ainsi l’article 222 du Code pénal marocain stipule que : « Celui qui, notoirement connu pour son appartenance à la religion musulmane, rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le temps du Ramadan, sans motif admis par cette religion, est puni de l’emprisonnement d’un à six mois et à une amende ». Et il ne s’agit que du Maroc…

Quels « parallèles » réussissez-vous à trouver entre « les dimensions de la famille et de la société musulmane » et « la foi et la pratique chrétiennes », puisque le statut de la famille musulmane inclut la polygamie (Coran 4.3 ; 33.49-52,59), la répudiation (Coran 2.230), l’infériorité ontologique et juridique de la femme (Coran 4.38 ; 2.282 ; 4.11), le devoir pour son mari de la battre à son gré (Coran 4.34), etc. ? Quel parallèle peut-il y avoir entre la société musulmane bâtie à la gloire de l’Unique, et qui de ce fait ne peut tolérer l’altérité ni la liberté, ni non plus en conséquence distinguer les domaines religieux et spirituel ? « Entre nous et vous, c’est l’inimitié et la haine à jamais jusqu’à ce que vous croyez en Allah, seul ! » (Coran 60.4), et la société chrétienne qui, parce que bâtie à la gloire du Dieu Un et Trine, valorise le respect des légitimes différences ? A moins qu’il faille entendre par « parallèle » non ce qui se ressemble et donc s’assemble, mais ce qui au contraire ne se rejoint jamais ? Auquel cas, l’équivoque sert-elle la clarté de votre propos ?

Vous proposez à vos interlocuteurs de réfléchir à « la promotion du respect mutuel à travers l’éducation », en laissant croire qu’ils partagent avec vous des mêmes valeurs d’humanité, de « respect mutuel ». Mais tel n’est pas le cas. Pour un musulman, il n’y a pas de nature humaine à laquelle se référer, ni de bien connaissable par la raison : l’homme et son bien ne sont que ce que le Coran en dit. Or le Coran apprend aux musulmans que notamment les chrétiens, parce qu’ils sont chrétiens, « ne sont qu’impureté » (Coran 9.28), les « pires de la création » (Coran 98.6), « plus vils que des bêtes » (Coran 8.22 ; cf. 8.55)[4]… Parce que l’islam est la vraie religion (Coran 2.208 ; 3.19,85), qui doit dominer sur toutes les autres, jusqu’à les éradiquer complètement (Coran 2.193), ceux qui ne sont pas musulmans ne peuvent qu’être des pervers et des maudits (Coran 3.10,82,110 ; 4.48,56,76,91 ; 7.144 ; 9.17,34 ; 11.14 ; 13.15,33 ; 14.30 ; 16.28-9 ; 18.103-6 ; 21.98 ; 22.19-22,55 ; 25.21 ; 33.64 ; 40.63 ; 48.13) que les Musulmans doivent combattre sans cesse (Coran 61.4,10-2 ; 8.40 ; 2.193), par la ruse (Coran 3.54 ; 4.142 ; 8.30 ; 86.16), la terreur (Coran 3.151 ; 8.12,60 ; 33.26 ; 59.2), et toutes sortes de châtiments (Coran 5.33 ; 8.65 ; 9.9,29,123 ; 25.77) comme la décapitation (Coran 8.12 ; 47.4) ou la crucifixion (Coran 5.33) en vue de les éliminer (Coran 2.193 ; 8.39 ; 9.5,111,123 ; 47.4) et anéantir définitivement (Coran 2.191 ; 4.89,91 ; 6.45; 9.5,30,36,73 ; 33.60-2 ; 66.9). « Ô vous qui croyez ! Combattez à mort les incroyants qui sont près de vous et qu’ils trouvent en vous la rudesse… » (Coran 9.124) ; « Puisse Allah les maudire ! » (Coran 9.30 ; cf. 3.151 ; 4.48)… Très Saint Père, peut-on oublier, lorsque l’on s’adresse à des musulmans, qu’ils ne sauraient s’aventurer hors du Coran ?

Vos appels « à respecter dans chaque personne, […] tout d’abord sa vie, son intégrité physique, sa dignité avec les droits qui en découlent, sa réputation, son patrimoine, son identité ethnique et culturelle, ses idées et ses choix politiques. » ne sauraient infléchir les dispositions données par Allah, qui sont immuables, et dont je viens d’énumérer certains d’entre elles. Mais s’il faut respecter d’autrui « ses idées et ses choix politiques », comment s’opposer alors à la lapidation, à l’amputation et à toutes sortes d’autres pratiques abominables commandées par la charia ? Votre beau discours ne peut pas émouvoir les musulmans : ils n’ont pas de leçon à recevoir de nous qui ne sommes « qu’impureté » (Coran 9.28). Et si cependant ils vous en félicitent, comme l’ont fait ceux d’Italie, c’est parce que la politique du Saint-Siège sert grandement leurs intérêts en faisant passer leur religion pour respectable aux yeux du monde, faisant croire qu’elle les conduit à considérer les valeurs universelles que vous préconisez… Ils vous féliciteront tant qu’ils seront, comme en Italie, en situation minoritaire. Mais lorsqu’ils ne le seront plus, arrivera ce qui arrive partout où ils sont majoritaires : tout groupe non-musulman doit disparaître (Coran 9.14 ; 47.4 ; 61.4 ; etc.) ou payer la jyzaia pour racheter son droit de survivre (Coran 9.29). Vous ne pouvez ignorer cela, mais comment pouvez-vous, en le cachant alors aux yeux du monde, favoriser l’expansion de l’islam auprès des innocents ou naïfs ainsi abusés ? Peut-être regardez-vous les compliments qui vous ont été adressés comme un gage de fécondité de votre attitude ? Vous ignoreriez alors le principe de la takyia, commandant d’embrasser la main que le musulman ne peut couper (Coran 3.28 ; 16.106). Mais que valent au fond de tels échanges de politesse ? Saint Paul ne disait-il pas : « Si je cherchais à plaire aux hommes, je ne serai plus le serviteur du Christ. » (Ga 1.10) ? Jésus a annoncé comme maudits ceux qui sont l’objet de la louange de tous (Lc 6.26). Mais si même vos ennemis naturels vous louent, qui ne vous louera pas ? La mission de l’Église est-elle d’enseigner les bonnes manières de vivre en société ? Saint Jean-Baptiste serait-il mort s’il s’était contenté de souhaiter une belle fête à Hérode ? Peut-être dira-t-on qu’il n’y a pas de comparaison possible avec Hérode, parce qu’Hérode vivait dans le péché et que c’était du devoir d’un prophète de dénoncer le péché ? Mais si tout chrétien est devenu prophète le jour de son baptême, et si le péché est de ne pas croire en Jésus, Fils de Dieu Sauveur (Jn 16.9), ce dont se fait précisément gloire l’Islam, comment un chrétien pourrait-il ne pas dénoncer le péché qu’est l’islam et appeler à la conversion « à temps et à contretemps » (2 Tm 4.2) ? Puisque la raison d’être de l’Islam est de remplacer le christianisme qui aurait perverti la révélation du pur monothéisme par la foi en la Sainte Trinité, en sorte que Jésus ne serait pas Dieu, qu’Il ne serait ni mort, ni ressuscité, qu’il n’y aurait pas de Rédemption, et que Son œuvre est ainsi réduite à néant, comment ne pas dénoncer l’Islam comme l’Imposteur annoncé (Mt 24.4,11,24) et le prédateur par excellence de l’Église ? Au lieu de chasser le loup, la diplomatie vaticane donne l’impression de préférer le nourrir de ses flatteries, et de ne pas voir qu’il n’attend que d’être suffisamment engraissé pour faire ce qu’il fait partout où il est devenu suffisamment fort et vigoureux. Faut-il rappeler le martyre que vivent les chrétiens en Égypte, au Pakistan et partout où l’Islam est au pouvoir ? Comment le Saint-Siège pourra-t-il porter la responsabilité de cautionner l’islam en le présentant comme un agneau, alors qu’il est un loup qui se déguise en agneau ? A Akita, la Vierge Marie nous a prévenus : « Le Démon s’introduira dans l’Église car elle sera pleine de ceux qui acceptent les compromis. »…

Très saint Père, comment votre lettre peut-elle affirmer que : « notamment entre chrétiens et musulmans, ce que nous sommes appelés à respecter c’est la religion de l’autre, ses enseignements, ses symboles et ses valeurs. » ? Comment peut-on respecter l’islam, qui blasphème continuellement la Sainte Trinité et Notre Seigneur Jésus-Christ, accuse l’Église d’avoir falsifié l’Evangile et cherche à la supplanter (Ap 12.4) ?Est-ce que saint Irénée, qui a écrit « Contre les hérésies », saint Jean Damascène, qui a écrit « Des hérésies » où il relève « maintes absurdités si risibles rapportés dans le Coran », saint Thomas d’Aquin, avec sa « Somme contre les Gentils », et tous les Saints qui se sont employés à critiquer les fausses religions, n’étaient donc pas chrétiens pour que vous condamniez aujourd’hui rétrospectivement leur action, comme aussi celle des quelques rares apologètes contemporains ? Du champ de coopération de la raison et de la foi, si encouragée par Benoît XVI, devrait être exclu le fait religieux ? Si l’on suit l’appel formulé par votre lettre, Saint-Père, il faut alors demander avec l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI)[5] la condamnation partout dans le monde de toute critique de l’Islam, et ainsi coopérer avec l’OCI à répandre l’islam, qui enseigne, je le répète, que le christianisme étant corrompu, l’islam vient le remplacer… Pourquoi vouloir avec l’OCI museler l’apologétique chrétienne ?

Aussi vrai que l’on ne sème pas dans des ronces (Mt 13.2-9) mais que l’on commence par les arracher avant que de pouvoir semer, il en est ainsi que l’on ne peut annoncer la Bonne Nouvelle de son salut à une âme musulmane tant elle est vaccinée, immunisée, dès sa prime enfance contre la Foi chrétienne (Coran 5.72 ; 9.113 ; 98.6…), remplie de préjugés, de calomnies et de toutes sortes de faussetés au sujet du Christianisme. Il faut donc nécessairement commencer par critiquer l’Islam, « ses enseignements, ses symboles et ses valeurs », pour détruire en elle les contrevérités qui la rendent ennemie du christianisme. Saint Paul ne demande pas d’utiliser seulement « les armes défensives de la justice »mais aussi « les armes offensives » (2 Co 6.7). Où sont ces dernières dans la vie de l’Église d’aujourd’hui ?

Oh, certes, s’associer à la joie de braves gens ignorants la Volonté de Dieu et leur souhaiter un bon ramadan ne semble pas être une mauvaise chose en soi, tout comme le pensait saint Pierre de la légitimation qu’il donnait des usages juifs… sous la peur, déjà, des proto-musulmans, qu’étaient les judéo-nazaréens ! Mais saint Paul l’en a corrigé devant tout le monde en lui montrant qu’il y avait plus important à faire que de chercher à plaire à des faux-frères (Ga 2.4,11-14 ; 2 Co 11.26 ; Coran 2.193 ; 60.4 ; etc.). Si saint Paul a raison, comment dire qu’il ne faut pas critiquer « la religion de l’autre, ses enseignements, ses symboles et ses valeurs » ?

En ne voulant pas critiquer l’Islam, votre lettre justifie notamment les évêques qui vont poser la première pierre des mosquées, ce qu’ils font eux-aussi par courtoisie, par souci de plaire à tout le monde et favoriser la paix civile. Lorsque demain leurs fidèles seront devenus musulmans, ceux-ci pourront dire que c’est leur évêque qui, au lieu de les en garder, leur aura montré le chemin de la mosquée… Et ils pourront dire aussi la même chose au sujet du Saint-Siège, puisqu’il leur aura appris à ne pas penser la vérité au sujet de l’islam, mais à l’honorer comme étant bon et respectable en soi…

Votre lettre justifie vos vœux de bonne fête de ramadan en affirmant qu’« Il est clair que, quand nous montrons du respect pour la religion de l’autre ou lorsque nous lui offrons nos vœux à l’occasion d’une fête religieuse, nous cherchons simplement à partager sa joie sans qu’il s’agisse pour autant de faire référence au contenu de ses convictions religieuses. » Comment se réjouir d’une joie qui glorifie l’islam ? L’attitude que vous préconisez, Très Saint-Père, s’accorde-t-elle avec le commandement de Jésus : « Que votre langage soit ‘Oui ? oui’, ‘Non ? non’ : ce qu’on dit de plus vient du mauvais. » (Mt 5.37) ? Et même si l’on pourrait croire ne pas pécher en souhaitant un bon ramadan en raison de la restriction mentale niant le lien entre ramadan et islam (une négation qui montre bien que ce comportement pose tout de même problème), cela s’accorde-t-il avec la charité pastorale qui veut qu’un pasteur se soucie de la façon dont son geste est compris par ses interlocuteurs ? En effet, que peuvent penser les musulmans nous entendant leur souhaiter un bon ramadan, sinon que soit nous sommes des idiots, incompréhensiblement obtus, à coup sûr maudits par Allah, pour ne pas devenir nous-mêmes musulmans, puisque nous reconnaitrions ce faisant que leur religion est non seulement bonne (puisque capable de leur donner la joie que nous leur souhaitons), mais certainement supérieure au christianisme (puisque postérieure à celui-ci), soit que nous sommes des hypocrites n’osant pas leur dire en face ce que nous pensons de leur religion, ce qui équivaut à reconnaître que nous avons peur d’eux et qu’ils sont donc déjà devenus nos maîtres ? Peuvent-ils avoir une autre interprétation s’ils raisonnent en musulmans ?

Nombre de musulmans m’ont déjà fait part de leur joie que vous honoriez leur religion. Comment pourront-ils jamais se convertir si l’Église les encourage à pratiquer l’islam ? Comment le Saint-Siège pense-t-il leur annoncer la fausseté de l’islam et le devoir où ils sont de le quitter pour se sauver en recevant le saint baptême ? Ne favorise-t-il pas le relativisme religieux pour lequel peu importe ce qui différencie les religions, ce qui compterait étant seulement ce qu’il y a de bon en l’homme et qui le sauverait indépendamment de sa religion ?

