Pour la première fois et grâce à la sage décision du Maître général Christian Frizac, la fête de saint Michel du 8 mai célébrant l’apparition du grand archange en 490 au Mont Gargan décentralisée, a été célébrée cette année avec faste en Provence dans cette belle église, admirablement restaurée par le compagnon Cyrille Berard et des bénévoles après huit ans de dur travail : l’église St Hilaire.
Dès les premières heures de la matinée, c’était un beau spectacle d’apercevoir les compagnons en cape gravir les pentes des Courens au dessus du charmant village de Beaumes de Venise. Claquant au vent en tête, la bannière peinte par Clotilde Devillers, qui précédait la statue de l’archange sur un pavois, portée par quatre intrépides, compagnons et bénévoles de l’association Sauvegarde. Brandissant les oriflammes, deux garçons représentant les miquelots qui ont toujours entouré saint Michel de leur affection, venaient ensuite. Monsieur le chanoine Gérard Trauchessec, chapelain revêtu de son camail blanc et rouge fermait ensuite la marche avec les 11 compagnons et un impétrant destiné à recevoir sa cape aujourd’hui, Katarina Kralova. Parmi les compagnons, nous étions particulièrement heureux d’accueillir Bertil venu spécialement de Béziers.
Il convient de préciser que la fondation de la Province Provence Languedoc doit beaucoup à ses amis de Béziers. En Janvier 2002, Didier Cabannes aujourd’hui serviteur de Dieu, était spécialement venu à Velleron pour nous dévoiler l’existence des compagnons de saint Michel auxquels nous souhaitions nous joindre. Suite à cette première visite et pendant deux ans, il fallait que nous allions, chaque premier mardi du mois, à la messe célébrée par M. l’abbé de Ternay à Ste Rita de Béziers. Après la messe, nous dînions ensemble et c’est ainsi, que nous avons connu la grande fraternité des compagnons.
Nous venions, avant de découvrir les compagnons, de le devenir, puis de devenir oblats, d’effectuer à pied la Route des Anges, entre le Mont Gargan et la Normandie. Après avoir descendu 90 marches, nous avions atteint la grotte, sur l’autel de laquelle étincelle la belle statue de saint Michel, brandissant son épée et cette découverte du mystère et de la beauté qui entoure cette apparition, s’était gravée dans nos âmes. La fête de saint Michel le 8 mai est donc pour nous le signe de l’affection et de l’aide qu’une créature céleste de premier plan (dans les litanies il se place tout de suite après la Sainte Vierge) peut nous apporter lorsqu’elle descend sur la terre. Les Français n’oublieront jamais que c’est un 8 mai, jour anniversaire de la première apparition de l’archange au Mont Gargan, que la fin de la deuxième guerre mondiale a été signée et que sainte Jeanne d’Arc a libéré la ville d’Orléans. Saint Michel, prince de la Paix, acceptez nos remerciements et priez pour la France. Submergée par les actions multiples du démon, en proie au désastre engendré par une immigration sauvage et l’oubli de Dieu, la France chrétienne sait toujours que si on vous prie, vous obtiendrez la victoire à notre armée et vous nous rendrez libres.
Avant d’arriver à l’église St Hilaire, la procession s’est arrêtée à l’oratoire saint Joseph pour un fervent acte de réparation après des actes de vandalisme odieux qui ont été récemment perpétrés à la faveur de la nuit de la pleine lune. Mais déjà, la cloche sonne, invitant tous les participants à hâter le pas pour assister au saint sacrifice de la messe.
Servie par Jean-Marie, la messe fut très belle, chantée bien sûr. Dans son homélie particulièrement vigoureuse, M. le chanoine nous a invités à serrer les rangs pour livrer bataille sans avoir peur d’être missionnaires. Cessons de gémir et de pleurer, acceptons comme un honneur de porter la Croix sur le chemin que le Christ nous a ouvert.
A l’offertoire, Katarina
a été vêtue et nous la félicitons pour son engagement. Il y a de la place pour tous, n’hésitez pas à vouloir devenir compagnons, bien que les obligations soient exigeantes (office quotidien, messe du 1er mardi de chaque mois, pèlerinage chaque année).
La journée si bien commencée, ne pouvait que bien s’achever. Après la visite du jardin d’iris et de l’ermitage, tous les compagnons et leurs invités se sont retrouvés sous le grand panneau du « mémorial » qui mentionne le travail et la générosité de plus de 800 bienfaiteurs. Le Beaumes de Venise et le rosé de notre voisin sont venus apporter à chacun la joie d’être compagnon et de pouvoir compter sur la protection d’un archange en contribuant à la ré-évangélisation d’un monde en crise.