Voyage de la cloche du 14 au 21 mai 2018

Comme toute la construction de la chapelle St Hilaire qui fut un long poème épique, le voyage réalisé pour aller chercher sa cloche en Pologne fut une belle aventure qui laissera des souvenirs impérissables à ses neuf participants.

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Partis le 13 mai du Mont St Michel, nous avons mis deux jours de voiture pour atteindre Przemysl, une ville de 64 000 habitants à l’extrémité sud est de la Pologne, à quelques kilomètres de la frontière d’Ukraine. C’est là que se trouve une très vieille fonderie de cloche, la fonderie royale Jan Felczynski. En allant si loin chercher notre cloche, il n’y avait aucun dédain pour les fabricants de cloche Français, mais nous voulions que la cloche qui va sonner la résurrection de St Hilaire vienne de ce pays héroïque qui au cours de son histoire a subi tant d’invasions, essuyé tant de guerres dont la plus rapprochée, celle de l’Allemagne nazie, allait une fois de plus la rayer de la carte. Le secret de cette résistance: sa fidélité à Dieu et sa confiance en la Sainte Vierge nous ont paru l’exemple à suivre, car aux heures les plus noires de l’occupation de son territoire, Notre Dame de Czestochowa a été son seul et providentiel secours. En 2004, lorsque nous avions effectué à pied le pèlerinage de la route de l’Europe chrétienne Vézelay-Kiev, St Jean-Paul II vivait encore et nous avions reçu sa bénédiction envoyée par radio de Lourdes (son dernier voyage), alors que nous étions à Czestochowa, mêlés à la foule d’un million de Polonais venus pour le 15 août. Sans hésitation, nous avions décidé en 2006, que l’association La Route de l’Europe chrétienne, serait placée sous l’autorité de ce grand pape.

Aujourd’hui, douze ans après cette fondation, grâce à nos membres et à nos bienfaiteurs, nous avons réussi à bâtir 35 oratoires et notre évêque nous a confié depuis fin 2011 la réhabilitation de l’église St Hilaire, joyau roman du 6ème siècle condamné à disparaître, mémorial de la présence des chrétiens en Provence dès le 5ème siècle, comme l’atteste la tombe d’Epyminia morte à 300m de St Hilaire au 5ème siècle, qui arbore une superbe croix sur sa pierre tombale. Ô Crux ave, spes unica, salve.

Le transport de la cloche, à un train d’enfer diront certains, nous a permis de renouer les contacts avec tous nos amis en sonnant joyeusement l’Angélus devant chacun d’eux, en quelque sorte un témoignage sonore de la visitation de Marie à tous ses enfants.

C’est ainsi que nous avons pu saluer Notre Dame de Fatima à Wadowice (Pologne) DSCF4284_web.jpg

Sts Cyrille et Méthode à Nitra (Slovaquie) P1000153_web.jpg

l’Enfant Jésus de Prague à Velehrad (République Tchèque) ceremonie_avec_le_Maire_et_M._le_Cure_Velehrad_web_bis.png

la Sainte Trinité à Maria Dreieichen (Autriche) P1330692_web.jpg

St Benoît à Ottobeuren (Allemagne) P1000202_web.jpg P1330709_web.jpg

St Nicolas de Flüe à Einsiedeln (Suisse) DSCF4452_web.jpg

l’Enfant Jésus de Beaune à Meursault en Bourgogne DSCF4477_web.jpg et

le Volto Santo à Chantemerle-les-Blés dans la Drôme. DSCF4492_web.jpg

Une belle manière de remercier la Sainte Vierge et une volonté très claire de replacer la France et l’Europe sous la protection de la Mère de Notre Sauveur. En sonnant huit fois et à tous les échos l’Angélus, nous ouvrions également une grande campagne pour la diffusion de cette belle prière qui, trois fois par jour, dans nos églises ou sur nos lieux de travail, nous rattache à Dieu. A Jésus par Marie.

L’expédition sur ces six milles kilomètres ne fut pas sans dangers, la voiture de Marc-Antoine a éclaté un pneu et la nôtre a cassé sa courroie de distribution, mais tout le monde est bien rentré et nous remercions la Providence et les conducteurs qui nous ont vaillamment ramené à bon port, avec la cloche : Marc-Antoine, Brigitte, Jean, Cathérine, Elisabeth, Christian, Christiane, Robert et Claudia.

MERCI AUX 70 BIENFAITEURS QUI ONT FINANCE LA CLOCHE!

Voyage-pèlerinage en Macédoine du 2 au 9 octobre 2017

Pèlerinage sous la conduite de Robert et Claudia Mestelan, l’accompagnement spirituel était assuré par M. le chanoine Gérard Trauchessec (messe quotidienne dans le rite “extraordinaire”) ainsi que par Monseigneur Jan Penaz (de Tchéquie) (messe quotidienne dans le rite ordinaire). Nous avions le choix de notre messe selon l’inspiration des participants.

Ce voyage pèlerinage s’est formé de 23 personnes dont 5 parisiens, 3 tchèques et 15 membres de la Vallée du Rhône.
Le soir du 2 octobre, nous nous retrouvons tous à Skopje à l’aéroport ‘Alexandre Le Grand’. Des panneaux en anglais et en macédonien le qualifient de ‘meilleur aéroport d’Europe’, disons qu’il est fonctionnel et suffisamment modeste pour ne pas désorienter le voyageur. Mais le nom qu’il porte n’est pas fortuit. Nous sommes déjà dans l’ambiance de ce petit pays de Macédoine qui se souvient des grandes heures des temps anciens et se bat pour exister.
Il est minuit passé lorsque nous montons dans un grand car de Balkan Tourist avec notre interprète Verka pour continuer notre voyage vers la ville de Kavadarci à une bonne heure de route au sud-est de Skopje. L’hôtel se situe au bord du centre ville, nous nous installons pour les 5 nuits à suivre dans des chambres spacieuses.