Les premiers chrétiens ont refusé de participer aux cérémonies civiles de l’Empire romain consistant à faire brûler un peu d’encens devant une statue de l’Empereur, rite pourtant apparemment tout à fait louable puisque censé favoriser la coexistence et l’unité des populations si diverses et des religions si nombreuses de l’immense Empire romain. Les premiers chrétiens, pour qui la prédication de l’unicité de la seigneurie de Jésus était plus importante que toute réalité de ce monde, fut-ce celle de l’estime de leur concitoyens, ont préféré signer de leur sang l’originalité de leur message. Et si nous aimons notre prochain, quel qu’il soit, musulman compris, en tant qu’il est un membre de l’espèce humaine comme nous, voulu et aimé de toute éternité par Dieu, racheté par le Sang de l’Agneau sans tache, Jésus nous a enseigné à renier tout lien humain s’opposant à Son amour (Mt 12.46-50 ; 23.31 ; Lc 9.59-62 ; 14.26 ; Jn 10.34 ; 15.25). Au nom de quelle fraternité dès lors pourrait-on appeler les musulmans « nos frères » (Cf. votre allocution du 29.03.2013) ? Y-aurait-il une fraternité qui transcenderait toutes les appartenances humaines, y compris celle de la communion au Christ, rejetée par l’islam, et qui finalement seule importerait ? La volonté de Dieu, qui est que nous croyons au Christ (Jn 6.29), fait que « nous ne connaissons plus personne selon la chair » (2 Co 5.16).

Peut-être la diplomatie vaticane pense-t-elle qu’en taisant ce qu’est l’Islam elle va épargner la vie des malheureux chrétiens en pays musulmans ? Non, l’Islam continuera à les persécuter (Jn 16.2), et ce d’autant plus qu’il verra que rien ne s’oppose à lui, et parce que telle est sa raison d’être (Coran 9.30). Ces chrétiens, comme tous les chrétiens, n’attendent-ils pas plutôt que vous leur rappeliez que tel est le lot ici-bas de tout disciple du Christ que d’être persécuté à cause de Son Nom (Mt 16.24 ; Mc 13.13 ; Jn 15.20) et que c’est une grâce insigne dont il faut savoir se réjouir ? Jésus nous a commandé de ne rien craindre des tourments de la persécution (Lc 12.4), et aux Frères persécutés à cause de notre Foi de se réjouir de la Huitième Béatitude (Mt 5.11-12). Cette joie, n’est-elle pas le meilleur témoignage à donner ? Quel meilleur service pourrions-nous rendre aux fervents musulmans ne craignant pas de mourir tant ils sont sûrs d’aller jouir des Houris qu’Allah leur promet pour prix de leur crimes, que de leur montrer des chrétiens heureux de donner leur vie, eux, par pur amour de Dieu et du salut de leur prochain ? Votre lettre évoque le témoignage de saint François, mais elle ne dit pas que saint François envoya des Frères évangéliser les musulmans du Maroc, sachant qu’ils y seraient très probablement martyrisés, ce qui fut effectivement le cas, et qu’il entreprit d’évangéliser lui-même le Sultan Al Malik Al Kamil. La charité dénonce le mensonge et appelle à la conversion.

Très Saint Père, nous avons du mal à retrouver dans votre Message aux musulmans l’écho de la charité de Saint Paul commandant : « Ne formez pas d’attelage disparate avec des infidèles. Quel rapport en effet entre la justice et l’impiété ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ?Quelle entente entre le Christ et Béliar ? Quelle association entre le fidèle et l’infidèle ?» (2 Co 6.14-15), ou celle du doux saint Jean de ne pas accueillir chez nous quiconque rejette la Foi catholique, de ne pas même le saluer sous peine de participer à « ses œuvres mauvaises » (2 Jn 7-11)… En saluant les musulmans à l’occasion du ramadan, ne participe-t-on pas à leurs œuvres mauvaises ? Qui haït aujourd’hui jusqu’à leur tunique (Jude 23) ? La doctrine des Apôtres n’est-elle plus d’actualité ?

Oui, le concile Vatican II appelle les chrétiens à oublier le passé, mais cela ne peut vouloir dire autre chose qu’oublier les éventuels ressentiments dus aux violences et injustices subies tout au long des siècles par les chrétiens, et pour ce qui nous intéresse, infligés par les musulmans. Car autrement, oublier le passé, ne serait-ce pas se condamner à revivre les mêmes malheurs que jadis ? Sans mémoire, peut-il même y avoir identité ? Sans mémoire, pourrions-nous avoir un avenir ?

Très Saint Père, avez-vous lu la Lettre ouverte de M. Christiano Magdi Allam, ex-musulman baptisé par Benoît XVI en 2006, par laquelle il annonce quitter l’Église en raison de la compromission de celle-ci avec l’islamisation de l’Occident ? Cette lettre est un terrible coup de tonnerre dans le ciel blafard des lâchetés et tiédeurs ecclésiales, et devrait constituer pour nous un formidable avertissement !

Très Saint Père, c’est parce que la diplomatie n’est pas couverte par le charisme de l’infaillibilité, et que votre Message aux musulmans à l’occasion de la fin du Ramadan n’est pas un acte magistériel, que je prends la liberté de le critiquer respectueusement et ouvertement (can 212 §3). Sans doute avez-vous considéré qu’avant de parler ‘théologie’ avec les musulmans, il convenait de disposer d’abord leurs cœurs par un enseignement sur le devoir, pourtant élémentaire, de respecter autrui. Je tenais à vous dire qu’il nous semble qu’un tel enseignement devrait se faire en dehors de toute référence à l’islam, afin d’éviter toute ambigüité à son sujet. Pourquoi pas à l’occasion du Premier de l’An, ou de Noël ? Ce n’est certainement pas sans raison que Benoît XVI avait dissous le Conseil Pontifical pour le Dialogue interreligieux et en avait transféré les prérogatives au Conseil Pontifical pour la Culture… Cela étant dit, je renouvelle l’engagement de ma fidélité à la Chaire de saint Pierre, dans la foi en son infaillible magistère, ayant le désir de voir tous les catholiques ébranlés dans leur foi par votre Message aux musulmans à l’occasion de la fin du Ramadan, faire de même.

Abbé Guy Pagès in site http://www.islam-et-verite.com

[1] Guy Pagès, né en 1958, est un prêtre catholique, blogueur et podcaster français. Ordonné prêtre en 1994, il est rattaché au diocèse de Paris. Lors de ses premières années, il est missionnaire en République islamique de Djibouti lui permettant de se spécialiser dans l’islam. De retour en France et manquant de ministère, l’abbé Pagès est chargé par ses supérieurs d’une mission d’évangélisation par internet. Il partage alors sur les plateformes multimédias YouTube, Dailymotion et GloriaTV, des chroniques vidéos traitant de l’actualité, de l’islam, des grands thèmes de la doctrine de l’Église ainsi que des catéchèses. Il crée le blog Islam & Vérité.

Notes

[1] « Selon le savoir, la compétence et le prestige dont ils jouissent, ils ont le droit et même parfois le devoir de donner aux Pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui touche le bien de l’Église et de la faire connaître aux autres fidèles, restant sauves l’intégrité de la foi et des mœurs et la révérence due aux pasteurs, et en tenant compte de l’utilité commune et de la dignité des personnes. » (Can. 212 § 3).

[2] http://www.leconomiste.com/article/897050-ramadan-dope-la-demande

[3] http://francaisdefrance.wordpress.com/2013/07/22/ratp-et-ramadan/

[4] « au même titre que l’excrément, l’urine, le chien, le vin. » précise l’ayatollah Khomény, in Principes politiques, philosophique, sociaux et religieux, Éditions Libres Hallier, Paris, 1979.

[5] http://ripostelaique.com/tandis-qualexandre-delvalle-denonce-loci-laurent-fabius-se-prosterne-devant-ses-representants.html

Hymne Suisse

http://www.youtube.com/watch?v=1oLIvPpIGiI

1er strophe
Sur nos monts, quand le soleil
annonce un brillant réveil,
et prédit d’un plus beau jour le retour,
les beautés de la patrie
parlent à l’âme attendrie;
au ciel montent plus joyeux
au ciel montent plus joyeux
les accents d’un coeur pieux,
les accents émus d’un coeur pieux.

2e strophe
Lorsqu’un doux rayon du soir
joue encore dans le bois noir,
le coeur se sent plus heureux près de Dieu.
loin des vains bruits de la plaine,
l’âme en paix est plus sereine,
au ciel montent plus joyeux
au ciel montent plus joyeux
les accents d’un coeur pieux,
les accents émus d’un coeur pieux.

3e strophe
Lorsque dans la sombre nuit
la foudre éclate avec bruit,
notre coeur pressent encore le Dieu fort;
dans l’orage et la détresse
Il est notre forteresse;
offrons-lui des coeurs pieux:
offrons-lui des coeurs pieux:
Dieu nous bénira des cieux,
Dieu nous bénira du haut des cieux.

4e strophe
Des grands monts vient le secours;
Suisse, espère en Dieu toujours!
Garde la foi des aïeux, vis comme eux!
Sur l’autel de la patrie
mets tes biens, ton coeur, ta vie!
C’est le trésor précieux
c’est le trésor précieux
que Dieu bénira des cieux,
que Dieu bénira du haut des cieux.

Voyage-pèlerinage du 28 juin au 10 juillet 2013 Italie, Rép. Tchèque, Pologne, Slovaquie, Hongrie, Autriche, Allemagne

Aux sources de l’Europe chretienne

NOUS PARTIMES QUARANTE-CINQ, dont notre chauffeur habituel, Philippe, les deux organisateurs, Robert et Claudia Mestelan, deux prêtres, le P. Marcel Bang et le chanoine Gérard Trauchessec, et quarante pèlerins de base, plus ou moins jeunes retraité(e)s.
D’Avignon à Avignon, dans la sérénité et la gentillesse, le chauffeur de notre car a couvert ses 5000 kilomètres, et les nombreux chants, prières, exhortations, lectures, vidéos et musiques qui se déroulaient pendant que le car roulait nous empêchaient de trouver le temps long et contribuaient, espérons-le, à notre sanctification.

Les organisateurs avaient fait des prodiges de documentation et de négociations avec hôtels, maisons religieuses, restaurants, pour que ce voyage soit à la portée de (presque) toutes les bourses. Ils n’ont cessé, pendant sa réalisation, de veiller à tous les détails pour que tout se passe bien, et tout se passa bien.

Le fait de disposer pour quarante fidèles de deux prêtres (et même d’un troisième dont nous parlerons plus loin) est une chose extraordinaire, si l’on considère que selon les statistiques les plus récentes, il n’y aurait dans le monde que 413.418 prêtres diocésains et religieux, pour plus d’1 milliard 200 millions de catholiques (calculera qui voudra le pourcentage). Le Père Marcel est le noir curé de Beaumes de Venise, né Camerounais, qui n’a appris et ne connait que la messe “ordinaire”, et qui avait pu laisser le soin de ses sept paroisses à un remplaçant. Plus âgé, le chanoine Trauchessec, qui fêta, le 29 juin, le 52e anniversaire de sa “prise de soutane” (soit 47 ans de sacerdoce), n’a jamais quitté ce vêtement. Il fait partie de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre, qui est de droit pontifical et dont les membres ont le privilège de ne célébrer que la messe “extraordinaire”. Les pèlerins eurent donc le choix entre deux messes quotidiennes, l’ancienne et la nouvelle. Une bonne dizaine d’entre eux se révélèrent être des inconditionnels de l’ancienne. Les autres semblaient avoir intégré la formule de Benoit XVI selon laquelle il ne s’agit que de “deux formes différentes de l’unique rite romain” et passaient facilement de l’un à l’autre, quoique avec une fréquentant plutôt la nouvelle. Le point positif est que cette coexistence fut non seulement pacifique mais cordiale et fraternelle. Le chanoine Trauchessec ne parla, en ce qui concerne son choix, que d’une “légitime préférence”, et l’on n’entendit jamais, d’un bord à l’autre, échanger aigrement les qualificatifs de “tradis” et de ”propros”, de “conciliaires” et d’“intégristes”. Non, non, il n’y avait, dans ce car, et à table, que des catholiques.

Nous étions, sans le savoir, tout à fait dans la ligne du colloque Sacra Liturgia qui s’est tenu à Rome du 25 au 28 juin “afin d’étudier, promouvoir et renouveler la formation liturgique, l’esprit, et le sens de la célébration dans ses fondements pour la mission de l’Eglise, en particulier à la lumière de l’enseignement et de l’exemple de Sa Sainteté, le Pape Benoît XVI ”. Ce colloque, était “biformiste”, c’est-à-dire que les célébrations avaient lieu tantôt selon la forme ordinaire tantôt selon la forme extraordinaire du rite romain, la forme ordinaire étant au maximum extraordinarisée par l’orientation du célébrant, l’usage du latin, du plain chant et de la polyphonie romaine (d’après Présent du 13/07/13).

Les pèlerins de base, parmi lesquels le corps enseignant était assez bien représenté, et dont le corps médical n’était pas absent, gagnaient tous à être connus, mais deux d’entre eux se signalèrent à l’attention générale : Anne Pinatelle est une organiste de grand talent qui nous donna un concert dans la basilique baroque de Velehrad et accompagna quelques unes de nos messes.

1115_web.jpg

En compagnie de sa femme Béatrice, ex-professeur d’allemand et traductrice appréciée, joyeusement, Claude Torcheboeuf suivit le mouvement dans un fauteuil roulant qui se dépliait et se repliait selon qu’on le tirait de la soute du car ou qu’on l’y introduisait. Sa maladie génétique, appelée “ostéogenèse imparfaite”, ne l’empêcha pas d’exercer la profession d’horloger et de se marier. Claude et Béatrice adoptèrent trois enfants et sont aujourd’hui grands-parents. Ils vivent dans le Vaucluse et ont aménagé en “gite rural” une maison qu’ils mettent volontiers à la disposition de leurs parents ou amis qui voudraient séjourner quelque temps à proximité de l’abbaye du Barroux.

