Ce « Cri » lancé par cette jeune fille, interne en médecine, est aussi le ressenti d’une jeunesse déboussolée qui, inquiète, s’interroge sur son avenir…
Il a fallu le vandalisme de son véhicule et le vol de ses biens les plus précieux pour que Kathlyn exprime, avec émoi, son désarroi, sa tristesse, sa colère et son inquiétude.
LETTRE A MA FRANCE
Ce soir, je t’écris à toi ma petite France,
la douce, la tendre, celle de mon enfance,
où régnaient la candeur et un soupçon d’insouciance :
Où es-tu donc passée ?
Je pleure, j’ai mal, mon pays
s’en est donc allé…
pour laisser place à une nouvelle contrée qui
m’est totalement inconnue.
Je suis chez moi mais je me sens
comme une étrangère !
Qui es-tu devenue, ma France ?
C’est donc ça que tu m’offres aujourd’hui :
La peur et la méfiance dans laquelle
nos vies n’ont pas de valeur ?
C’est donc ça ma nouvelle vie à tes côtés,
se balader par une douce après-midi ensoleillée
et revenir volée, pillée de tous ses biens?
Se réveiller un matin
en découvrant l’immondice de la terreur
qui a envahi toutes nos rues,
nos salles de concert, nos bars…
Je pleure, non pas tant pour les vols, les meurtres
et la terreur venue d’ailleurs ;
je pleure car je ne te reconnais plus.
Comment peut-on à ce point
bafouer nos vies, nos biens, nos valeurs?
Quel est donc ce monde
où l’argent devient Roi,
la terreur devient Reine
et la peur notre utopique alliée ?
Je dis simplement NON,
NON et NON !
« Va te faire voir nouvelle France ! »
Je te refuse !
Chez moi, dans ma France,
il y a de l’humanité
et la vie
n’est pas rythmée
par des diktats venus d’ailleurs.
La vie a un sens,
la vie le vaut bien
car nous l’avons choisie ensemble.
JE T’EMBRASSE MA FRANCE !
Kathlyn SCHREITER