Mardi 3 octobre (Saint Gérard, bonne fête Monsieur le Chanoine)
Nous commençons notre journée par constater qu’une très belle église orthodoxe toute neuve voisine notre hôtel au milieu d’un espace aménagé et entretenu à grands frais. Nous lui rendrons visite plus tard. Pour le moment notre pèlerinage nous conduit vers la ville de Prilep à l’ouest de Kavadarci.
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La Macédoine est un pays de montagnes pelées ou boisées d’arbres buissonnants, majoritairement de moyenne hauteur mais quelques unes dépassent 2000m. Entre ces montagnes, des hauts plateaux et des grandes plaines. Il nous faut rouler près de deux heures sur une route très sinueuse à flanc de collines ou a travers des défilés rocheux le long de torrents peu fournis en eaux et bordés par d’anciennes routes en terre. Notre itinéraire est entrecoupé de travaux d’une autoroute dont nous voyons le commencement des ouvrages d’art en béton. Le chantier qui se déroule sur plusieurs dizaines de kilomètres a visiblement peu de moyens en matériel et en hommes et il faudra certainement plusieurs années avant la fin de sa construction. Nous constaterons au fil des jours que toutes les routes de macédoine –et même les autoroutes- peuvent afficher le panneau ‘chaussée déformée’. Nous avons un très bon chauffeur qui mène son grand car avec prudence et efficacité dans les lacets et voies étroites. Chaque croisement avec un camion ou un autre car est un défi…
Sortant d’un dernier défilé nous découvrons la ville de Prilep au nord de la grande plaine de Pélagonie.
Les montagnes qui la bordent sont hautes et effilées, entaillées par des carrières ici de pierre calcaire et là de marbre blanc. La plaine a soif ! Les pluies sont rares ou inexistantes en été où la température dépasse volontiers les 40°. Les quelques taches vertes qui se profilent sont trompeuses. DSCF7314_web.jpg
Ce sont les derniers éclats verts des champs de tabac qui font la richesse de cette plaine. Tabac pour cigarettes acheté par William Morris et profitant à l’exportation. Il semble que chaque maison de Prilep et des quelques villages environnants ait son séchoir à tabac, échalas et barres de bois recouverts d’une bâche en plastique.
A part le tabac, peu de cultures vivrières, des champs entiers de chaumes desséchées et des champs sans doute abandonnés. Ici comme les jours suivants nous voyons des petits chevaux et des ânes, bêtes de somme encore fréquemment utilisées pour tirer des carrioles à pneus de voitures. Dans les champs, des tracteurs antiques et mécaniques adaptés aux faibles moyens des ruraux.
Nous traversons Prilep pour notre rendez-vous du matin :
Le monastère St Michel Archange à flanc de montagne est dominé par une vertigineuse paroi au dessus de laquelle dominent encore les vestiges du château fort du roi Marko de Mournyav. Les tours de Marko sont le symbole de la ville. Nous regardons avec crainte de formidables rochers en équilibre sur le bord de la paroi à 300m au dessus de nous mais qui n’affolent pas la dizaine de religieuses orthodoxes qui entretiennent ce monastère. Les bâtiments du XIXe d’architecture macédonienne sont en parfait état. Architecture qu’on retrouve en Bulgarie et en Turquie.
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Le sanctuaire du XIIe siècle conserve quelques fresques d’origine. En ce premier mardi du mois, jour dédié à la dévotion de St Michel Archange, les sœurs nous autorisent l’angélus sur le parvis de l’église et esquissent un sourire. A nos pieds, la plaine de Pélagonie sous un ciel d’azur. Autour de nous des chats blancs maigrelets gardent le silence des lieux.
Nous redescendons le chemin escarpé bordé d’un chaos d’énormes blocs de granit. Sur le dernier, en vigie, dominant la plaine, se dresse un monument à la mémoire du roi Marko dernier roi des Macédoniens mort en 1393 qui avait fait de Prilep sa capitale. Roi bienfaiteur de son royaume, il construisit 59 églises. Il est entré dans l’histoire macédonienne par sa personnalité rare à l’époque, privilégiant le langage de la diplomatie à celui des armes et tenant tête aux Ottomans. Sa mort marquera la fin du royaume de Prilep. C’est à Prilep en octobre 1941 qu’eut lieu le premier soulèvement pour l’indépendance contre la domination bulgare.
Nous entrons dans la ville où nous attend notre déjeuner au restaurant Makedonska Kuka (maison macédonienne). Le bâtiment est bâti comme une maison caractéristique de la région avec des murs de pierres sèches à l’extérieur, grand toit plat de tuiles et balcon de bois agrémenté de guirlandes de poivrons séchés.
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A l’intérieur, une immense salle où sont exposés des costumes macédoniens. Dans la cour, sous l’auvent aménagé pour les groupes un panneau en macédonien ‘Nationalen Restaurant, Skopje, Prilep, Ohrid, Makedonia’ nous indique que ce restaurant devait, jadis être l’un des quelques restaurants du pays macédonien autorisé à recevoir des touristes étrangers. Le dépliant publicitaire datant de cette époque nous montre une table chargée de victuailles où à la manière orientale tous les plats sont apportés en même temps. Comme toujours les publicités valent ce qu’elles valent, et surtout celles de l’ère communiste à l’attention des capitalistes occidentaux.
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Nous expérimentons le service express macédonien : l’invariable assiette de crudités (tomate, choux, carotte, betterave, très bons légumes non industriels) bientôt accompagnée d’un plat chaud de croquette de viande et pommes de terre bientôt accompagné du dessert, l’invariable pâtisserie orientale au miel aqueux et café turc. Les mastiqueurs lents sont rapidement envahis d’assiettes et rattrapés par la pub ci-dessus mentionnée. Dans le grand monde on dit que l’eau ne se donne pas mais se réclame… c’est la coutume dans ce pays ; Voda, Voda, ????, ah ! Water ! ok … Grâce à l’attention de Claudia nous sommes dotés d’un verre de vin du pays. En ce jour le résiné qui s’appelle ‘Alexandre’ est noir et épais; pour hommes de constitution robuste avec les mollets en balustre comme écrivait Balzac…
L’après midi, changement de programme, le monastère prévu est inaccessible pour notre grand car et nous nous dirigeons dans la partie ouest de la plaine de Pélagonie vers la petite ville de Srze à 25km de Prilep. Nous grimpons la montagne par des lacets au milieu de chênes buissonnants, et quelques arbustes épineux. Le car s’arrête sur une terrasse dominant la plaine.
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Le monastère de Zrze actuel occupe 7000m2 sur une grande terrasse naturelle de la montagne. En dessous de la terrasse, on voit à flanc de paroi les grottes naturelles où habitaient les premiers ermites avant le XIVe siècle.
Les monastères sont toujours perchés contre les envahisseurs et les atteindre se mérite. Encore 600m à pieds sur une montée à 40%, mais la récompense est à la porte du Monastère de la Sainte Transfiguration où une petite vision du paradis nous attend : terrasse ombragée, herbe verte, bâtiments bien entretenus, vue magnifique. DSCF7321_web.jpg
Le silence est reposant et les conversations superflues. Nous entrons dans l’église du XIVe dont les murs sont couverts de fresques dont certaines par le peintre albanais Onufri appelé ‘le Michel Ange des Balkans’.