UN PEU DE GÉOGRAPHIE
Il y a quelque 2 millions d’années, Dieu entreprit un grand plissement de l’écorce terrestre qui aboutit à créer les Alpes et leurs sous-chaines aux noms multiples à l’intention (pourquoi pas? les desseins de la Providence sont insondables !) des futurs habitants de l’Europe Centrale, région pas vraiment inconnue, mais plutôt méconnue des Français. Outre qu’elle a été pendant 45 ans coupée en deux par un “rideau de fer” dont la disparition ne remonte même pas à vingt-cinq ans, l’allemand est peu enseigné dans nos collèges et lycées, les langues slaves ne le sont que dans des instituts très spécialisés, sans parler du hongrois, guère parlé par plus de 12 millions de personnes, complètement isolé dans sa spécificité finno-ougrienne. Une redoutable “barrière des langues”, donc! Et pas de bord de mer pour y nager, surfer, ou naviguer… Bref, les Français n’y vont pas en vacances, et beaucoup seraient aussi peu capables de situer sur une carte la Moravie que la Namibie, ou la Slovaquie que le Honduras…

1222_web.jpg

En créant ces montagnes, Dieu préparait pour leurs futurs habitants des points de vue sublimes bien propres à élever leurs âmes vers sa divinité et nous en contemplâmes! Il leur préparait aussi le poumon que constituent de grandes forêts. Il leur préparait enfin un château d’eau d’où découlent plusieurs grands fleuves : Dans le sens ouest-est, au sud des Alpes (donc au nord de l’Italie), le Po, dont nous parcourûmes la plaine le premier jour. Au nord des Alpes le Danube, avec ses affluents, dont le bassin moyen constitua l’essentiel de notre voyage. Dans le sens sud-nord, la Vistule que nous aperçûmes à Cracovie et le Rhin que nous traversâmes, le dernier jour, à la hauteur de Strasbourg. Enfin, dans le sens nord-sud, le Rhône, que les pèlerins méridionaux longèrent, sur leur retour, de Lyon à Avignon. Les plaines du Po et du Danube offrent aux agriculteurs un limon fertile, mais apparemment, pas de roches fournissant de nobles pierres de taille,

1088_web.jpg

d’où la surprise de trouver à Padoue une basilique Saint Antoine du XIIIe s. entièrement en briques rouges, couverte à l’intérieur de fresques partout où les splendeurs du baroque n’illustrent pas le tombeau et les reliques du Grand Saint. D’où aussi, les enduits qui couvrent presque tous les murs d’Europe Centrale, tant ceux des modestes maisons basses des villages moraves que les palais des bourgeois de Cracovie, et les parent des douces couleurs de la glace à la vanille ou à la pistache, du sorbet à la fraise, et de la crème chantilly.

1076_web.jpg

Notre itinéraire : Le 28/06 on longe la côte d’Azur et la riviera ligure, avec un stop à Arenzano, près de Gênes. On passe un col et nous voilà dans la plaine du Pô que nous parcourons jusqu’à Udine avec un stop à Padoue (près de 1000 km en une seule journée!). Le 29/06 après de nombreux tunnels et échappées sur la montagne, nous voilà dans la partie plate de l’Autriche, où nous ne nous arrêtons pas. Nous roulons vers le nord jusqu’à Velehrad qui se situe en Moravie, province méridionale de la République tchèque. Le 30/06, nous marquons un stop à Olomouc (Olmütz du temps de l’empire austro-hongrois) ville principale de la Moravie, et nous continuons jusqu’à Wadowice en Pologne, où nous passerons deux nuits chez les Carmes. Le 01/07, nous visitons Wadowice et la localité voisine de Kalwaria Zebrzydowska.

439_web.jpg

Le 02/07 nous visitons Cracovie, puis nous franchissons la chaine des Tatras, très escarpée, qui culmine à 2600 m et abrite encore dans ses forêts primaires des ours, des loups et des lynx, et nous voilà en Slovaquie, hébergés dans le village de Spisska Sobota où nous passons deux nuits dans une authentique maison du XVIIe s., peinte en vert clair et aménagée en agréable auberge.

500_web.jpg

Pour l’anecdote, je précise que nous franchîmes à pied la frontière entre la Pologne et la Slovaquie, pour rendre le poids de notre car compatible avec la capacité de résistance du pont qui traverse la petite rivière-frontière. Le 03/07, nous sommes à peu de kilomètres de l’Ukraine au château de Spisska Pohradie et au sanctuaire de Levoca, notre ultime point oriental. Désormais, nous nous dirigerons vers l’ouest. Le 04/07 nous visitons Nitra, ville importante de la Slovaquie où nous couchons deux nuits au séminaire (majestueux monument du XVIIIe s.) et assistons le 5 à la Fête Nationale slovaque et à la et bénédiction d’un oratoire de l’association. Le 06/07 nous faisons étape à Györ, en Hongrie, après un stop à Esztergom où l’on domine une courbe du Danube et un stop à Pannonhalma, et le 07/07, après la visite de Györ, cérémonie au sanctuaire autrichien de Maria Dreieichen (Marie aux trois chênes), à une cinquantaine de kilomètres de Vienne, où nous allons coucher pour deux nuits. Le 08/07, c’est le château de Schönbrunn et la cathédrale St Etienne, et la fin de notre pèlerinage . Le 9 et le 10 nous ne ferons plus que rouler sur le chemin du retour.

LES RÉALISATIONS DE L’ASSOCIATION Tout le monde n’est pas obligé de savoir que le but de la Route de l’Europe chrétienne est la rechristianisation de l’Europe par le moyen de l’implantation, partout où cela se révèle possible, d’oratoires, petits édifices rappelant aux passants quelque chose de l’histoire religieuse du pays. Cela demande beaucoup d’autorisations, des collectes de fonds, cela oblige à remuer pas mal de personnes officielles qui, à l’occasion, peuvent se souvenir qu’elles sont chrétiennes. Or, les organisateurs n’en étaient pas à leur première visite. Dès 2006, un oratoire avait été implanté à Wadowice, ville natale de Jean-Paul II, et un autre en 2007 à Velehrad, lieu par où sont entrés en pays slave les frères Cyrille et Méthode. Dans ces deux endroits, il s’agissait de revoir, éventuellement d’améliorer ce qui existait déjà et d’y retrouver des amis. Velehrad avait bien changé !

080_web-3.jpg 046_web-3.jpg

La place de l’église était devenue une esplanade et le P. Jan Penaz, francophone et ami de la France, naguère simple curé vêtu en pékin, portait désormais, du moins dans les grandes occasions, une soutane ornée de violet, et on lui donnait du “Monseigneur”. Sa promotion ne lui avait pas enlevé sa cordialité et il nous accompagna pendant un grand bout de chemin, ce qui nous fit trois prêtres ! Ce qui n’avait pas changé, c’était notre petit oratoire à l’Enfant Jésus de Prague, bien entretenu et fleuri, auquel nous chantâmes plusieurs cantiques, dont un, tchèque, auquel avaient été adaptées des paroles françaises, qui fut utilisé tout le long du chemin.

1137_web-2.jpg

A Wadowice, il s’agissait de remplacer la statue en résine de la Sainte Vierge par une statue en pierre (sculptée par M. Pierre-Louis Chomel, Marseille), dans l’oratoire implanté dans le jardin de la fondation Edmund Wojtyla.

1149_web-3.jpg 1154_web.jpg

Cet Edmund, frère de Karol, mort relativement jeune, était un grand médecin et sa fondation est principalement destinée à la rééducation des infirmes moteurs.

191_web-2.jpg

Madame le maire, accompagnée d’un conseiller municipal et d’une traductrice, tous fort élégamment vêtus, était présente. Ce fut l’occasion de grandes retrouvailles et de grandes embrassades. La pâtisserie était abondante et le café coula à flots.

Une implantation prévue sur le lieu présumé de la naissance de Saint Martin (évangélisateur de la Gaule né Hongrois) où se trouve la grosse abbaye bénédictine de Pannonhalma, ne put avoir lieu: l’oratoire n’était pas prêt et nous ne pûmes même pas, à cause de l’affluence et de mariages à l’église, y pénétrer, mais l’extérieur ombragé était charmant.

1337_web-2.jpg

Deux implantations pour de bon: la 25e, à Nitra, un grand et bel oratoire à la mémoire de deux frères, Constantin et Michel qui, devenus moines, prirent les noms de religion de Cyrille et Méthode, grecs de naissance, évangélisateurs des Slaves au IXe s., antérieurs au schisme de 1054, donc vénérés comme saints à la fois par l’Église catholique et par celle qui se dit “orthodoxe”. Cyrille est l’inventeur d’un alphabet dit “glagolitique”, ancêtre de l’alphabet ”cyrillique” actuel. Son objectif était de se donner le moyen de traduire l’écriture sainte en slavon et de transcrire cette langue en respectant ses caractères phonétiques, auxquels l’alphabet grec se prêtait mal.

759_web-2.jpg

Cyrille mort, Méthode, promu archevêque, fut attaqué par des moines bavarois qui lui reprochaient de célébrer dans une langue barbare porteuse d’hérésies. Mais il fut soutenu par le pape de l’époque qui reconnut le slavon comme langue liturgique au même titre que l’hébreu, le grec et le latin. On peut donc prier ces deux saints frères pour qu’ils convainquent les récalcitrants que le latin n’est pas l’unique langue dans laquelle on puisse consacrer validement le corps et le sang du Christ, et pour qu’ils rétablissent la paix liturgique dans notre Église. A plus forte raison peut-on les prier pour que l’église orthodoxe retrouve, au bout de plus d’un millénaire de schisme, le moyen d’une unité avec le siège de Pierre, dans une diversité qui devrait être possible, puisque l’Évangile nous apprend qu’il y a de multiples demeures dans la maison du Père. Ainsi, comme le disait Jean Paul II, l’Église pourrait respirer pleinement, avec ses deux poumons, l’occidental et l’oriental. Ils pourraient même peut-être étendre leur intercession sur les Luthériens avec lesquels Rome cherche péniblement des formules d’accord et en a signé récemment une sur la justification par la grâce, le 31 octobre 1999 à Augsbourg, à l’endroit même où Luther avait refusé les propositions du Pape représenté par le cardinal Cajetan.

1344_web-2.jpg

L’oratoire qui leur est dédié est un très beau bas relief polychrome du sculpteur Pascal Beauvais, ami des Mestelan. Il est très bien situé, à l’entrée de la ville, à l’endroit où la route de Bratislava traverse la rivière Nitra, dont les bords constituent une promenade publique et il est dominé par la colline, où se dressent les clochers bulbeux de la cathédrale St Emeram.

1347_web-2.jpg 1348_web-2.jpg 1341_web-2.jpg

L’évêque était là, pour le bénir, avec quelques ecclésiastiques et un groupe de Filles de la Charité, qui avaient préparé en notre honneur quelques cantiques en français.

781_web.jpg

L’orage menaçait mais pas une goutte de pluie ne troubla la cérémonie. Ajoutons que la dite cérémonie avait lieu le jour de la fête des deux saints qui est aussi celle de la fête nationale slovaque et qu’à cette occasion furent édités un timbre-poste et une pièce de deux euros à leur effigie.

1353_web-2.jpg

L’union Européenne avait insisté pour qu’ils ne portent ni croix ni auréole sur cette monnaie, mais les Slovaques tinrent bon et maintinrent croix et auréoles.

1382_web-2.jpg

La 26e implantation eut lieu en Autriche, à Dreieichen, en l’honneur de la sainte Vierge, grande médiatrice de toutes nos prières et de la Sainte Trinité à qui elle les transmet. A vrai dire, il ne s’agissait pas d’une création ex nihilo, mais d’une très belle croix de pierre du XVIIIe s., menacée dans son existence par des travaux de voirie, que l’association contribua à restaurer et à déplacer. Nous arrivâmes un peu en retard, au bout d’un chemin de terre, au lieu où nous étions attendus par l’orphéon du village

1386_web-2.jpg 922_web-2.jpg

et par un Suisse parfaitement bilingue français-allemand, son Excellence Peter Stephan Zurbriggen en personne, qui est nonce apostolique, autrement dit ambassadeur du pape, en Autriche! C’était à l’orée d’un bois, sous de grands arbres, avec une échappée sur un champ d’orge encore vert, et une campagne de douces collines, au bord d’un sentier de randonnée emprunté par les pèlerins qui se rendent à Maria Dreieichen. Il faisait beau. Assis sur des bancs à l’ombre, nous contemplions cette belle croix : de bas en haut : des fleurs, arrangées en bleu, blanc, rouge, en notre honneur. Puis, de part et d’autre du pied de la croix, deux bas reliefs représentant les âmes du purgatoire. Un peu plus haut, la Vierge avec sous ses pieds le globe et le serpent et tout en haut, la Sainte Trinité.

929_web-2.jpg 940_web-2.jpg

Le nonce transmit à l’Association la bénédiction du Saint Père, ce qui était une reconnaissance officielle de l’action menée pendant une dizaine d’année par les Mestelan, grande satisfaction et grand encouragement pour eux!

946_web-2.jpg 968_web-2.jpg

Puis il nous dit la messe dans la belle église baroque du village, et, après un pot sympathique offert par les paroissiens, nous fit l’honneur de partager notre diner, où il se révéla homme du monde, bon causeur, distillateur d’innocentes anecdotes vaticanes, bref un vrai diplomate à la mode d’autrefois. Et notre Wiener Schnitzel ne fut pas, ce soir-là, arrosée de notre bière habituelle, mais d’un vin local, ma foi, très bon !

507_web.jpg

LES LEÇONS DE L’HISTOIRE
Elles furent multiples et graves et nous permirent de méditer par analogie sur notre propre situation.

La plaine danubienne, route de trois invasions est-ouest

Invasion N°1. De 1239 à 1243, ce furent les Tatars qui, poussés par les Mongols, ravagèrent toute l’Europe orientale. Construit par un roi de Hongrie au XIIe s., le château fort de Spiss, près de Spisska Pohradie en Slovaquie, dont nous visitâmes les ruines imposantes (les plus grandes, d’Europe selon l’ONU ?) résista de son mieux, avant leur reflux ou leur sédentarisation.

