Croix rouge aux Courens, Beaumes de Venise

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On peut dire que ce fut un beau chemin de croix. Il a accordé beaucoup de grâces à tous ceux qui le mercredi 4 avril ont tenu le faire avec l’association « Sauvegarde de la chapelle Saint-Hilaire », les jeunes lycéens de Carpentras et de Beaumes et leur Archevêque, Monseigneur Jean-Pierre Cattenoz. Rien n’a manqué, ni le soleil, ni la pluie, ni la ferveur, ni les difficultés du terrain. Partant de Notre Dame d’Aubune, il s’agissait de rejoindre la chapelle saint Hilaire, 190 m plus haut, en méditant sur les souffrances et la mort du Christ, à l’issue d’une marche d’une heure et demi à travers les rochers et la forêt, en portant une belle croix rouge de 3m40. Plantée à son arrivée sur le belvédère, elle présidera désormais aux travaux des bénévoles qui œuvrent avec courage au sauvetage de l’église saint Hilaire, jusqu’à leur achèvement.

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La couleur rouge de la Croix ne doit pas surprendre, car elle a une histoire et une origine qui remonte à l’apparition de la Sainte Vierge le 17 janvier 1871 en France à Pontmain. C’était l’hiver, la France avait été envahie par les Prussiens et les toits de ce petit bourg de Normandie étaient blancs. A dix-sept heures, un enfant travaillant dans la grange, sort et tout à coup s’écrie : « Il y a une belle dame au-dessus du toit ! » Tous les enfants, et seulement eux, aperçoivent alors une dame en robe bleue, toute piquetée d’étoiles, avec une couronne d’or, cernée d’un liséré rouge et tenant dans ses mains un crucifix rouge. Lorsque d’autres enfants accourent, une phrase s’écrit dans le ciel :
« …mais priez, mes enfants. Mon Fils se laissera toucher. Il vous exaucera en peu de temps. » M. le curé vient, la foule des villageois aussi et toute le monde chante et prie. A vingt-et-une heure, l’apparition a cessé. Ces faits merveilleux se sont passés à la fin de la guerre. Grâce aux prières, tous les hommes du village sont rentrés sains et saufs.*
En cette période où la France inquiète sur son avenir et les responsables politiques chargés de la conduire s’interrogent, ce chemin de Croix qui n’a rassemblé que des gens courageux (les autres sont restés prudemment dans la tiédeur et le confort de leurs maisons) avait comme à Pontmain le mérite de rassembler des chrétiens qui voulaient prier pour la France.

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Il affirmait aussi que les catholiques du diocèse n’avaient peur ni de la pluie, ni du martyre auquel il semble qu’ils soient maintenant appelés. Le livre des Lamentations, cité au cours de la procession, le rappelait : « Je suis devenu la risée de tout mon peuple. Il m’a saturé d’amertume, il m’a enivré d’absinthe. Il a brisé mes dents avec du gravier, il m’a nourri de cendre. Mon âme est exclue de la paix, j’ai oublié le bonheur (Lm3, 14-18).

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A l’arrivée à l’église saint Hilaire, le père Marcel Bang a bénit solennellement la Croix qui a été glissée dans le socle. Au centre du belvédère, entourée de deux cyprès, elle bénit maintenant toutes les paroisses du diocèse. Monseigneur Cattenoz, qui conduisait le chemin de Croix avec le père Yannick Ferraro, devait affirmer : « La reconstruction de cette chapelle est un projet bénit par le Seigneur. Il sera le signe du renouveau de la foi dans notre diocèse. »
Désormais, la colline de Beaumes, marquée au fer rouge, est rechristianisée et le Christ Redempteur, notre Soleil d’Amour, brille d’un vif éclat.
« Seigneur deliez notre langue pour que nous fassions honneur à Votre Saint Nom. Eclairez notre esprit, pour que nous révélions à ceux qui l’ignorent ce que Vous Êtes, Vous le Père du Fils Unique de Dieu. » (saint Hilaire)

* Après la défaite de Sedan, faisant amende honorable, les Français ont érigé la basilique de Montmartre accomplissant l’une des trois demandes de Paray-le-Monial.

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