L’iconostase obéit à des règles dans la disposition des icônes. Celle du Christ est toujours au sud de la porte royale et celle de la Vierge au nord de la porte royale car elle est à la droite de son fils. Hors ici c’est le contraire. L’histoire dit que, les icônes étant finies, elles furent placées dans l’ordre réglementaire. Hors le lendemain les moines les trouvèrent en sens inverse. L’ordre fut rectifié, le surlendemain, les icônes étaient encore inversées. Les moines ne comprenaient pas. Un moine eut une vision: la vierge lui dit en songe qu’elle devait se trouver côté sud car elle ne pouvait pas tourner le dos à son fils ! Effectivement, l’icône représente la vierge de trois quart droit. Les icônes sont donc restées telles que la Vierge en a décidé.
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Le moine préposé aux visiteurs nous donne quelques explications pour la lecture des fresques sur la façade principale. Les peintures des églises orthodoxes sont codifiées depuis toujours et doivent se décrypter. Mon-seigneur Penaz nous aide à lire les inscriptions en slavon et nous apprenons au fil des jours à reconnaître l’ordonnance des figures peintes et déchiffrer les noms.
Ce monastère est tenu par une dizaine de moines. Ici les chats sont noirs, silencieux et toujours maigrelets.
Après cette halte bénie, nous avons des ailes aux pieds et redescendons pour rejoindre notre car.
Nous avons deux heures de route et en ce début octobre, ici il fait nuit bien avant 19h.
Mercredi 4 octobre, Saint François d’Assise
Nous partons en direction de la ville de Strumica à l’est de Kavadarci vers la frontière bulgare et grecque. La route passe par de la moyenne montagne toujours boisée de chênes et des vallées fertiles bordées de noyers et de platanes d’orient, plantées de choux à perte de vue, de champs de poivrons et de vignes sur pieds, sur rangs et parfois sur pergola. Les conditions climatiques du pays, ses températures extrêmes de -25° à +40° encouragent l’habitat regroupé. Peu de maisons isolées, plutôt des abris précaires pour travaux des champs. En Macédoine la constante voisine des hommes est la décharge sauvage qu’elle soit micro, mini ou maxi. Le nouveau règne des emballages de tous genres et surtout de verre et de plastique est un problème pour les pays où le ramassage des ordures n’entre ni dans les mentalités ni dans les finances. Il faudra bien deux générations avant qu’il ne soit résolu, nous avions aussi nos décharges il y a 50ans –et en avons encore…