1242_web.jpg 550_web.jpg 556_web.jpg

Invasion n°2 : À partir de 1453, après avoir pris Constantinople, les Turcs , musulmans, mirent la pression sur une Europe chrétienne en état de faiblesse, divisée depuis le schisme orthodoxe de 1054, et surtout ébranlée par des guerres dues à des troubles religieux internes à l’église catholique. À preuve, la visite du musée d’Olmütz où, sortant de la cathédrale saint Venceslas, nous fûmes contraints par la pluie à nous réfugier, lors de notre unique journée de mauvais temps. Ouvert en 1998 dans l’ancien palais épiscopal, il présente ses collections dans l’ordre historique, avec tous les raffinements de la muséologie moderne. On part de l’âge du bronze au fond du sous-sol et on remonte doucement le Moyen Age jusqu’à un entresol où de très bonnes statues et une fresque du XVe s. montrent que les Moraves n’auraient pas été moins artistes que les Italiens si les circonstances s’y étaient prêtées, mais elles ne s’y prêtèrent pas.
Après, plus rien, jusqu’au premier étage, où règne la peinture du XVIIe et surtout du XVIIIe s.
Que s’était-il passé pendant la béance d’un espace de temps qui s’étend, en gros de 1418 à 1648 ? Des divisions et des guerres entre chrétiens, dont les acteurs avaient d’autres préoccupations que de cultiver les beaux arts et de guerroyer contre les Turcs, ce qui leur permit de s’emparer sans peine de la basse vallée du Danube et des Balkans : Le grand schisme d’Occident, avec la rivalité de deux papes, n’avait été terminé qu’ en 1418 par le concile de Constance qui avait condamné au bucher en 1415 le réformateur religieux Jean Huss. Celui-ci comptait en Bohême de nombreux partisans qui déclenchèrent des “guerres hussites” qui ne se terminèrent qu’en 1436. Sur un mur de la cathédrale St Etienne de Vienne on peut voir une chaire extérieure et une statue de St Jean de Capistran (1386-1456) franciscain italien qui parcourut toute l’Europe, et, notamment prêcha en Allemagne des croisades contre les hussites, et convertit, dit-on, plus de 4000 personnes.

Les idées de Jean Huss ouvrirent la voie à celles de Luther qui ne fut pas pour rien dans le déclenchement de la “guerre des paysans allemands” (1524-1526) et des “guerres de religion” en France (1542-1598), puis, par voie de conséquence, de la “guerre de Trente ans” qui commença en 1618 et à laquelle le traité de Westphalie ne mit fin qu’en 1648. Après, on commença à respirer et à construire, dans la partie de l’Europe centrale restée catholique, ces merveilleuses églises baroques que nous admirâmes un peu partout. Période de prospérité. De relâchement?

147_web.jpg

Redescendons au rez-de-chaussée du musée et restons ébahis devant un mirifique carrosse dont tout l’or se relève en bosse, orné sur ses portières de peintures galantes, auquel ont devait pouvoir atteler jusqu’à six chevaux. Il appartenait à un évêque d’Olmütz qui ne brillait pas par l’humilité ni par l’esprit de pauvreté. Le cyclone napoléonien le priva d’une partie de ses privilèges. Providentielle leçon !

1126_web.jpg

La pluie, en nous obligeant à cette instructive visite, nous priva d’une promenade jusqu’à une certaine colonne de la Vierge et de la Sainte Trinité haute de 35 mètres, qui, selon l’Unesco, fait partie du “patrimoine mondial de l’humanité”. Mais nous vîmes un peu partout des “colonnes de la Vierge” plus jolies les unes que les autres. Celle-là fut élevée en 1740, en reconnaissance de la fin d’une épidémie de peste. Car enfin, il n’y a pas que la guerre pour dépeupler un pays. Il y a aussi la peste. Il y a aujourd’hui le SIDA , et surtout la contraception et l’avortement qui provoquent, avec des taux de 1,3 enfant par femme, le “suicide démographique” de pays d’Europe où affluent des populations de substitution. Saurons-nous éviter ce que certains appellent “le grand remplacement”?

Pendant plus de trois siècles, donc, les Turcs, qui régnaient déjà sur une partie importante de l’Europe orientale, ne cessèrent de menacer l’Europe occidentale. Les troupes impériales, quoique appelées aussi sur d’autres fronts, la défendirent vaillamment, mais sans l’aide des Français, le roi François Ier ayant jugé habile de faire alliance en 1536 avec Soliman le Magnifique, pour contenir les ambitions des Habsbourg. Ce n’était pas une trahison complète, en ce sens qu’en échange de sa promesse de non agression, il avait obtenu que la France serait désormais la protectrice officielle des chrétiens réduits à la condition de “dhimmis” dans l’empire ottoman, et elle le fut en effet, avec une certaine efficacité, jusqu’à la Troisième République.

Les Hongrois subirent l’occupation ottomane de 1543 à 1683 et ne retrouvèrent qu’au début du XIXe s. les moyens financiers de reconstruire la cathédrale, rasée par les Turcs, d’une ville qui s’appelait Gran du temps de l’empire austro-hongrois et qui porte aujourd’hui le nom hongrois d’Esztergom, siège de l’archevêque primat de Hongrie.

815_web.jpg 819_web.jpg

Mais ils le firent sans lésiner, en édifiant une grande basilique dont le dôme central, cousin germain de celui du Panthéon de Paris, s’élève à une hauteur de près de 100 mètres. Le brillant style baroque était bien passé de mode! On donna dans le néoclassique le plus solennel et le plus froid. Mais un fils du pays, le compositeur Franz Liszt composa une Missa solemnis, dite Messe de Gran, qui fut exécutée lors de son inauguration. Les Hongrois avaient toutefois su planquer beaucoup de leurs objets liturgiques, si l’on en juge par les antiques chasubles et les orfèvreries exposées dans le fabuleux trésor de la basilique d’Esztergom!

De même, un simple pavillon de chasse rasé par les Turcs près de Vienne, fut reconstruit en beaucoup plus beau et plus grand après la victoire. Ce fut le vaste, noble et joyeux château de Schönbrunn, domaine de la grande impératrice Marie-Thérèse (1717-1780), femme politique assez virile pour mériter l’acclamation de l’armée hongroise : “Mourons pour notre roi, Marie-Thérèse”, ce qui ne l’empêcha pas de mettre au monde 16 enfants : 11 filles et 5 fils, parmi lesquels 10 parvinrent à l’âge adulte. C’est là que fut élevée, mais peu instruite, une de ses filles, archiduchesse à la tête légère dont on fit une reine de France, qui termina sa vie saintement dans le martyre : Marie-Antoinette (1755-1793). Deux occasions de méditer sur la condition féminine. Nous en aurons une autre.

1398_web.jpg 1396_web.jpg

Une pièce de ce château particulièrement touchante est le modeste bureau où l’empereur François-Joseph, qui régna à partir de 1848, travaillait d’arrache-pied, pendant que sa femme Elizabeth, dite Sissi, voyageait. Il mourut en 1916 et son successeur, petit neveu, et dernier empereur d’Autriche, Charles Ier fit de vains efforts pour obtenir une paix séparée avec la France en 1917.

298_web.jpg

C’était l’année où la Sainte Vierge, à Fatima, mettait en garde contre les erreurs que risquait de répandre à travers le monde la Russie, qui s’engageait alors dans sa “révolution d’octobre”. Ni l’une ni l’autre n’ayant été écoutés, elle les y répandit effectivement. Mort en exil d’une pneumonie en 1922 à l’âge de 34 ans, l’empereur détrôné laissait veuve son épouse Zita et orphelins ses huit enfants, dont l’archiduc Otto de Habsbourg (1912-2011) qui fut président du Comité international pour le français langue européenne, du Mouvement pan-européen (1973-2004) et député au Parlement européen (1979-1999). Charles Ier a été béatifié en 2004 et mériterait bien d’être mis au rang des “saints patrons de l’Europe”. On peut le prier pour l’Union Européenne qui aurait bien besoin de changer d’orientation. Il n’est pas interdit non plus de prier pour ceux qui ont empêché la réalisation de son sage projet, dans l’hypothèse où ils ne seraient pas en enfer mais au fin fond du purgatoire.

La pression des Turcs sur l’Europe ne commença à se relâcher que, sur mer, en 1571 avec la victoire navale des chrétiens à Lépante, et, sur terre, avec la levée, en 1683, du second siège de Vienne (déjà assiégée en 1529), par les troupes du roi de Pologne Jean Sobieski, et du duc Charles V de Lorraine, et grâce à l’action du saint capucin Marco d’Aviano, ami de l’empereur Léopold Ier et chargé de mission du pape Innocent XI, dont nous pûmes vénérer le tombeau à l’église des Capucins de Vienne qui est aussi la nécropole des empereurs d’Aut-riche. Le frère Marco ne cessa de soutenir le moral des Viennois pendant les trois mois que dura le siège, et une fois la victoire acquise, eut assez d’autorité pour obtenir une conduite irréprochable de la part des soldats impériaux refusant toute violence gratuite ou inutile de leur part. Nombre de Turcs en appelèrent à lui pour avoir la vie sauve.

Pensons un peu à tout ce dont Vienne a enrichi le patrimoine de l’humanité entre 1683 et 1914, notamment en matière musicale – mais pas seulement – et à la catastrophe qu’aurait été une victoire turque !
En fait de musique, Mozart, l’auteur de L’enlèvement au Sérail et d’une Marche turque que nous avons tous tapotée au piano, nous ne le vîmes, à Vienne, qu’en effigie, sur des plaques de chocolat et des bonbons. Mais nous y rencontrâmes Schubert. Notre hôtel était situé sur la Hernalser Hauptstrasse qui est quelque chose comme la rue de Vaugirard à Paris, Hernals étant jadis, avant son rattachement à Vienne, un simple village de vignerons.

1407_web.jpg

Nous eûmes la messe, accompagnée à l’orgue par Anne, à la Kalwarienkirche de cet ancien village et nous découvrîmes sur un de ses murs une plaque portant l’inscription suivante: « Franz Schubert hörte am 3 November 1828 die letzte Musik vor seinem Tode, das lateinische Requiem seines Bruders Ferdinand, in diesem Gotteshaus », ce qui signifie : « Dans cette maison de Dieu, le 3 novembre 1828, Franz Schubert entendit de la musique pour la dernière fois avant sa mort : le requiem latin de son frère Ferdinand ». Dans son enfance, Franz tenait l’alto, et Ferdinand était au violon, ainsi qu’un troisième frère, Ignaz, dans un quatuor familial où le père jouait du violoncelle. Franz devait être bien malade le jour de l’enterrement de Ferdinand, car il le suivit dans la tombe peu de jours après, à l’âge de 31 ans, le 19 novembre 1828.

Songeons, plus gaiement, que si les belles Viennoises, au lieu de porter la burqa, purent valser au son de la musique des Strauss, c’est parce que Marco d’Aviano était tous les matins prosterné au pied du crucifix et devant une image de la Vierge encore vénérée dans la cathédrale, et parce que des braves, commandés par des chefs courageux, comme le Prince Eugène, toujours en prière avant la bataille, risquèrent leur peau à 100.000 contre 250.000 et que beaucoup d’entre eux la laissèrent sur la colline du Kahlenberg.

1227_web.jpg 1228_web.jpg

Le symbole de ces héros, nous l’avons trouvé dans l’église du XVe s. du village de Spisska Sobota, qui possède un orgue historique et plusieurs retables de toute beauté datés de 1566 , œuvres d’un sculpteur localement célèbre, Pawel de Levoca. Dans celui du maître autel trône une magnifique statue équestre de Saint Georges terrassant un dragon. Pendant les croisades, les Templiers, les chevaliers Teutoniques, les chevaliers anglais des ordres de Saint Michel et Saint Georges et ceux de la Jarretière, s’étaient emparés de la légende dorée de ce martyr du IIIe s. et en firent leur saint patron. C’est ainsi que la modeste bourgade de Spisska Sobota fut honorée d’une visite d’ Elizabeth II, venue vénérer devant cette statue, le saint patron du pays, aujourd’hui fort islamisé, dont elle est reine.

Soyons sûrs que si, nous aussi, nous remportons une victoire difficile sur les islamistes qui nous livrent une autre sorte de guerre, ce ne sera pas grâce à la laïcité du moins telle qu’elle est comprise en France, mais grâce à de ferventes prières, au témoignage de notre vie et au sacrifice de quelques martyrs.

Invasion n°3 en 1939, puis en 1944-45, celle de l’armée rouge soviétique
Conformément au Pacte germano-soviétique signé le 23 août 1939, l’Allemagne envahit la partie occidentale et l’URSS la partie orientale de la Pologne. Au printemps 1940, sur l’ordre de Béria, chef du NKVD (police politique de l’URSS) et grand organisateur du goulag, l’armée polonaise est décapitée: Plus de 25000 Polonais, majoritairement des officiers, sont déportés en Russie, dans la région de Smolensk, et assassinés dans la forêt de Katyn (le film d’Andrzej Wajda traitant de ce drame nous fut un soir projeté). Mais Le 22 juin 1941, l’Allemagne déclenche l’Opération Barbarossa, invasion à grande échelle du territoire de l’URSS, prenant les autorités soviétiques de court. Les Russes reculent, subissent de grosses pertes et la Pologne est entièrement occupée par les Allemands. Mais lorsque, en 43, les Allemands sont battus à Stalingrad, le vent tourne et le cours de la guerre est joué sur le front Est. Dans la nuit du 4 au 5 janvier 1944, les premiers tanks de l’Armée rouge, franchissent la frontière de la Pologne. Mais les Soviétiques attendent que les Allemands aient maté une insurrection à Varsovie et que la ville soit aux trois quarts détruite pour y entrer début octobre.
L’offensive d’été soviétique de 1944 coïncide avec le débarquement des alliés occidentaux en France. Les troupes soviétiques envahissent la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie, pays alliés de l’Allemagne, où ils soutiennent des gouvernements de coalition, dominés par les communistes locaux ou incluant ceux-ci. En Yougoslavie, l’Armée rouge effectue une incursion qui permet aux Partisans de Tito de prendre Belgrade. Les pays baltes sont reconquis et redeviennent des républiques soviétiques. En Albanie, le Mouvement de libération nationale dirigé par Hoxha prend le pouvoir à la faveur du retrait des Allemands. La Tchécoslovaquie, qui avait un gouvernement en exil et dont les partisans communistes avaient combattu aux côtés des Russes, ne fut pas envahie, mais en 1948, par un coup d’État dit “coup de Prague”, les communistes locaux y prirent le pouvoir et son sort fut semblable à celui des autres États tombés sous le joug communiste. Sous le prétexte de “préserver l’URSS de futures attaques, comme en 1914 et en 1941, en la protégeant par un glacis territorial et politique”, et pour maintenir à tout prix ce glacis, l’URSS réprima durement dans les années 1950-1960, des insurrections en RDA (République Démocratique Allemande), en Hongrie et en Tchécoslovaquie et ne lâcha ses conquêtes que contrainte et forcée, près de cinquante ans plus tard.

1200_web.jpg

Tenue du 4 au 11 février 1945, la conférence de Yalta, qui réunit en grand secret les chefs de gouvernement de l’Union soviétique (Joseph Staline), du Royaume-Uni (Winston Churchill), des États-Unis (Franklin D. Roosevelt) prévoit, entre autres dispositions, un partage des zones d’occupation de l’Allemagne entre les puissances victorieuses et la ville de Berlin fut coupée en deux par une ligne de démarcation séparant la zone américaine de la zone soviétique. Ce fut le début d’une “guerre” maintenue “froide” par la menace nucléaire, entre les deux puissances aux ambitions mondiales, les USA et l’URSS. Le régime imposé à sa zone par l’URSS engendrait tant de misère et d’oppression que les candidats à l’émigration vers l’ouest étaient nombreux. Pour les contenir, il fallut ériger, à Berlin en 1961, un mur et tout le long de la frontière est-ouest, des ensembles de barbelés ponctués de miradors. Le génial auteur anglais de 1984 et de la Ferme des Animaux, George Orwell, fut le premier à donner à ce dispositif un nom qui fit fortune : Iron curtain, le Rideau de fer. C’est seulement dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989 que, sous la poussée de la foule, après plus de 28 années d’existence, le mur de Berlin tombe, sous les yeux ébahis de l’Occident. C’est le début de la libération de l’Europe de l’Est.

L’occupation soviétique, beaucoup plus courte que l’occupation turque avait été pire: Quelle que fût leur cruauté, jamais les Turcs n’ont inventé d’institutions aussi perverses que le goulag et les hôpitaux psychiatriques pour les citoyens mal pensants. Ce qui se passait au fond du cœur des chrétiens, par eux réduits à la condition de “dhimmis », ne les intéressait pas. Ils se contentaient de mépriser et d’exploiter ces infidèles assez bêtes pour ne pas se convertir à l’islam. Il leur suffisait de leur faire payer des impôts exorbitants et de leur imposer des discriminations sociales humiliantes, moyennant quoi ils pouvaient célébrer leur culte dans la discrétion. Les communistes, eux, voulaient s’emparer de leur âme, traquer chez eux la moindre pensée critique ou religieuse, créer un homme nouveau, l’homo sovieticus sincèrement athée et entièrement dévoué au Parti Unique des travailleurs, au profit d’une classe dirigeante de plus en plus corrompue.

806_web.jpg

Le cas emblématique du cardinal Joseph Mindszenty

Les nazis ne furent pas tendres à l’égard des catholiques, et les communistes encore moins, qui firent de l’athéisme la religion officielle, et décapitèrent l’Église en persécutant systématiquement le haut clergé. L’évêque de Nitra n’échappa pas à la règle comme nous l’apprit un feuillet destiné aux touristes.

József Mindszenty (1892-1975) eut, lui, à souffrir de ces deux régimes inhumainement totalitaires, et, par surcroit, de l’incompréhension de l’Église romaine. Ce n’était certes pas une sinécure d’être 1. ordonné prêtre en 1915 en pleine première guerre mondiale, 2. évêque le 3 mars 1944, alors qu’un gouvernement à la solde des nazis vient de remplacer celui de Horthy, régent du royaume de Hongrie, et que les Soviétiques vont entrer à Budapest en février 45, 3. cardinal le 18 février 46 alors que le régime communiste s’installe en Hongrie. Non sans tribulations, Il sera, de 1946 à 1974, archevêque d’Esztergom et Primat de Hongrie.

809_web.jpg

Il fut emprisonné une première fois pendant quelques mois en 1919 jusqu’à la fin d’un éphémère gouverne-ment communiste appelé République des conseils de Hongrie, dirigé par un certain Bela Kun qui devait lui-même être victime des purges staliniennes en 1937.
Il le fut une deuxième fois en 1944-45, accusé de trahison en raison de son opposition au parti des Croix fléchées, grand persécuteur de juifs, imposé par les nazis. Il est libéré en avril 1945, par l’armée rouge!
Plus grave, Le 26 décembre 1948, il est arrêté et inculpé de trahison, conspiration et non-respect des lois du régime. En 1949, il est condamné à la prison à vie pour trahison envers l’État hongrois. Il est soutenu par le Pape Pie XII qui, dès le verdict connu, excommunie toutes les personnes impliquées dans son procès et sa condamnation.
Pendant l’insurrection du peuple de Budapest appelée “Révolution de 56” qui commença le 23 octobre, il retrouve la liberté, et fait à la radio un discours où il exprime son espoir d’un avenir anti-communiste. Quand elle fut écrasée par les chars soviétiques dès le 10 novembre, Imre Nagy, qui avait été ministre communiste, et qui devait payer de sa vie sa dissidence, lui conseilla de se réfugier à l’ambassade américaine. Il le fit et n’en sortit plus pendant 15 ans.

Un compromis est trouvé en 1971: le pape Paul VI lève l’excommunication de 1949 et le déclare “victime de l’Histoire ” plutôt que “du communisme”, avec lequel l’“ostpolitik” vaticane entretient une certaine connivence, ce qui lui permet de quitter la Hongrie. On lui propose de renoncer à sa charge en échange de la publication non censurée de ses mémoires. Il refuse et s’installe à Vienne plutôt qu’à Rome. Le pape lui retire ses titres en 1974, mais refuse de nommer un nouveau primat de Hongrie avant sa mort qui survient le 6 mai 1975. Ce n’est donc qu’en 1976 que le titre est à nouveau attribué. En 1991, sa dépouille est rapatriée à Esztergom à la demande du gouvernement. Il est inhumé dans sa cathédrale où nous avons pu vénérer ses reliques et son tombeau. Il est l’auteur d’un livre intitulé La mère, miroir de Dieu dont de larges extraits nous ont été lus pendant que nous roulions.

1378_web.jpg

Toujours en Hongrie, à Györ, nous fîmes la connaissance d’un autre évêque victime du communisme, tenu pour martyr, le bienheureux Vilmos Apor, abattu fin mars 1945 par un des vaillants soldats de l’Armée Rouge, alors qu’il s’interposait entre eux et un groupe de femmes menacées d’être violées, et qui ne le furent pas. Il est rare que les filles menacées de “tournantes” dans les cités de nos banlieues trouvent de pareils défenseurs.

1170_web.jpg

Le culte du bienheureux Jean-Paul II (1920-2005)

Statues, images, photos, portraits, expositions, il est partout! Entre Wadowice et Cracowie, on a pu compter cinq grandes statues de bronze à son image, et encore une, près de la cathédrale de Nitra. Il est certain que l’élection, le 16 octobre 1978, d’un pape polonais a été pour la Pologne opprimée une immense joie, une grande bouffée d’oxygène, d’autant plus que, parmi ses innombrables visites apostoliques à travers le monde, il en a réservé neuf à sa propre patrie. Lors de celle de 1983, il soutient les opposants au régime. Il appelle les Polonais à “faire un effort pour être un individu doté de conscience, appeler le bien et le mal par leur nom et de ne pas les confondre… développer en soi ce qui est bon et chercher à redresser le mal en le surmontant en soi-même” et en 87 il leur dit : “Chaque jour je prie pour vous, là-bas à Rome et où que je sois, chaque jour je prie pour ma Mère Patrie et pour mes compatriotes.

196_web.jpg

Je prie particulièrement pour l’action du grand mouvement de Solidarnosc”. Son encyclique Laborem exercens de 1981 était déjà un véritable acte de soutien à Solidarnosc. Il échange avec le Président Reagan, qui partage son point de vue sur le problème de l’avorte-ment, des informations sur la Pologne et on ne peut nier qu’il ait joué un rôle important dans l’effondrement des régimes communistes en Europe. Aussi, quelle émotion et que de prières quand on apprend que le 13 mai 81, il a été victime, en pleine place St Pierre, d’une tentative d’assassinat ! Heureusement sauvé après une délicate opération, il ne lui échappe pas que ce 13 mai 81 est l’anniversaire du 13 mai 1917 où la Vierge apparut pour la première fois aux trois enfants de Fatima. Lui, qui dès ses années de séminariste, s’état consacré à la sainte Vierge en adoptant pour devise les mots Totus tuus, ne manque pas de faire envoyer à Fatima la balle qui avait failli le tuer et de la faire insérer dans la couronne de la statue de la Vierge qui trône dans la basilique. Mais il ne va pas jusqu’à réaliser enfin la “consécration de la Russie à son Cœur Immaculé”, dans les termes qu’elle avait prescrits soixante quatre ans plus tôt, en pleine guerre mondiale, pour que soit obtenue de Dieu pour la Russie, la conversion, et pour le monde “un temps de paix”. Les gens de Wadowice, sa ville natale, décident d’élever en son honneur une église Saint Pierre. Les travaux commencent en 1986. Tout ce qui n’exige pas la main d’un professionnel, est réalisé par les habitants qui se relaient, rue par rue, pour y travailler chacun à leur tour.

287_web.jpg

Le résultat est une très belle église moderne adossée à une colline sur laquelle s’échelonnent les stations d’un chemin de croix. Lorsque déjà vieux, Jean-Paul II vient l’inaugurer lui-même, en 1991, la Pologne est enfin libre.

1208_web.jpg

Le symbole de Cracovie

Une haute citadelle et une ville basse. Le Wawel: avec un palais royal renaissance et une cathédrale gothique; des casernes pour une garnison.

1219_web.jpg 054_web-2.jpg 410_web.jpg

En bas de riches bourgeois voués aux activités économiques ont élevé, autour de la grand place, de vrais palais tous différents, ornés d’une profusion de détails charmants et se sont trouvés encore assez riches pour offrir à leur basilique gothique, consacrée à Notre-Dame,

1213_web.jpg

un magnifique retable du maitre Veit Stoss réalisé entre 1477 et 1489, “chef d’œuvre de la sculpture du gothique tardif” qu’encore aujourd’hui, on ouvre en grande cérémonie à la fin de chaque matinée et dont la contemplation conclut notre visite de Cracovie. Preuve qu’ils pouvaient travailler et s’enrichir en sécurité, et qu’ils n’étaient pas accablés d’impôts. Preuve que là-haut, au Wawel, le roi et l’évêque, dans la distinction de leurs fonctions respectives, mais dans la bonne entente, faisaient leur métier et pas plus que leur métier, l’évêque veillant à ce que soit bien enseignée la saine doctrine, et le roi à faire régner l’ordre et la justice, tout en laissant à ceux d’en bas l’initiative de toutes sortes de bonnes œuvres charitables, hospitalières et éducatives.

Dans le même ordre d’idées on peut citer le petit sanctuaire montagnard de Stare Hory, situé dans une région où on exploitait des mines de cuivre et d’argent, de façon assez lucrative pour que l’exploitant, à qui le fisc ne prélevait pas 75% de ses bénéfices, puisse construire l’église et faire tailler et dorer la belle statue de la Vierge que nous y admirons encore aujourd’hui. Images à méditer et prières pour les économistes !

La nation et l’État

La nation est un ensemble de gens nés sur une certaine terre, leur patrie, la “terre de leurs pères”, et qui ont en commun une culture, une langue, une religion, une histoire, des lieux de mémoire. La nation a une âme et un ange gardien. Elle est du côté de Dieu. L’État est une structure de pouvoir dont la fonction est d’exercer sur un certain territoire au moins les fonctions “régaliennes” de maintien de l’ordre, de défense et de justice, et celles de “battre monnaie” et de lever un impôt raisonnable. Il est du côté de César. Il arrive que la nation et l’État coïncident mais ce n’est pas toujours le cas, notamment en Europe centrale où il n’existe guère de “frontières naturelles” et où, selon les aléas de l’histoire, les frontières des différents États ont beaucoup varié. Une nation peut être répartie en plusieurs États. Ce fut le cas de la Pologne, quatre fois partagée avant de trouver son unité actuelle. Elle conserva jalousement son identité nationale. Un seul État peut englober plusieurs nations, chose parfaitement supportable si César n’est pas un tyran. Ce fut généralement le cas du temps de l’empire austro-hongrois qui fut démembré en 1919. La suite montra que les nations libérées de sa tutelle ne gagnèrent pas au change. On créa une Tchécoslovaquie qui ne se révéla pas vraiment viable puisque la Slovaquie fit sa “révolution de velours” en 1989 et devint indépendante, le 1er janvier 1993, sous le nom de République Slovaque.

713_web.jpg

Mais ce fut pour se jeter dès l’an 2004 dans les bras de l’Union Européenne. On dit que les écolos jouèrent un rôle non négligeable dans cette révolution, la Slovaquie, beaucoup moins polluée que la Bohême, préférant le tourisme vert et la mise en valeur de ses grottes karstiques à l’industrialisation.

Autant que nous avons pu en juger et en parler avec un prêtre autrichien, les pays qui ont subi l’oppression communiste sont aujourd’hui plus fervents que l’Autriche et la France – qui ne l’ont pas subie. À preuve, ce que nous avons constaté au sanctuaire de Levoca en Slovaquie le 3 juillet.

levoca_web.jpg 039_web.jpg 1246_web.jpg

C’est un lieu de pèlerinage à la Vierge des sept douleurs qui fut aussi un lieu de résistance à l’époque communiste. Il y convergeait, à certaines occasions, jusqu’à 2 millions de personnes. Il se peut que l’affluence soit en relation avec les fêtes toutes proches de Cyrille et Méthode, mais enfin, dans l’après-midi, l’église se remplit de gens qui venaient se confesser. Il y avait des prêtres qui confessaient dans tous les coins. Les pénitents se tenaient debout en file, attendant leur tour dans le plus parfait silence. C’était un spectacle stupéfiant, inimaginable en France. C’est aussi à la stupéfaction de son homologue français qu’un homme politique russe en visite en France en 2012, le président Medvedev, demanda et obtint de vénérer les reliques de la Passion conservées à Notre-Dame de Paris.

1273_web-2.jpg 1268_web.jpg 733_web.jpg

Fête nationale slovaque à Nitra

Le 5 juillet 2013 on fêtait à la fois le 1150e anniversaire de l’arrivée de Cyrille et Méthode en pays slave et le 20e anniversaire de l’indépendance (toute relative) de la République Slovaque qui est, selon sa constitution, laïque et respectueuse de toutes les religions.

1322_web.jpg

Mais l’essentiel de sa fête nationale est une messe catholique célébrée par le Cardinal Francis Rodé, envoyé de S.S. le Pape François en grande pompe sur un podium élevé sur la grande place de l’hôtel de ville,

1292_web-2.jpg 1318_web-2.jpg

devant une foule nombreuse et avec la participation du maire et du Président de la République qui y prirent la parole. Pas de défilé militaire? Si! Mais rien à voir avec celui du 14 juillet aux Champs Élysée: un petit bataillon de gaillards vêtus de vives couleurs, galonnés, soutachés, porteurs de brandebourgs et de plumets, l’épée au côté et la baïonnette au canon, de vrais soldats d’opérette.