Nous traversons à pieds le village de Veljusa. Les maisons ne sont pas riches mais les jardins sont remplis de fleurs et de fruitiers, des vignes, des kiwis, des figuiers.
Ici comme partout des chats maigres, des chiens sans collier ni maître. Des chiens placides qui se chauffent au soleil, mâtinés de tout, gras de rien, beaux quand ils sont jeunes…
En haut du village, nous arrivons au monastère féminin de Veljusa dédié à la Vierge Eleoussa ou Notre Dame de la Tendresse ou de la Miséricorde. Ici encore, la porte du monastère est une frontière entre vision terrestre et vision de paradis. Derrière les murs, la poussière n’entre pas, l’herbe est verte, les fleurs respirent au frais, les noyers s’épanouissent et la vigne porte encore de grosses grappes bien alléchantes.
Ce lieu est remarquable et l’église date du XIe siècle. A l’intérieur le sol porte encore des fragments de mosaïque byzantine et l’iconostase est en marbre. Dans la coupole de la chapelle du sud, une très rare fresque représente le Christ jeune au temple. Sur la façade sud protégée par un auvent une fresque restaurée montre une croix formée par des entrelacs. Sous cet auvent, les religieuses nous offrent gentiment un jus de fruit. Nous les remercions en entonnant un Salve Regina.
Nous déjeunons dans un restaurant au centre ville de Strumica.
Le programme est modifié car nous apprenons que l’oratoire que nous devions inaugurer n’est par encore construit car des raisons administratives compliquées n’ont pas favorisé la mise en œuvre. Robert et Claudia de visu sont souvent plus productifs que des courriels.
Nous nous rattrapons en visitant le monastère St Nicolas de Kavadarci qui n’est plus habité par des religieux mais est devenu la propriété de la ville. Il est dans la montagne, au dessus d’un étang artificiel, lieux de villégiature où les habitants de la ville viennent volontiers se rafraîchir pendant les jours de fournaise. Les cellules et des cuisines de plein air ont été aménagées par les habitants et sont à leur disposition. Ce monastère est actif pendant les jours de procession en l’honneur de St Nicolas (il y a même une fontaine miraculeuse objet de dévotion de la population) et très fréquenté pour la fête de la naissance de la Très Sainte Vierge Marie où toute la population vient déjeuner après la messe d’où les cuisines de plein air.
L’église qui porte encore quelques fresques du XVIIe siècle, fait l’objet d’une restauration picturale complète. Nous visitons donc un chantier de peintures religieuses orthodoxes avec toutes les étapes particulières à ce type de peinture. Chaque bienfaiteur qui donne des fonds pour la représentation d’un personnage ou d’un panneau entier peut demander que son nom soit inscrit en bas de la fresque.
Nous retournons à notre hôtel et certains veulent visiter l’église voisine toute neuve dont la décoration intérieure est en cours d’achèvement. Nous prenons plaisir à décrypter le nom des saints et admirer cette iconographie immuable. Les courageux irons à l’office chanté du matin à 7h30.
Jeudi 5 octobre, Sainte Faustine
Des courageux étant à l’église voisine, d’autres encore devant leur tasse de café, font la connaissance d’un lieutenant colonel français en treillis. Entendant parler français, il engage la conversation. Il vérifie pour le compte de l’ONU les capacités du régiment macédonien que le pays met à la disposition de cet organisme. Echange sympathique. Nous lui parlons de notre pèlerinage. Il est visiblement content de pouvoir parler avec des français.
Nous partons vers le nord ouest vers la capitale Skopje. Nous sillonnons dans des collines couvertes de vignes. Nous nous dirigeons vers la forteresse de Kale dominant la ville et qui remonte au moins au IIe siècle.
A l’est de ses murs, sur une placette bordée d’arbres et d’une brasserie moderne (la première brasserie artisanale de Skopje), nous entrons sous un porche discret dominé par un clocher composé d’une structure de bois.
Nous sommes au monastère du Saint Sauveur dont les toits des bâtiments, tous en rez de chaussée ne dépassent pas le mur d’enceinte. Nous découvrons l’église à demi enterrée. Cette disposition sécuritaire date de l’époque ottomane lorsque les églises chrétiennes ne devaient pas dépasser les mosquées.
C’est la plus belle église de Skopje et nous restons un bon moment devant l’iconostase dont la structure verticale et horizontale est formée de poutres de noyer sculpté en haut relief miniature, entourant des panneaux peints d’icônes. L’iconostase, sculptée entre 1817 et 1824, par des macédoniens mesure 10m de long et 6m de hauteur. Des scènes bibliques y sont représentées avec des costumes macédoniens au milieu de guirlandes de fleurs et de scènes animales, un ouvrage d’une précision inouïe.
Dans la cour intérieure, la tombe de marbre blanc du héros national Goce Delcev (4/02/1872-4/05/1903). Né à Kilkis, ville de Macédoine grecque mais de langue majoritairement bulgare, Goce Delcev fit des études au lycée bulgare de Thessalonique où il organisa une fraternité révolutionnaire secrète contre la domination ottomane. Il étudia à Sofia et écrivit de nombreuses publications subversives en bulgare tout en se disant profondément macédonien. Ses écrits furent considérés comme étant l’inspiration de la République socialiste de Macédoine, composante de la Yougoslavie.
Les écrits en bulgare furent traduits en macédonien et la version originale volontairement occultée… Mais qui était-il ? Un macédonien ou bien un bulgare?
Un casse tête pour les autorités devant ménager toutes les factions. Le 10 octobre 1946, Moscou, décida que le héros serait macédonien et ses restes transférés là ou ils reposent encore à ce jour.
Nous sortons de la capitale polluée et escaladons le mont Vodno pour visiter le monastère de St Panteleimon qui date du XIIe siècle. Des fresques remarquables dont une descente de croix particulièrement expressive et émouvante où la Vierge Marie tient Jésus entre ses jambes comme si elle l’enfantait une deuxième fois. Saint Panteleimon était médecin et reconnaissable au stylet qu’il tient dans sa main droite et à sa boîte de flacons (d’huiles essentielles?) dans sa main gauche.
D’après le Petit Futé, ce monastère est transformé en hôtel restaurant. Nous n’avons pas été témoins d’une telle activité. Seuls les religieux savent entretenir un monastère, les lieux et …’les Lieux’ !
Nous redescendons pour déjeuner dans un restaurant spécialisé dans la cuisine macédonienne au bord d’un parc, puis nous repartons vers la place Makedonia, au cœur de la capitale.
La nouvelle mairie élue en 2009 a lancé la construction de bâtiments administratifs sans véritable plan d’urbanisme mais dans un style classique ‘parthénon’ ou en classique revisité par Bofill & co, tous peints en blanc très blanc flanqués de statues de bronze. Ceux qui aiment le style temple grec ne sont pas dérangés et disent pourquoi pas ?… Les élections prochaines diront si les skopiotes apprécient ou non.