1288_web.jpg

L’après midi fut consacrée à une sorte de fête médiévale avec troubadours et boïards en costumes d’époque

753_web.jpg

et le soir, tandis que les gens se restauraient dans des guinguettes tout autour de la place dans une atmosphère de fête de la bière, le podium se peupla de tout un orchestre qui n’était rien de moins que la Philharmonie de Vienne et qui joua gratis une admirable musique avec récital (en slovaque, malheureusement) et chœurs. Renseignements pris, c’était un oratorio à la mémoire de Cyrille et Méthode composé par un musicien slovaque né en 1958 à Bratislava et qui y fit toutes ses études musicales, du nom d’Egon Krak. On peut juger par là que la “laïcité” de la République Slovaque est très “ouverte”.

Et nous, catholiques français, quelle leçon pouvons-nous tirer de tout cela ?
L’Europe centrale a fait successivement l’expérience du totalitarisme turc de jadis et du totalitarisme communiste de naguère. Elle a résisté aux deux.
Nous, nous sommes menacés simultanément de deux totalitarismes: D’une part celui de l’islam, qui ne cesse de gagner en influence en France et dans les autres pays d’Europe. Et il ne faut compter ni sur nos hommes politiques ni sur notre clergé pour chercher à l’endiguer.
D’autre part l’idéologie mondialiste: à la fois immigrationniste et malthusienne, qualifiée par Jean-Paul II de “culture de mort”, elle nous est imposée par l’Union Européenne qui n’en est qu’un relai. Athée, et, plus qu’aux autres religions, hostile surtout au catholicisme, cette Union, qui a renié explicitement ses “racines chrétiennes”, restreint toujours davantage, sous d’hypocrites dehors démocratiques et tolérants, l’indépendance des nations-membres et la liberté d’expression des citoyens et ne défend nullement ni l’identité ni les intérêts de l’Europe dans le monde. Elle contribue, par contre, à détruire sa civilisation, à commencer par ses principaux fondements, le mariage d’un homme et d’une femme et la famille.

Que faire ? « Aller à contre courant », comme nous y invite le Pape François. Résister. Faire confiance à Celui qui a dit “la Vérité vous rendra libres”.

708_web.jpg

Comment ? Nous qui ne sommes ni apôtres ni personnes politiques, ni journalistes des grands médias, nous ne pouvons rien faire d’autre qu’être ce que nous sommes (ou que nous devrions être) et ne pas le cacher; ne pas accepter notre “relégation sociologique”, ne pas laisser aux musulmans le monopole de la visibilité de Dieu dans la société. Et peut-être que Dieu utilisera pour le mieux le peu que nous aurons à lui offrir.

Oh ! Ne nous faisons pas d’illusions! Les chrétiens sont enjoints d’aimer leurs ennemis. Mais nos ennemis ne le sont pas. Ils nous haïssent. Nous avons en tête ce que Jésus disait à ses apôtres : “Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc adroits comme les serpents, et candides comme les colombes. Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues. Vous serez traînés devant des gouverneurs et des rois à cause de moi : il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens. Quand on vous livrera, ne vous tourmentez pas pour savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre…” (Matthieu ‪10,16-23). De ces paroles, on a vu, par les condamnations d’un certain Nicolas et du Dr Dor, une récente et bien réelle application. On ne peut les digérer qu’au moyen d’une fréquente méditation de la passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, d’où la nécessité de laisser bien visibles un peu partout croix et crucifix qui sont de bons aide-mémoires.

1187_web.jpg

Les Polonais en sont bien convaincus, qui, à Kalwaria Zebrzydowska, jouent, chaque semaine sainte, un “mystère de la passion” et ont réparti dans la montagne, sur 400 hectares, de si remarquables chapelles reproduisant les principaux lieux de Jérusalem et les quatorze stations du chemin de croix qu’elles sont classées au patrimoine mondial de l’humanité. Les plus jeunes et les meilleurs marcheurs d’entre nous sont grimpés jusqu’en haut après avoir vénéré, dans le couvent de Bernardins tout proche, une image miraculeuse de la Vierge qui en des temps très anciens versa, dit-on, des larmes de sang. Le cas n’est pas unique!

1379_web.jpg

Au XVIIe s. à Györ en Hongrie, une image de la Vierge vénérée dans la cathédrale a fait de même! Don d’un évêque Irlandais en exil, alors que les catholiques étaient persécutés par les Anglais, elle s’était mise à pleurer le jour de la St Patrick de 1697, saint patron de la lointaine Irlande (des dizaines de Hongrois ont témoigné de ce fait).

Certes, quand on se sent la vocation d’un engagement risqué, il ne faut s’y décider qu’avec “la prudence du serpent”. Si chacun est obligé d’être “témoin” de sa foi, c’est-à-dire “martyr” au sens étymologique du mot, seul un petit nombre est destiné à devenir “martyr” au sens usuel. Il y a une quantité de conduites catholiques qui ne tombent pas sous le coup de la loi et pour lesquelles on ne risque rien, ou seulement de légers sarcasmes, à commencer par bien remplir les églises le dimanche, “ne pas hurler avec les loups”, et envoyer des chèques à des associations qui les méritent. Mais enfin, on ne peut exclure tout à fait l’éventualité de se trouver un jour coincé dans de telles circonstances que la seule issue honorable soit le passage prématuré de cette vie terrestre à la vie éternelle. Quoi qu’il en soit, les sept dons du Saint Esprit nous sont bien nécessaires et ceux qui ne sont pas confirmés feraient acte de prudence en demandant cet excellent sacrement.

UN CORTÈGE DE QUELQUES SAINTS rencontrés pendant ce voyage, outre ceux déjà cités :

Si nous mettons à part, puisqu’il est Dieu lui-même, l’enfant Jésus de Prague que nous rencontrâmes à Arenzano et retrouvâmes à Velehrad, (mais nous pouvons le prier pour les petits enfants qu’on empêche de naître ou qu’on empêche de le connaître, à qui on prétend donner deux papas mais pas de maman ou vice versa), le premier saint que nous rencontrâmes s’annonçait à Padoue par une affiche collée sur la façade de sa basilique, qui aurait fait rire en France, mais pas en Italie. Elle proclamait : 1263-2013, 750e anno del ritrovamento della lingua incorotta di san Antonio soit “750e anniversaire de la découverte de la langue non corrompue de Saint Antoine”. Eh ! oui, Antoine (1195-1231), né à Lisbonne et mort à Padoue après avoir enseigné à Montpellier, disciple de saint François qu’il a connu, avait souhaité et obtenu d’aller au Maroc pour y convertir les musulmans ou y subir le martyre (On peut donc l’invoquer pour les musulmans qui demandent le baptême et ne sont pas accueillis à bras ouverts dans l’Église). Mais Dieu avait pour lui d’autres projets, et le contraignit, au moyen d’une crise de paludisme, à rebrousser chemin. Il en fit un savant intellectuel qui, avant saint Bonaventure, sut réconcilier l’ordre franciscain avec les hautes études théologiques, et surtout un grand prédicateur, d’où l’intérêt d’avoir trouvé, à l’ouverture de son tombeau, 32 ans après sa mort (suivie d’une nouvelle ouverture en 1981), sa précieuse langue quasi intacte, alors que tout le reste était tombé en poussière, et de la conserver dans un riche reliquaire. Un jour qu’il prêchait sans succès des hérétiques récalcitrants, il leur dit que ses arguments étaient si simples et si clairs que même des animaux pourraient les comprendre. Se trouvant au bord du Po, il adressa donc son discours aux poissons qu’on vit en grand nombre se rassembler et sortir de l’eau leurs petites gueules ouvertes, faisant mine de comprendre! Ce que voyant, les hérétiques se convertirent. En France on n’invoque guère Saint Antoine de Padoue “qui déniche tous les petits trous”, que pour retrouver des objets perdus. L’origine de cette coutume vient de ce qu’un beau jour il ne retrouva plus un précieux psautier (manuscrit sur parchemin, bien sûr) dont il avait absolument besoin pour son travail. Il se mit en prières et le manuscrit réapparut. Comment ? C’était un novice du couvent de Montpellier où il se trouvait qui l’avait volé et s’était enfui en l’emportant, peut-être pour le vendre ? Toujours est-il que, pris de remords, il revint et le posa doucement sur la table de son professeur. Il est certes très souhaitable de retrouver une clé perdue, mais plus souhaitable encore de recouvrer la foi quand on l’a perdue, ce qui est le cas de pas mal de ses collègues universitaires d’aujourd’hui. On peut donc le prier aussi à cette intention.

839_web.jpg

En pénétrant en Moravie, nous fûmes tout de suite accueillis par Jan Nepomuk, en français saint Jean Népomucène (1340-1393) très populaire, dont la statue est partout. Il est surtout célèbre pour avoir été le confesseur de la reine Sophie, épouse du roi Venceslas IV qui la soupçonnait d’adultère. Venceslas voulait absolument savoir ce qu’elle pouvait bien lui raconter en confession et alla jusqu’à torturer Jan pour le lui faire dire, mais il fut absolument fidèle au secret de la confession et Venceslas, de rage, le fit mettre dans un sac et jeter dans la Moldau, affluent du Danube qui arrose Prague. Il y mourut noyé. Les Tchèques en ont fait le patron des bateliers, des constructeurs de ponts, de tous les métiers qui ont quelque chose à voir avec l’eau. Mais il semble plus intéressant de l’invoquer pour tous les gens qui résistent à Big Brother lorsque celui-ci fait de puissants efforts pour violer le secret des consciences.

La cathédrale d’Olomouc/Olmütz est placée sous le patronage du saint roi Venceslas qui n’est certes pas le Venceslas ci-dessus. Non, non, Saint Venceslas Ier de Bohême (907-935), fils d’un duc de Bohême aurait été baptisé par un prêtre slave, disciple de l’apôtre saint Méthode et fut élevé par sa pieuse grand mère Sainte Ludmila, mal vue de sa mère païenne qui la fit étrangler en 921. Devenu roi de Bohême en 924, il modifie le système judiciaire en réduisant le recours à la peine capitale ou à la torture, entreprend la construction de la cathédrale Saint-Guy de Prague , et signe un pacte de non-agression avec Henri l’Oiseleur, souverain germa-nique qui le menace, moyennant une rente annuelle de 129 bœufs et 500 talents. Son frère Boleslav, un ambitieux batailleur, n’apprécie pas ce procédé. Aidé par plusieurs seigneurs, il conspire contre son propre frère en l’attirant à la fête des patrons de l’église Saints-Côme-et-Damien de la ville de Stará Boleslav, non loin de Prague. Sans arme, Venceslas est attaqué par son frère et d’autres conspirateurs, et meurt devant la porte de l’église. Et Boleslav devient roi à sa place. Trois ans plus tard, il accepte de faire transporter à l’intérieur de la cathédrale saint Guy la dépouille de son frère qui devient le saint patron de la Bohême.

Venceslas n’est certes pas le seul chef d’État assassiné par des fanatiques pour avoir mené une politique de compromis trop pacifique à leurs yeux. On peut penser à Henri IV qui travailla à réconcilier les catholiques et les protestants, au président Sadate, artisan d’une paix entre Israël et l’Égypte… On peut le prier pour nos chefs d’État, pour qu’ils nous gouvernent bien, et avec d’autant plus d’insistance s’ils nous gouvernent mal…

Un autre martyr : au centre de la cathédrale du Wawel, à Cracovie, trône le grand reliquaire d’argent de l’évêque saint Stanislas, patron de la Pologne. Comme Venceslas, il fut victime de Boleslav, débauché et peu scrupuleux en politique, à qui ses hauts faits avaient valu le nom de Boleslav Ie “le cruel”. Ce Stanislas, qui avait été en France faire des études à St Germain des Prés et travaillait en Pologne à répandre la réforme de Cluny, avait, à l’imitation de Saint Ambroise à l’égard de l’empereur Théodose coupable d’un massacre, reproché au roi sa mauvaise conduite, et avait été jusqu’à l’excommunier et lui interdire l’entrée dans les églises tant qu’il ne se serait pas repenti. Le roi en personne l’égorgea au pied de l’autel en 1079 alors qu’il célébrait la messe. Il n’est pas le seul lui non plus. Qu’on songe à Thomas Becket, Mgr Romero, Jean-Paul II lui-même sur la place St Pierre en 1981…
Un peu plus loin, toujours au Wawel, on rencontre le gisant de marbre blanc d’une descendante de Charles d’Anjou, frère cadet de saint Louis, fondateur d’une dynastie qui brilla pendant près de deux siècles à Naples et en Sicile puis en Hongrie et en Pologne.

402_web.jpg

La jeune sainte Hedwige “la grande” (1372-1399), fiancée à 4 ans à un Habsbourg d’Autriche, fut, au cours d’une crise successorale couronnée à 12 ans, en 1384, en vertu de sa haute ascendance, “roi” et non “reine” de Pologne. Elle est priée par la diète de rompre ses fiançailles pour épouser à 14 ans, en 1386 un païen de 35 ans, duc de Lithuanie, nommé Jagellon, qui devint lui aussi roi de Pologne, et se convertit en prenant le nom de Ladislas, le couple réalisant ainsi en pleine paix l’union de la Pologne et de la Lithuanie, rempart contre les Chevaliers Teutoniques. Pendant sa courte vie, qu’elle termina en couches à l’âge de 27 ans après avoir mis au monde son premier enfant, elle eut un rayonnement suffisant pour être proclamée “sainte” par l’acclamation populaire, attendant jusqu’à l’an 1997 sa canonisation officielle par Jean-Paul II. Et la voilà “patronne de la Pologne”, en compagnie de son voisin Stanislas! Née en Hongrie, elle avait été bien instruite pendant son enfance, puisqu’elle parlait dit-on, le latin, l’allemand le hongrois, et quelques langues slaves : le serbe, le polonais, le bosniaque. Elle aimait s’entourer de savants, favorisa la création de l’université de Cracovie, introduisit la courtoisie à la cour de Pologne, fit quelques fondations charitables. On montre, dans la même cathédrale un “Christ noir” qui lui aurait parlé. Cette jeune femme “de spiritualité franciscaine” aurait-elle eu, par surcroit, des expériences mystiques ? C’est un cas assez complexe pour qu’on la prie à la fois pour les malheureuses jeunes filles victimes de mariages forcés, pour les biologistes, sages-femmes et obstétriciens confrontés aux problèmes actuels de la bioéthique, et en général pour toutes les femmes qui ont à trouver un équilibre entre leur situation d’épouse et de mère et leur rôle social, et d’accomplir ce rôle social dans un esprit conforme à leur sexe et à leur vocation maternelle .

056_web-3.jpg

Terminons le voyage et ce reportage par une personnalité plus récente, sainte Faustine Kowalska (1905-1938) religieuse des sœurs de Notre-Dame de la Miséricorde à Lagiewniki, dans la banlieue de Cracovie. Elle est l’apôtre de la miséricorde divine. Dans l’une des nombreuses apparitions dont Notre Seigneur Jésus Christ la favorisa, il se montra à elle debout, en vêtements blancs, la main droite se levant en signe de bénédiction et l’autre touchant le vêtement sur la poitrine. De sous ses vêtements sortent deux grands rayons, l’un rouge, l’autre blanc, symbolisant le sang et l’eau coulant de son côté. Il lui demanda d’en faire faire une image. Cette image fut exécutée sous sa direction par un peintre polonais. Le confesseur de Faustine, le Père Michel Sopocko, contribua à sa diffusion et elle est répandue aujourd’hui un peu partout.

477_web.jpg

De même que les enfants de Fatima eurent la vision de l’enfer, elle le visita sous la conduite d’un ange et ne le trouva pas vide, loin de là. C’est que le fait d’être assassiné, massacré, ou de “mourir au champ d’honneur” fait de vous une victime, mais nullement un martyr, si on ne vit pas cette épreuve comme le bon larron qui reconnaît ses péchés, demande à Jésus son secours, et dont la prière est efficace et exaucée, mais comme le mauvais larron qui meurt dans la révolte et le blasphème. Si le nombre énorme des victimes de la guerre de 1914 n’a pas entrainé une rechristianisation de la France, loin de là, c’est peut-être que la plupart étaient de mauvais larrons, à la souffrance inutile alors que bon nombre des assassinés de Katyn étaient peut-être des martyrs. D’où l’amertume qu’éprouve en son cœur Notre Seigneur à voir tant d’âmes refuser les trésors de sa miséricorde et rendre vaine sa “douloureuse passion” et le conseil qu’il donne à Faustine de s’en souvenir et de réciter un certain “chapelet de la divine miséricorde” à l’heure de sa mort sur la croix.

Sainte_Faustine_web.jpg

Sœur Marie Faustine a été béatifiée à Rome, le 18 avril 1993, puis canonisée le 30 avril 2000 par le Pape Jean-Paul II en la Fête de la Miséricorde Divine, deuxième dimanche de Pâques, qu’il instaura le même jour pour l’Église Universelle. La nouvelle sainte a laissé un “petit journal” assez gros et assez intéressant pour que plusieurs cardinaux et évêques aient demandé au Pape Benoît XVI de lui accorder le titre de Docteur de l’Église. Le dossier a été ouvert. La chapelle des sœurs de Lagiewniki ne suffisait plus aux pèlerinages. C’est pourquoi le cardinal Macharsky et l’évêché de Cracovie construisirent à proximité sur une vaste esplanade herbeuse capable de contenir une foule, une grande et belle basilique ronde avec un haut clocher, “Centre de la Miséricorde divine”. Donc, nous autres, qui avons eu la grâce d’y communier, au milieu de toutes nos occupations, prenons conscience que le Christ est présent dans nos âmes et à 15 heures, offrons à Son Père sa douloureuse Passion pour notre salut et celui du monde entier.

1351_web-2.jpg

Na Europejskiej Drodze Kapliczek

W ogrodzie Domu Pielęgnacyjnego w Wadowicach poświęcono figurkę Matki Bożej Fatimskiej, przywiezioną przez francuskie Stowarzyszenie Przyjaciół Kapliczek z Prowansji. Kamienna figurka stanęła w Kapliczce znajdującej się na Europejskiej Drodze Kapliczek Matki Bożej Fatimskiej.

191_web.jpg

Siedem lat temu, 13 maja 2006 roku, w rocznicę zamachu i cudownego ocalenia Ojca Świętego Jana Pawła II poświęcono kapliczkę z figurą Matki Bożej Fatimskiej, jako wotum wdzięczności za pontyfikat Jana Pawła II. Kapliczka usytuowana w ogrodzie Domu Pielęgnacyjnego prowadzonego przez Stowarzyszenie im. Doktora Edmunda Wojtyły przy ul. Barskiej w Wadowicach, stanęła jako pierwsza na Europejskiej Drodze Kapliczek, łączącej Europę od Fatimy do Kijowa. Fundatorem kapliczki było francuskie Stowarzyszenie Przyjaciół Kapliczek z Prowansji, a w Wadowicach wykonał ją z kamienia Andrzej Brańka.

187_web.jpg

– W 2004 roku Państwo Claudia i Robert Mestelan pieszo przemierzyli Europę od Francji po Ukrainę. Zajęło im to 6 miesięcy. Podczas pielgrzymki odwiedzili także rodzinne miasto Jana Pawła II, gdzie gościli u Sióstr Nazaretanek. I tak zaczęła się nasza przyjaźń. I ci pielgrzymi w hołdzie Matce Bożej Fatimskiej za uratowanie życia Ojcu Świętemu w zamachu postanowili, że ufundują kapliczkę właśnie tu, w Wadowicach. W 2005 roku myśmy się wszyscy spotkali, łącznie z Panią burmistrz, z proboszczem i ustaliliśmy, to była propozycja Pani Burmistrz, że najlepiej będzie, jakby kapliczka stanęła w ogrodzie Domu Pielęgnacyjnego. Kapliczkę wykonał z piaskowca Pan Andrzej Brańka według projektu Claudi i Roberta Mestelan z Francji – wspomina Stanisława Wodyńska, prezes Stowarzyszenia im. Doktora Edmunda Wojtyły w Wadowicach.

1149_web-2.jpg

Filmy video:

http://powiatlive.pl/religie/13588-na-europejskiej-drodze-kapliczek

Oratoire en l’honneur des Saints Cyrille et Méthode à Nitra en Slovaquie

Oratoire Saints Cyrille et Méthode à Nitra

759_web.jpg

Du 28 juin au 13 juillet, l’association “La Route de l’Europe chrétienne” a organisé un voyage-pèlerinage aux sources de l’Europe chretienne.

Ce 8ème pèlerinage de l’association avait pour but de bénir deux oratoires nouvellement installés ou aménagés. La fête des Saints Cyrille et Méthode dans la ville de Nitra en Slovaquie pour les 1150 ans de l’arrivée des saints apôtres en Moravie en vue de son évangélisation, a constitué le point culminant de cet important déplacement.

1094_web.jpg

Après un passage à Velehrad où dans la basilique Sts Cyrille et Méthode, les Français ont assisté à la messe en Tchèque et à un magnifique concert d’orgue donné par Anne Pinatelle, ils ont gagné Wadowice, puis la Slovaquie.

1321_web.jpg

Nitra, siège épiscopal de la Slovaquie avait rassemblé sur la place principale de la ville un immense podium décoré aux couleurs des saints frères.

1292_web.jpg

Avant la messe présidée par le légat du Pape, Son Éminence, le Cardinal Francis Rodé, en présence du président de la République et du Maire de la ville, la place a été envahie par la foule colorée des Slovaques restés fidèles à leurs costumes de tradition.

1273_web.jpg

Dans la longue procession des prêtres, on pouvait distinguer

1310_web.jpg 1312_web.jpg 1315_web.jpg

Monseigneur Jan Penaz, Monsieur le Chanoine Gérard Trauchessec et Monsieur le Curé de la paroisse des Dentelles, Marcel Bang. Orchestre, chorale et homélie ont accompagné le déroulement majestueux de la cérémonie à laquelle les Français étaient heureux de participer.

1318_web.jpg 1324_web.jpg

Après le déjeuner et de nombreuses animations dans la ville, ce fut la bénédiction de l’oratoire Sts Cyrille et Méthode au bord de la rivière Nitra. Cet emplacement remarquable, à l’entrée de la ville, offre des vues sur la cathédrale et borde un chemin de grande fréquentation.

L’oratoire mesure environ 4 m de haut. Il est constitué par une plaque de verre, éclairée la nuit, qui affiche le haut relief sculpté par l’artiste Français Pascal Beauvais. La pierre polychromée montre les deux apôtres unis par la Croix Cyrillo-Méthodienne.

1341_web.jpg

A 17h, Monseigneur Viliam Judak, évêque de Nitra, a procédé à sa bénédiction en présence d’une forte délégation de prêtres du diocèse, des sœurs Filles de la Charité de Nitra, du représentant du Maire et des 45 membres de l’association La Route de l’Europe chrétienne.

1344_web.jpg 1347_web.jpg 1348_web.jpg

Dans son allocution, Robert Mestelan, Président de l’association, devait déclarer: “En choisissant aujourd’hui la Slovaquie et les rives de la Nitra pour saluer l’anniversaire du passage des Saints Cyrille et Méthode, la sainte Providence nous montre, combien leur héritage reste fort et abolit toute tentative de division. « L’unité est la rencontre dans la vérité et dans l’amour que nous donne l’Esprit. » (Jean-Paul II) Cyrille et Méthode, choisis en 1981 par le bienheureux Jean-Paul II pour être avec St Benoît les patrons de l’Europe, réveillent en nous la nostalgie de l’union et de l’unité entre les églises sœurs d’Orient et d’Occident.

1337_web.jpg

En venant de France en Slovaquie, nous avons conscience que notre délégation en est la plus belle preuve. Elle est l’affirmation éclatante que pour respirer, l’Europe a besoin de ses deux poumons. Aujourd’hui, comme au temps de la venue des saints frères Cyrille et Méthode, l’Europe ne peut surmonter les tensions, dépasser les ruptures et les antagonismes que si elle reste fidèle à ses racines chrétiennes, au baptême donné par ses fondateurs.

Il y a urgence car, cédant à l’égoïsme et à l’individualisme, les droits de l’homme sont exaltés, les droits de Dieu bafoués et la culture de mort, dénoncée par le bienheureux Jean-Paul II, triomphe en avilissant toute l’humanité. Conscients de leur dignité d’hommes et de femmes de Dieu, puissent les générations futures, en suivant l’exemple des Sts Cyrille et Méthode, bannir de leur vie toute haine et vaincre le mal par le bien.

1351_web.jpg

Forts dans la Foi, l’espérance et la charité, en invoquant l’aide de la Très Sainte Vierge et avec le secours de la grâce, c’est tous ensemble que nous sommes appelés à bâtir la civilisation de l’amour.”

Après avoir interprété le chant en l’honneur des deux saints frères en français, les Filles de la Charité ont voulu nous honorer en interprétant plusieurs chants en français.

Ce fut vraiment une très belle journée que nous n’oublierons jamais! Vive la France, Vive la Slovaquie!

1358_web.jpg 1353_web.jpg

Oratoire d’Autriche, en l’honneur de la Sainte Trinité

Le sanctuaire Maria Dreieichen (les trois chênes) en Basse Autriche (70 km au nord de Vienne)

Ste_Trinite_web.jpg

Depuis 700 ans environ les Moraves, allant à Mariazell, passaient en cet endroit. Ils y ont découvert il y a 350 ans, qu’on avait placé une image de la Mère de Dieu dans trois chênes et ils faisaient depuis, toujours halte à Maria Dreieichen. A partir de la chute du mur, fin 89, ils ont commencé à revenir: les pèlerins qui vont à Mariazell y font une halte et d’autres viennent à Maria Dreieichen autour du 22 août et à la Pentecôte depuis la Moravie. Il y a, bien sûr, aussi différents pèlerinages Autrichiens qui se déroulent dans ce sanctuaire de la Basse Autriche.

925_web.jpg

Voici le compte-rendu par Jacqueline Picoche, suivi de l’allocution de notre président, Robert Mestelan:

La 26e implantation eut lieu en Autriche, à Dreieichen, en l’honneur de la sainte Vierge, grande médiatrice de toutes nos prières et de la Sainte Trinité à qui elle les transmet

1382_web.jpg 1391_web.jpg 1394_web.jpg

A vrai dire, il ne s’agissait pas d’une création ex nihilo, mais d’une très belle croix de pierre du XVIIIe s.,

922_web.jpg

menacée dans son existence par des travaux de voirie, que l’association contribua à restaurer et à déplacer. Nous arrivâmes un peu en retard, au bout d’un chemin de terre,

1386_web.jpg

au lieu où nous étions attendus par l’orphéon du village et par un Suisse parfaitement bilingue français-allemand, son Excellence Peter Stephan Zurbriggen en personne, qui est nonce apostolique, autrement dit ambassadeur du pape, en Autriche! C’était à l’orée d’un bois, sous de grands arbres, avec une échappée sur un champ d’orge encore vert, et une campagne de douces collines, au bord d’un sentier de randonnée emprunté par les pèlerins Moraves, se rendant à Maria Dreieichen. Il faisait beau. Assis sur des bancs à l’ombre, nous contemplions cette belle croix : de bas en haut : des fleurs, arrangées en bleu, blanc, rouge, en notre honneur. Puis, de part et d’autre du pied de la croix, deux bas reliefs représentant les âmes du purgatoire. Un peu plus haut, la Vierge avec sous ses pieds le globe et le serpent et tout en haut, la Sainte Trinité. Le nonce transmit à l’Association la bénédiction du Saint Père, ce qui était une reconnaissance officielle de l’action menée pendant une dizaine d’année par les Mestelan, grande satisfaction et grand encouragement pour eux!

929_web.jpg

“Après la Slovaquie où nous étions rassemblés avant-hier à Nitra pour bénir l’oratoire Sts Cyrille et Méthode, nous sommes particulièrement heureux et honorés d’être aujourd’hui au sanctuaire de la Mère des Douleurs en Autriche.

Je tiens à remercier toutes les personnes présentes et plus particulièrement celles qui ont permis la réalisation de cet oratoire, le déplacement et la rénovation de cette stèle sur le chemin de pèlerinage de Maria Dreieichen : Pater Robert Bösner, M. le Déchant Ambros Pammer, leur Père Abbé, M. le Comte Hoyos. MERCI de tout cœur.