Ici le ‘kolossal’ est de mise. Nous sommes vite dominés par un énorme Philippe II de Macédoine qui tend le bras vers son colossal fils Alexandre (22m de haut ; un immeuble de 4 étages) qui de l’autre côté du fleuve Vardar caracole sur son cheval cabré. Nous nous arrêtons au pied d’une énorme statue des frères Cyrille et Méthode qui sont parfaitement reconnus dans leur pays. Près d’Alexandre, une stèle indique l’emplacement de la maison natale de Mère Teresa.
Nous longeons les quais du fleuve Vardar aménagés en promenade, prenons une passerelle bordée d’une vingtaine de statues de bronze représentant des hommes et femmes illustres et nous dirigeons vers un immeuble blanc dont la façade est ponctuée de colonnes cannelées et de statues, le musée archéologique où sont présentées des richesses des temps anciens.
Nous repartons sous un chaud soleil et arriverons dans la plaine de Kavardarci dans la lumière d’un coucher de soleil caractéristique des pays du sud, au moment où, le soleil ayant disparu, la voûte céleste est uniformément bleue turquoise et la terre sans ombres se pare de tous les ocres.
Comme chaque soir, notre église voisine est illuminée.
Vendredi 6 octobre, Saint Bruno. ORA ET LABORA. Notre chanoine nous rappelle la beauté de cet ordre et la beauté de cette devise. Prions pour qu’elle gouverne le monde.
Nous repartons sur la route de Prilep et retraversons la plaine de Pélagonie à l’ouest de Prilep mais sur autre route à travers des champs de tabac et de poivrons pour atteindre le village perché de Krusevo. Arrivés au pied du village, nous redescendons la montagne mais en minicar car nous voulons visiter le monastère de St Sauveur perché sur un contrefort. Le chemin est réservé aux 4X4 et autres véhicules avec chauffeur expérimenté ! Le monastère est désert, seul un gentil chien nous accueille. Où est son maître ? Nous ne le saurons jamais. Un monastère sans religieux est triste. La route était peu accueillante, Monseigneur Penaz déchiffre un règlement intérieur pour les passants qui ne transpire pas la fraternité. Nous en rions. Pour nous consoler, notre chanoine nous lit l’angélus et nous repartons par ce chemin de bout du monde pour remonter dans Krusevo où nous attend notre déjeuner.
Krusevo est une station de ski à 1350m d’altitude, la ville la plus haute des Balkans. Un grand hôtel en forme de chalet est à peu près l’unique logement pour les skieurs. Ici des maisons de style bulgaro-macédonien sont accrochées à la montagne. Le ‘centre ville’ est pittoresque, ‘en l’état’ avec ses maisons plus ou moins finies et entretenues, les micros décharges, et les pavés inégaux. La ville est une ‘etno grad’ ou ville musée en restauration depuis les années 2000. Les macédoniens sont en général accueillants et curieux de voir des têtes étrangères. Ils ne sont pas encore blasés. Un habitant de la petite ville se révèle et s’adresse à notre interprète : il était professeur de lycée et parle le français. Il se propose de nous faire visiter la ville. Nous partons avec lui accompagnés des saluts de ses congénères qui le reconnaissent et plaisantent. Nous nous arrêtons à l’église de la Vierge pour voir l’iconostase et la place de l’église où se trouve un monument historique : la tribune où fut prononcée la première déclaration d’indépendance contre les Ottomans en 1903. La République de Krusevo naquit en octobre 1903. Elle vécut 10 jours et ses insurgés furent exécutés. Malgré tout, cette insurrection fait partie de la grande histoire du peuple macédonien. Nous faisons l’impasse sur le Makedonium, bâtiment moult bizarre construit en 1974 pour commémorer l’insurrection d’Ilinden de 1903.
Nous continuons notre visite de la ville en regardant les maisons à l’architecture macédonienne typique. Les couleurs des maisons de la ville devraient être blanc pour les murs et bleu ciel pour les montants de bois. Seules deux maisons sont en respect de la tradition. Nous nous dirigeons vers ‘la Galerie’, une belle maison construite dans le style local par un enfant du pays, le peintre Nicola Martinovski (1903-1973). Il vécut un temps à Paris où visiblement il rencontra Giacometti et autres artistes de la même époque. Ici, les habitudes sont tenaces, même le balcon de cette maison-musée est un dépotoir de bouteilles de plastique…..
Des gentils chiens nous accompagnent jusqu’au car et même un âne au pelage pelé et qui vit sa vie dans les rues de la ville… Au revoir notre professeur, nous repartons pour Kavardarci.
Nous disons au revoir à Verka qui reste dans sa ville. Nous trinquons avec un magnum de vin rouge de Prilep récolté pas un des ses oncles viticulteur – Prilep est la première région viticole de Macédoine. Merci Verka.
Samedi 7 octobre, Notre Dame du Très Saint Rosaire ou Notre Dame de la Victoire, Saint Serge. Notre chanoine nous rappelle la dévotion à Notre Dame de Fatima les premiers samedi du mois et les grâces exceptionnelles qu’elle nous apporte.
Ce matin il pleut, il a plu toute la nuit. Nous avons perdu 20°. Il fera 6° toute la journée. Chacun cherche écharpes et chapeaux et tous les vêtements chauds au fond des valises.
Nous quittons Kavadarci pour la ville de Bitola, deuxième ville de Macédoine. Notre but n’est pas de visiter la ville sur laquelle il y aurait beaucoup à dire selon les guides mais aujourd’hui notre pèlerinage est pour le cimetière français de Bitola. Le nom de Monastir (nom ottoman de Bitola) est plus connu dans les manuels d’histoire. Ici reposent 13.000 soldats français, 6.000 dans des tombes individuelles et 7.000 dans le cénotaphe érigé à leur mémoire.
La guerre de 14-18, les déclarations de guerre en cascade, les Balkans qui s’enflamment, les contours flous des qui fait quoi et qui veut quoi, les ordres et les contre ordres. Un chaos qui fut fatal à ces 13.000 soldats pratiquement morts le même jour, le 18 mai 1917. Des noms bien français de pieds noirs, de nos provinces et des noms de soldats musulmans d’Afrique du Nord joints côte à côte à jamais dans cette terre lointaine. Le cimetière est bien entretenu par le consulat français et par un gardien Ivan qui est content de parler avec des français. Pendant 4 mois de l’année, à la belle saison, il entretient les allées et arrose les fleurs. Nous le complimentons pour les massifs de pétunias bleus qui lancent leurs dernières fleurs en ces premiers jours d’automne.
Dans un local aménagé pour les visiteurs, un livre d’or relate des visites de descendants et de membres des familles des soldats, Robert Mestelan inscrit notre passage au nom de La Route de l’Europe Chrétienne. Un autre livre recense tous les noms des soldats enterrés ici, un fac-similé de la liste laborieusement tapée à la machine à écrire, page après page comme une litanie des martyrs.