Cette stèle qui est le 25ème oratoire à être élevé, sur la route de l’Europe chrétienne, est une colonne élevée à la gloire de la Sainte Trinité. Ceci me semble particulièrement important et grave au moment où le relativisme, la floraison des sectes et la pénétration de l’Islam, mettent en danger l’aspect trinitaire de notre foi et sa diffusion dans les âmes.

932_web.jpg

Comme un phare dans la nuit, l’oratoire a la mission de guider ceux qui cherchent la Vérité, le Chemin, la Vie. Il accueillera les pèlerins venant de Moravie et les pèlerins d’Autriche. Il accueillera tous ceux qui chercheront en Marie aide et perpétuel secours. Il accueillera tous ceux qui désespérant, cherchent Dieu.

La vénérable chapelle qui date de 1733 sera heureuse de les rassembler tous. Les historiens avancent le chiffre de 50 000 pour désigner le nombre des pèlerins qui utilisaient autrefois chaque année ce chemin. Aujourd’hui, nous en sommes encore loin, mais leur nombre ne cesse d’augmenter et prier avec ses pieds, c’est une nouvelle façon d’exprimer et de communiquer sa foi qui peut devenir contagieuse.

Alors, comme le Pape François nous y invite aujourd’hui, n’ayons plus peur d’être révolutionnaires. En invoquant l’aide de la Sainte Vierge, soyons des bâtisseurs d’église et semons sur les chemins d’Europe ces balises d’espérance que le monde attend avec tant d’impatience :
« La source de notre force, c’est Jésus, Notre Sauveur. »”

934_web.jpg 936_web.jpg 940_web.jpg

946_web.jpg 967_web.jpg 968_web.jpg

Puis il nous dit la messe dans la belle église baroque du village, et, après un pot sympathique offert par les paroissiens,

972_web.jpg 974_web.jpg

nous fit l’honneur de partager notre diner, où il se révéla homme du monde, bon causeur, distillateur d’innocentes anecdotes vaticanes, bref un vrai diplomate à la mode d’autrefois. Et notre Wiener Schnitzel ne fut pas, ce soir-là, arrosée de notre bière habituelle, mais d’un vin local, ma foi, très bon !

982_web.jpg 2013_07_RCE_5_232_web.jpg

Vive Jésus, Vive Sa Croix!

La Route St Louis-Marie Grignion de Montfort

monfort_565_web.jpg

Robert et Claudia Mestelan, qui n’auront jamais fini de sillonner à pied la France et l’Europe, rentrent d’un nouveau chemin de pèlerinage qu’ils viennent de créér :

La Route St Louis-Marie Grignion de Montfort

Partis le 5 avril de Rennes, ils sont arrivés à Poitiers le 25 mai après une marche à pied de 1150 km qui a duré sept semaines et qui leur a permis de connaître les lieux où St Louis-Marie à vécu et exercé son action.

monfort_262_web.jpg

Ce qu’ils ont découvert est extraordinaire : trois cents ans après sa mort, la sainteté d’un serviteur de Dieu consacré aux pauvres, n’a pas pris une ride, elle éclipse tout, laissant un sillage indélébile comme une étoile de première grandeur.

Qui était St Louis-Marie ?

Né en 1673 à Montfort sur Meu (Bretagne) dans une famille nombreuse qui a eu 18 enfants, Louis-Marie, après ses études à Rennes et à St Sulpice, est ordonné prêtre le 5 juin 1700. Il cherche sa voie, mais il va la trouver, car animé d’un puissant esprit missionnaire et encouragé par le Pape Clément XI qui le nomme missionnaire apostolique, il va rechristianiser les provinces de l’ouest de la France (Bretagne, Pays Nantais, Vendée, Charente et Poitou). Epuisé, il meurt à 43 ans à St Laurent sur Sèvre après 16 ans seulement d’une vie apostolique au cours de laquelle il a créé trois congrégations (la compagnie de Marie ou Monfortains, les Filles de la Sagesse, les frères de St Gabriel), écrit de nombreux livres, prêche environ 200 missions et compose près de 200 cantiques.

monfort_735_web.jpg

Soixante-dix ans plus tard, en 1793, la Vendée, fidèle au bon Père de Montfort, résiste jusqu’à la mort pour défendre Dieu et le Roi, elle épingle sur sa poitrine le cœur embrasé rouge sang de St Louis-Marie qui devient son signal de reconnaissance et son étendard.

Béatifié par Léon XIII, canonisé par Pie XII, il fut à titre posthume le directeur de conscience de Jean-Paul II qui lui emprunta sa devise papale « Totus tuus ».

monfort_738_web.jpg

L’aventure de la mission et celle du pèlerinage

Tous ces titres méritaient bien un pèlerinage, surtout au cours de l’année de la Foi, prescrite par S.S. Benoît XVI ! En 1700 comme en 2013, c’est en allant sur les routes, en se frayant un passage au milieu des voitures, en traversant les villes et les villages, en priant dans les églises lorsqu’elles sont restées ouvertes et en résumé en s’abandonnant totalement chaque jour à la Providence, qu’un pèlerin vit le mieux le dépouillement de la croix, se rend semblable au Christ, en porte témoignage et peut revivre les aventures des missions prêchées par St Louis-Marie.

monfort_716_web.jpg

La rencontre chaque soir avec un frère ou une sœur qui, sans vous connaître, vous ouvre la porte de sa maison et celle de son cœur, conduit tout naturellement à la Sagesse éternelle, thème préféré de St Louis-Marie qui sait nous faire voir le Christ Jésus dans le visage de la Sagesse.

monfort_497_web.jpg

La fatigue, l’exposition permanente au froid et à la pluie,

monfort_126_web.jpg

ont été les meilleures conditions pour nous faire connaître les épreuves subies et nous revêtir de la spiritualité exigeante de ce grand missionnaire breton. Notre plus grande joie a souvent été de lire quelques pages de « L’Amour de la Sagesse éternelle » ou de la « Lettre ouverte aux Amis de la Croix » dans le silence des églises où nous savions qu’il avait prêché ses fameuses missions. A côté de nous on sentait sa présence amicale, elle nous réchauffait et faisait s’évader nos fatigues.

Trois cent ans après sa mort, nous avons été stupéfaits de constater qu’il n’a pas été oublié. Son souvenir est resté très vivant, il est encore inscrit dans la mémoire, les mentalités et les prières des chrétiens de ces villages : à La Chèze, La Séguinière, La Garnache, Pontchâteau,

monfort_474_web.jpg

Mervent ou La Rochelle, l’île d’Aix. Dans presque toutes les églises où il a prêché et parfois même sur les façades et sur les parvis, nous avons retrouvé ses statues le représentant en surplis blanc, brandissant la croix, le chapelet à la main. De nombreux vitraux illustrent ses miracles et à quelques deux cent mètres de l’église, en général sur un point haut, un beau calvaire constitue la preuve incontournable de son passage. Sur certains trajets, on découvrait une croix tous les cinq kilomètres, de magnifiques croix de granit qui témoignent de toute la ferveur d’un peuple converti, voulant rester chrétien en l’affirmant.

monfort_795_701_web.jpg

Vive Jésus, vive Sa Croix

Ô Crux ave, spes unica, salve. Ayant épousé la Croix, St Louis-Marie s’est en effet toute sa vie configuré au Christ dans le mystère de la Croix. Il est mort épuisé, les 16 ans de sa vie d’apôtre marqués par des rejets incessants, des contrariétés sans nombre, des humiliations, des atteintes à sa vie, des menaces de mort, des coups, un empoisonnement. Il a toujours tout accepté et l’on peut même dire qu’il bénissait le Seigneur de lui accorder tellement de Croix. Il faisait même prier les Filles de la Sagesse pour que le Seigneur lui en envoie de nouvelles chaque jour !

Pendant que nous marchions en ce mois de mai décidément bien froid et agité, nous étions en pensée avec les millions de chrétiens qui à Paris s’étaient rassemblés pour défendre l’institution du mariage et à travers elle, les droits de Dieu et nous nous posions souvent la question : s’il était encore de ce monde, que dirait St Louis-Marie Grignion de Montfort ?

monfort_712_web.jpg

La lettre aux Amis de la Croix nous a paru contenir le conseil qu’il nous donnerait encore :
« Que le chrétien porte la croix sur ses épaules à l’exemple de Jésus Christ afin que cette croix lui devienne l’arme de ses conquêtes et le sceptre de son empire. Qu’il la mette dans son cœur par l’Amour pour le rendre un buisson ardent qui brûle jour et nuit du pur Amour de Dieu sans se consumer. »

Le pèlerinage s’est terminé en apothéose à Poitiers en vénérant les reliques de St Hilaire dans la basilique qui lui est consacrée. Nous avons dormi chez le président des Amis de St Jacques et son épouse, qui nous ont accueilli comme des frères et le dimanche nous avons eu la sainte messe dans la chapelle de Montbernage, bâtie par le Père de Montfort en 1705. A la fin de la messe, nous nous sommes approchés de la belle croix qui se dresse dans le chœur et nous avons lu :

« Si vous rougissez de la Croix de Jésus Christ, Il rougira de vous devant Son Père. »

monfort_795_540_web.jpg

Bon pèlerinage à tous. « Alerte, Alerte, la mission est ouverte ! »

Printemps Français par Hilaire de Crémiers

Les Français étaient au rendez-vous de la manifestation du dimanche 24 mars. Il est inutile d’entrer dans la querelle des chiffres. Le gouvernement, ses ministres et ses affidés ont décidé de mener leur guerre contre ces Français qui disent non à leur diktat et qui sont leurs seuls ennemis. Et, comme cette guerre est d’abord psychologique, la première règle stratégique que suivent les états-majors du parti au pouvoir, consiste à affirmer l’inexistence ou plus exactement la non-réalité du puissant mouvement de protestation que suscite dans le pays réel leur plan programmé de destruction totale de l’ensemble des institutions et des structures de la France historique, concrète et vraie.
Les vues photographiques seules les empêchent de proclamer aussi solennellement que benoîtement qu’il n’y avait à se promener ce jour-là de l’arche de la Défense à l’arche de l’Etoile qu’une ou deux petites familles françaises, reconnues, d’ailleurs, à leur allure quelque peu désuète.

6a00d83451619c69e2017c381ee503970b-400wi.jpg

Les voilà contraints de reconnaître qu’elles étaient peut-être quelques dizaines, voire quelques centaines, ce qui, avouent-ils, les a surpris ! Car ils trouvent même que ça fait beaucoup pour une survivance dont l’inanité ne serait même plus à démontrer. Donc il était normal, disent-ils avec cet aplomb dans le mensonge qui les caractérise, de resserrer l’espace que la loi en principe les obligeait à réserver à ces familles pour leur déambulation dominicale. Et tant pis pour les incidents que, d’ailleurs, en secret ils prévoyaient afin de jeter les torts et donc le discrédit sur cette manifestation d’honnêtes gens parfaitement pacifiques.

Tels sont les procédés de ce petit monde de politiciens : ils n’en ont jamais eu d’autres. Ces bourgeois, fils de bourgeois pour la plupart d’entre eux, et qui n’ont jamais connu la peur ni la misère, trop heureux de profiter de l’ordre social pour assurer leur tranquillité et leur carrière, se contentant d’ajuster leurs discours électoraux sur les thèmes ordinaires du lyrisme révolutionnaire, ayant obtenu ce qu’ils cherchaient, à savoir le pouvoir, les places, les honneurs, les chauffeurs, les gendarmes et la police, tout l’appareil d’Etat et, bonheur suprême, les drapeaux qui s’inclinent à leur passage, ces drapeaux dont leur jeunesse ricanait, se sentent maintenant assez forts pour achever leur dessein pour lequel ils osent revendiquer l’autorité d’une légalité dûment estampillée et, mieux encore, l’infaillibilité d’une légitimité que leur accession au pouvoir suffirait prétendument à prouver.
Les voici donc les défenseurs attitrés du nouvel ordre civil et social, dit sociétal, qu’ils ont institué et qui n’est rien d’autre que le désordre moral et politique – archiconnu – dont ils vivent et qui formait la matière des revendications dont leurs campagnes électorales s’armaient pour s’emparer du pouvoir.

6a00d83451619c69e2017ee9c0c347970d-800wi.jpg

Suprême retournement d’une situation qui touche au comble du ridicule : eux qui n’ont jamais envisagé de légitimité politique que dans les révoltes de la rue où ils puisent les exemples de leur conception monomaniaque qui leur tient lieu de philosophie sociale et de rhétorique politicienne, aujourd’hui s’asseyent sur leur trône d’aventuriers de passage pour brandir leur sceptre et leur main de justice et, usant des grands sceaux qu’ils ont à leur disposition, exigent l’obéissance du peuple aux lois qu’ils façonnent dans leurs conventicules et qu’ils votent sans souci même des plus justes réactions, en affirmant hautement que force doit rester à la loi et que la rue ne saurait s’imposer pour avoir le dernier mot. François Hollande ne s’est-il pas laissé aller à dire : il n’est pas possible de « céder » à la rue ; la loi, c’est la loi et c’est moi qui la promulgue. En effet ! Cependant il convient de peser ces mots qui sont sortis de la bouche de ce révolutionnaire d’opérette qui n’a jamais manqué d’un croissant à ses petits-déjeuners ! Car, enfin, son pouvoir à lui, d’où vient-il ? Leur pouvoir, d’où sort-il ?

Il suffit d’écouter ces médiocres esprits qui occupent le pouvoir on ne sait trop pourquoi, pour se rendre compte qu’à la différence de leurs prédécesseurs et, en particulier, d’un François Mitterrand, ils ne sont plus, mais plus du tout, à la hauteur de la situation. Sans culture vraie, sans connaissance ni de la vie ni des choses de la vie, ils sont simplement incapables. Ne pouvant résoudre aucun des problèmes de la France d’aujourd’hui, ils s’accrochent à un projet dit sociétal, aussi monstrueux qu’inepte, car ils y voient par nécessité l’unique justification de leur pouvoir et, sans doute, de leur vie : la France traditionnelle à détruire pour se revancher de leur inaptitude à construire.

Il n’y a pas à s’étonner de ce qui va suivre. Ils iront jusqu’au bout de leur sottise. Ils en paieront le prix. Loin d’améliorer la situation, ils l’aggraveront. Leur inconséquence aura des effets politiques dévastateurs. Leur pouvoir ne durera pas longtemps. La vraie question qui se pose aux Français, est désormais d’ordre politique.