Une exposition est en cours d’aménagement, On y voit des photos prises par les frères Manaki qui importèrent de Londres la première caméra dans les Balkans. Ils firent de nombreux clichés sur plaques de verre des soldats et des habitants lors de la 1ère guerre mondiale. Les clichés sont spontanés, des tranches de vie.
Nous assistons à notre messe du jour, Notre chanoine dans le musée, monseigneur Penaz dans le salon du gardien où sa mère, veuve, femme autoritaire et affairée a préparé un autel de fortune avec des petites bougies. Il fait froid. La sainte messe nous réchauffe.
Après avoir rendu les honneurs à ces soldats qui ne doivent pas tomber dans l’oubli français, nous reprenons notre route sous la pluie vers les bords du lac Ohrid dont la rive ouest appartient à l’Albanie. Nous déjeunons à Pestani sur la rive est dans un restaurant qui nous promet de la truite du lac et du vin non résiné. Nous fêtons un joyeux anniversaire à Bernard qui se voit attribuer une double ration de gâteau au miel… Des autochtones semblent amusés de nous voir et de nous entendre parler français.
Nous repartons vers la ville d’Ohrid pour visiter la cathédrale Sainte Sophie dans la vieille ville. La cathédrale du XIe siècle porte encore de nombreuses fresques dont certaines célèbres dans l’iconographie orthodoxe. Dans l’abside en cul de four, une grande Vierge au signe c’est-à-dire portant Jésus jeune enfant en majesté en médaillon devant elle et sur la voûte un Christ Pantocrator sur fond bleu entouré des apôtres.
Sainte Sophie est le siège de l’église autoproclamée ‘Eglise autocéphale de Macédoine’.
Le nom de Sainte Sophie n’a rien à voir avec une sainte portant le nom de Sophie. Cette appellation signifie en grec la Sainte Sagesse. Il existe dans le monde sept cathédrales portant ce titre.
Pendant l’occupation ottomane, la cathédrale fut transformée en mosquée et les fresques badigeonnées de blanc et recouvertes de motifs végétaux. Après l’indépendance, l’édifice fut rendu au culte orthodoxe et les fresques redécouvertes suite à des travaux de restauration. Evidemment, nous aurions préféré ne pas avoir Moustapha comme guide, l’interprétation musulmane de cette cathédrale était sujette à caution…
Nous quittons la cathédrale et revenons au car par les rues de la vieille ville. Il fait froid et nous cherchons un café chaud. D’autres moins frileux ferons quelques achats dans une rue piétonne et touristique près du lac. La culture des perles y est florissante et les prix très intéressants pour les possesseurs d’euros.
Nous faisons une photo de famille devant une grande statue de St Cyril et Méthode.
A côté se trouve une grande statue de Saint Clément d’Ohrid. Personnage vénéré, souvent représenté sur les fresques des églises macédoniennes.
Ohrid est chrétienne à 90%. La ville et sa région forment la partie la plus riche de la Macédoine. Le revenu par habitant est le double du reste du pays. Ici se concentre le tourisme. Les maisons sont pratiquement toutes finies et entretenues, les rues sont relativement propres et les poubelles théoriquement utilisées. De grands hôtels de luxe sont construits et en construction.
En ce samedi 7, le lac fait des vagues sous les bourrasques, il nous présente le revers de la vision carte postale. Mais déjà le soleil couchant ourle les montagnes albanaises d’une frange dorée et promettent du beau temps pour le lendemain. Nous reprenons le car et nous enfonçons au sud du lac vers le monastère saint Naoum. A la nuit tombée, nous entrons dans un domaine, au bord du lac. Un bâtiment imposant se dessine sous la pleine lune dans le ciel bleu sombre. Nous entrons dans un grand hall au confort soviétique pour nomenklatura. Chacun prend possession de sa chambre-suite, spacieuse et meublée dans le style apparatchik. Le diner est macédonien classique. Nous nous retirons dans notre chambre bien chauffée pour une nuit réparatrice au son des vagues courtes que le vent lance sur la rive.
Dimanche 8 octobre, vue idyllique sur le lac Ohrid. Le soleil est au rendez-vous.
Le plus grand lac d’Europe est une merveille et l’eau d’une limpidité à couper le souffle. Long de plus de 30km, large de 11 à 14km et profond de plus de 288m, ce lac s’est formé il y a quatre millions d’années d’un affaissement de terrain. A l’est, un lac proche et plus élevé ainsi que des sources souterraines alimentent le lac Ohrid. Nous prenons notre petit déjeuner dans une salle panoramique sur le lac.
Le monastère prévu à la visite n’est pas accessible. La frontière albanaise n’est qu’à 600m du monastère de St Naoum et les soldats en faction interdisent tout passage. Nous visitons l’église du monastère qui date du XVIe siècle. L’église d’origine remontait au IXe siècle. La chapelle de droite en entrant est pour le tombeau de St Naoum. Les pèlerins s’y agenouillent et mettent l’oreille sur la pierre. Il est dit qu’on peut entendre battre le cœur du saint.
Nous parcourons le parc du monastère avec les quelques chapelles qui y sont dressées. Il y a une fontaine miraculeuse. Des paons s’y promènent. Le paon est le symbole de l’église de Macédoine. De nombreux visiteurs arrivent en ce dimanche car St Naoum et très populaire à Ohrid. Un chemin de boutiques invite à la promenade et aux achats.
Déjeuner au monastère dans notre salle panoramique. Le pope desservant l’église nous offre une grosse bouteille du meilleur vin du pays.
Nous reprenons la route vers Ohrid pour visiter la fameuse église du XIIIè siècle de Saint Jean Kaneo située sur un promontoire à l’extrême ouest de la ville d’Ohrid. Une proue de navire qui pointe sur le lac. C’est la vue emblématique du lac Ohrid et même de la Macédoine.
Claudia négocie un retour par bateau vers le centre ville. Nous contournons le rocher qui dévoile un phénomène géologique assez rare : un plissement en genou des différentes couches terrestres qui sort de l’eau. 15 minutes de bonheur sur cette eau limpide dans un paysage somptueux.
En ville, nous faisons une photo de famille au pied de l’ immense statue de St Clément d’Ohrid et toujours avec des chiens. Retour vers le monastère de St Naoum. Ce soir nous fêtons l’anniversaire de Christian.
Lundi 9 octobre, c’est la fin du voyage.
Messe à l’aube pour les plus courageux (presque tous) et départ à 5h du matin. Nous partons dans le silence de la nuit. L’hôtellerie nous a confectionné des repas que nous prendrons en route vers Skopje. En route, nous souhaitons un bon anniversaire à Robert qui nous donne les dernières nouvelles de la Chapelle St Hilaire.
Nous remontons l’ouest du pays et longeons des montagnes enneigées. Ici, les vallées sont plus vertes et il y a plus de minarets que de croix.
Nous arrivons à l’aéroport et prenons congé de notre excellent chauffeur Marian.
Les pèlerins de la vallée du Rhône sont les premiers à s’envoler puis les tchèques avec qui les parisiens ont pris une dernière leçon de tchèque en récitant les Sdravas Maria de l’angélus, puis les parisiens.
Au revoir la Macédoine et à bientôt chers pèlerins de La Route de l’Europe Chrétienne.

L’Eglise – le dernier rempart contre la barbarie

Le cardinal Sarah célèbre aujourd’hui samedi 25 mars la messe anniversaire de la mort du professeur Lejeune en l’église Saint-Augustin (Paris), après avoir donné une conférence sur le thème « Choisis la vie afin que tu vives » (Dt 30, 19). Rendez-vous à 17 heures à l’église Saint-Augustin pour la conférence sur le thème « Choisis la vie afin que tu vives » (Dt 30, 19) et à 18h30 pour la messe. À cette occasion, Aleteia publie une tribune du cardinal :

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“Face à l’arrogance des puissances financières et médiatiques (Goliath), lourdement armées et protégées par la cuirasse de leurs fausses certitudes et par les nouvelles lois contre la vie, l’Église catholique du XXIe siècle, au moins en Occident, ressemble au petit reste dont parlent les Saintes Écritures. En effet, l’Église catholique, tel David, dispose seulement du petit caillou de l’Évangile de la Vie et de la Vérité, et pourtant elle va frapper le géant, Goliath en pleine tête et l’abattre. En effet, nous le savons bien, il s’agit d’une bataille, à la fois très âpre et décisive, qui sera longue et s’apparente à celle des fins dernières décrites dans le dernier livre de la Bible. Ainsi, il en va de la survie de l’humanité elle-même. Le « dragon infernal rouge-feu à sept têtes », prototype de cette culture de mort dénoncée par saint Jean Paul II dans son enseignement, se tient devant la femme enceinte, prêt à dévorer l’enfant à sa naissance, et à « nous » dévorer également (Ap 12, 4).
Soyons conscients que, une nouvelle fois, et c’est arrivé bien souvent dans sa longue histoire bimillénaire, l’Église constitue le dernier rempart contre la barbarie : il ne s’agit plus d’Attila et de ses Huns, que sainte Geneviève arrêta devant Paris en 451, ni du combat des papes du XXe siècle — de Pie XI à saint Jean Paul II — contre les divers totalitarismes qui ont ensanglanté l’Europe et le reste du monde, il s’agit d’une barbarie aseptisée en laboratoire, terriblement efficace, que l’opinion publique ne perçoit pratiquement pas, puisqu’elle est anesthésiée par les Goliath des puissances financières et médiatiques. Oui, il s’agit bien d’un combat… à la vie et à la mort : si ce n’était pas le cas, les pouvoirs publics, en France, tenteraient-ils en ce moment de faire taire les sites internet dits « pro-vie », en inventant un délit d’entrave numérique à l’avortement ? Lors de la discussion de ce projet de loi aberrant au Parlement français, les défenseurs de la vie ont été verbalement lynchés pour avoir osé rappeler que l’avortement n’est pas un droit, mais un crime, et donc le plus grand drame de notre temps…
La puissance dramatique du refus de la vie
Aujourd’hui, personne ne peut se montrer insensible et indifférent devant l’obligation impérieuse de défendre l’enfant à naître. Au-delà de l’aspect moral qui nous interdit de porter atteinte à toute vie humaine, surtout lorsqu’elle est innocente et sans défense, la protection de l’embryon est la condition sine qua non pour sortir toute civilisation de la barbarie et assurer l’avenir de notre humanité. Le signe clinique le plus impressionnant, indiquant que nous allons vers l’abîme et un gouffre sans fond, c’est la puissance dramatique du refus de la vie. L’homme de la société de consommation devient toujours plus insensible au respect sacré de la vie humaine. Il ne comprend plus que la personne humaine puisse être un absolu que nous n’avons pas le droit de manipuler à notre guise.
Si le professeur Jérôme Lejeune était encore de ce monde, il ne ferait que suivre la ligne intangible de la défense de la dignité de la personne humaine, qui fut la sienne d’une manière constante. Il se serait donc opposé au faux et scandaleux « mariage » homosexuel, à ces aberrations que sont la PMA et la GPA, et il aurait combattu avec une énergie sans pareille la théorie proprement délirante et mortifère dite du « genre » ou « gender ». D’ailleurs, le professeur Lejeune avait vu et compris les conséquences de la légalisation de l’avortement en 1975, qui est devenu, avec le temps, un pseudo « droit de la femme » : ainsi, il tremblait déjà pour le sort de « ses » enfants trisomiques, qui, de fait, actuellement, sont en voie d’extermination, car, comme vous le savez, les pouvoirs publics eux-mêmes reconnaissent, comme une victoire funeste, que 96 % d’entre eux sont mis à mort par l’avortement. C’est vraiment horrible, criminel et sacrilège !
Une profonde méconnaissance de la valeur de toute vie humaine
Jérôme Lejeune avait aussi compris, lui, le grand généticien, à quelles dérives prométhéennes nous conduiraient les manipulations génétiques en tous genres, à commencer par la recherche sur les embryons, qui sont menacés « a priori » de destruction, puisque la nouvelle loi, votée récemment le 6 mai 2013 dans une indifférence quasi-générale, autorise expressément la recherche sur l’embryon, et ne met donc pratiquement plus de limite à la destruction des embryons dits surnuméraires, alors que, la loi précédente du 6 août 2004 prévoyait encore un régime d’interdiction avec dérogations accordées par l’Agence de biomédecine… et ne parlons pas du transhumanisme, qui est proprement terrifiant : jusqu’où va-t-on aller dans cette course à l’enfer ? En effet, avec le transhumanisme, cela signifie que « l’humanité augmentée » sera le triomphe de l’eugénisme et de la sélection du meilleur capital génétique parmi tous les êtres afin de créer le surhomme idéal. Le transhumanisme va réaliser, grâce aux techno-sciences, le rêve prométhéen du nazisme. Comme dans le nazisme, y aura-t-il une race des seigneurs ? Si oui, sur quels critères ? Et, dans ce cas, que fera-t-on des « sous-hommes », selon la terminologie nazie, dont le travail aura été remplacé par les robots ? Ces questions sont terrifiantes et nous glacent jusqu’au sang.
Le refus d’accueillir et de laisser vivre ceux qui gênent, c’est-à-dire non seulement l’enfant conçu et « non désiré », comme le martèlent les partisans de l’avortement, mais aussi la personne handicapée, le malade en phase terminale, la personne âgée devenue impotente, ce refus manifeste une profonde méconnaissance de la valeur de toute vie humaine créée et donc voulue par Dieu.
Le pape François nous appelle à une mobilisation générale pour la Vie : quand il évoque l’Église qui, dit-il, est comme un lazaret ou un « hôpital de campagne » après la bataille, il pense en premier lieu à cette bataille pour la survie de l’humanité terriblement blessée dans sa chair et dans son âme, au chevet de laquelle se tient la Mère Eglise.”

Consécration au Coeur Immaculé de Marie par le père Albéric

Magnifique Vidéo-formation de Notre Dame de Chrétienté sur la dévotion au Coeur Immaculé de Marie en 2 parties:

www.nd-chretiente.com/index-site.php?file=dossiers/index&articles=eformation/index&nocol=1

la première partie avec St Louis-Marie Grignion de Montfort,
la deuxième avec St Maximilien Marie Kolbe et d’autres saints

Consacrons-nous tous au Coeur Immaculé de Marie avec notre pays afin la Sainte Vierge puisse redresser notre patrie!

Voyage-pèlerinage au Portugal du 7 au 14 septembre 2016

Poème du Barde-pèlerin, Jean Brulé

Route de l’Europe Chrétienne.

Nous partîmes 25, mais par un prompt renfort

De Paris ,nous étions en arrivant à POR…

TO ou tard 36 pélerins emplis d’ardeur,

Armés de scapulaires et de leur bonne humeur;

Car dans ce lieu bénit de la ferveur mariale

Appelé FATIMA,joyau du Portugal,

Nous fûmes soulevés,dans un pieux élan,

Par le souriant tonus du duo MESTELAN.

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Les bras des Portugais devancèrent l’appel:

Après la messe de l’église SAN MIGUEL,

Ayant dressé l’oratoire de QUEMADELA,

Celui-ci fut béni aux chants d’AVE MARIA.

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Au village paisible et plein de modestie

D’AJUSTREL, là Jacinthe,François et Lucie

Avaient eu la Visite de la Sainte Vierge,

Dont le rayonnement depuis lors les submerge!

Nous suivîmes les pas des trois petits bergers

Sur le chemin de Croix arboré d’oliviers,

Au(x) lieu(x) d’apparition, une aura de Clémence

Illumina leur Foi, les comblant d’Espérance.

Place au tourisme:avec la culture en étages,

De vaillants vignerons armés de leur courage,

Produisent du PORTO, ce nectar plein d’onction

-Tel un chanoine – à boire avec modération.

Pour 2017, le plan est grandiose:

Les Chemins de l’Europe Chrétienne,qu’on ose

Au delà de l’OURAL,les prolonger à l’est,

En visant-mais plus tard- les monts de l’EVEREST.

On dit que le KREMLIN s’intéresse à “VODKA”,

Même s’il n’y pas lieu d’en faire un plat,

Sachant qu’à NAZARE il y a des sardines

Qu’il devra digérer, l’idée harasse POUTINE !

Du Barde vint l’idée de l’extrême INDOCHINE…

Mais ce plan, débridé, est loin de nos racines;

Sans compter qu’il faudra apprendre des mots VIET;

Devant cette utopie, Jacqueline a dit: NIET!

JB, Barde

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7 septembre : 20h rendez-vous à l’aéroport de Marseille pour embarquement avec Ryanair
22h40 départ pour Porto
23h50 heure locale, arrivée à l’aéroport de Porto, déplacement car à l’hôtel Comfort Inn à Fafe

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8 septembre : 9h30 petit-déjeuner au Comfort Inn
10h départ pour Braga, visite du Bom Jesus do Monte
14h déjeuner au Bom Jesus
15h30 sanctuaire Marial du Sameiro, messe et visite
18h visite de la Sé (cathédrale)
retour à Fafe, dîner et coucher au Comfort Inn

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9 septembre : 8h petit-déjeuner
8h30 départ pour Guimaraes, visite de cette ville médiévale
13h déjeuner à Guimaraes
14h30 départ pour le sanctuaire de Penha, messe au sanctuaire, vue sur la vallée
20h dîner et coucher au Comfort Inn, Fafe

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10 septembre : 8h45 petit déjeuner, puis départ en car pour Queimadela
10h30 messe à l’église de San Miguel
12h bénédiction de l’oratoire ND de Fatima à l’entrée de Queimadela
13h30 déjeuner avec la population du village au barrage de Queimadela
Dîner et coucher au Comfort Inn, Fafe

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11 septembre : 7h petit déjeuner au Comfort Inn,
7h40 départ de Fafe en direction de Alijo, puis Pinhao dans la vallée du Douro jusqu’à Lamego
visite d’une cave de vinho verde
14h déjeuner à Lamego, déplacement sur Fatimà
19h messe à Fatimà
20h30 dîner et coucher à l’hôtel Rosa Mistica, Fatimà

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12 septembre : 8h petit-déjeuner, puis départ à Aljustrel, visite des maisons natales de Lucie, François et Jacinthe
11h30 départ pour Nazaré
13h déjeuner face à l’Atlantique
15h visite d’Alcobaça (monastère Cistercien du 12ème, classé par l’Unesco)
18h messe à Fatima
19h dîner à l’hôtel Rosa Mistica
21h30 procession aux flambeaux à la Cova da Iria, coucher à l’hôtel Rosa Mistica
« Mon regard et celui de mes prédécesseurs se sont toujours tournés vers ce sanctuaire et la Sainte Vierge. De la Cova da Iria semble toujours se détacher une lumière consolatrice pleine d’espérance. » (S.S. Jean-Paul II )

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13 septembre : 8h petit-déjeuner
10h Rosaire à la chapelle des Apparitions
11h Messe sur l’Esplanade
Déjeuner, puis
14h Réparation au Cœur Immaculé de Marie
15h Visite du Cabeço et des Valinhos
17h Procession de Notre Dame de Fatima
20h dîner à l’hôtel Rosa Mistica
21h30 Rosaire

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14 septembre : 8h petit-déjeuner puis
8h40 départ à l’aéroport et retour en France

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