Bulletin N° 8

EDITORIAL

La Route des Anges 9 mai – 26 septembre 2009

Chers amis,

“Voyez le petit pèlerin s’en aller son bonhomme de chemin, nez au vent et pèlerine au vent. Soufflez fort, la pèlerine va prendre le vent ; le pèlerin s’efforcera humblement derrière la croix. “

La girouette de la maison Besson – Dom Eric de Lesquen, Abbaye ND de Randol

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C’est sur le toit ocre d’une vieille maison dominant le monastère de Randol que nous avons eu cet été le bonheur de faire la connaissance de la girouette de la maison Besson. Toute grinçante et rustique qu’elle soit, mieux qu’un long discours, elle a le mérite infini de résumer sobrement ce qu’est un pèlerinage et ce qui anime l’âme du pèlerin, elle illustre en tous points notre manière de partir en pèlerinage. C’est en nous effaçant tous les jours humblement derrière la croix que nous avons pu suivre pour la deuxième fois les 2’600 km de la « Via degli Angeli » parcourus en 168 jours du 9 mai au 26 septembre. Il faut bien l’avouer, nous n’avons pas tellement souffert de porter la croix, c’est plutôt elle qui nous a porté. Alors que le monde tourne, elle seule reste stable et nous permet de tenir debout : l’axe du monde, c’est la croix du Christ. C’est elle et elle seule qui permettra à l’Europe de rester chrétienne. La route des Anges, étincelante diagonale de lumière traversant la France et l’Italie, échappe pour l’instant encore à la médiatisation des pèlerinages de masse. Aujourd’hui comme hier elle suit paisiblement le chemin que suivirent en 708 les deux chanoines dépêchés par Saint Aubert, l’évêque d’Avranches, pour ramener des reliques du Mont Gargan et les déposer dans la chapelle au Mont Tombe que l’Archange Saint Michel avait réclamé avec insistance.

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Partant des Pouilles, au sud de l’Italie, la via angélique passe par Rome (château Saint Ange) et le Piémont (Sacra di San Michele), franchit victorieusement la chaîne des Alpes au Montgenèvre et bondit jusqu’au Puy-en-Velay où la chapelle Saint Michel couronne fièrement le Mont Aiguilhe. On la retrouve en Vendée dans quelques paroisses bien inspirées qui se sont placées sous le patronage de Saint Michel ainsi que sur la colline du Montaigu en Mayenne où une merveilleuse chapelle du 12ème vous accueille comme si le grand Archange souhaitait vous offrir un asile sûr avant l’arrivée en Normandie. Après le traversée des grèves et le franchissement périlleux de la Sée, de la Sélune et du Couesnon, c’est enfin l’arrivée au Mont au péril de la mer dans le crépuscule d’une dernière journée de marche et l’éblouissement du soleil couchant sur la mer.

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En cette année 2009, 1300ème anniversaire de la fondation du sanctuaire (1300 ans de Foi), refaire ce chemin à pied en pénitent, dans le plus parfait anonymat et en priant pour la France, s’imposait en quelque sorte. Cette belle route nous a permis de prier intensément le Seigneur en nous appuyant sur la Sainte Vierge et sur les saints anges et sur le plus éminent et le plus soumis d’entre eux, puisque la traduction de l’hébreu de Mik-a-El signifie celui qui est comme Dieu. Tout au long du chemin, en saluant chaque clocher de ville ou de village, chaque calvaire, nous nous exclamions « Ô Crux ave, spes unica, salve ! », répétant avec Saint Paul « Puissions-nous nous glorifier en rien si ce n’est dans la Croix de Notre Seigneur Jésus Christ par laquelle le monde a été crucifié pour moi et moi pour le monde. Epitre au Galates, 6.14

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Force nous est d’avouer que l’exigence de cette démarche n’a pas attiré la grande foule et les six valeureux pèlerins du départ ne furent bientôt plus que deux. En dépit d’une large diffusion de la feuille de route et de quelques appels lancés par radio et dans la presse, peu d’âmes se sont sentis appelées pour nous suivre sur ces sommets. Cela nous confirme dans l’idée qu’un long pèlerinage ne peut être que le fruit d’une démarche individuelle et son accomplissement doit rester personnel. Le pèlerinage « clef en mains » avec marquage des sentiers et des garanties d’hébergement, comme on peut l’observer sur les itinéraires soutenus par Bruxelles, n’est pas sans inconvénients et nous sommes convaincus que si les catholiques veulent sauvegarder l’aspect spirituel de cette démarche, il faut absolument qu’ils lui gardent un aspect dépouillé, voire spartiate. Lorsque nous avons rencontré au Puy l’ancien recteur de la chapelle Saint Michel, il nous a dans une boutade exprimé le fond de sa pensée, lorsqu’il nous a dit : « Mais, qu’on fiche la paix aux pèlerins. Ils n’ont besoin de rien, Dieu leur suffit. » Nous partageons totalement cette affirmation, le pèlerinage n’est pas une randonnée, c’est une rencontre qui exige des sacrifices.

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En Italie, entre Bobbio et Tortona, nous avons accueilli avec joie un groupe de huit pèlerins tchèques conduits par le Père Jan venus prier pour la France et en fin de parcours quatre pèlerins particulièrement vaillants ont renfloué notre troupe. Enfin, le 26 septembre, lors du franchissement des grèves, une bonne vingtaine de compagnons de Saint Michel avec leur Maître général ont tenu à traverser la baie avec nous ; ils se sont joints ainsi aux dix petits-enfants d’une famille amie qui nous ont joyeusement escorté jusqu’au pied des remparts. Cette couronne angélique était un don du ciel et une belle illustration de toutes les grâces que le Seigneur nous avait si généreusement accordé. Chaque jour nous avons vu la Providence en action et nous avons acquis la certitude que « le Seigneur avait donné ordre à ses anges de veiller sur chacun de nos pas ». En parvenant au but, accompagné de ces petits, il nous a semblé aussi que le grand Archange nous transmettait un ultime et solennel avertissement avant de nous rendre au monde : « Si vous ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas au Royaume des cieux. »
Robert Mestelan
Président de l’Association La Route de l’Europe chrétienne

UN PÈLERINAGE EN ITALIE DU 5 AU 12 OCTOBRE 2009 par Jacqueline Picoche

D’Avignon, le 5 octobre, dès 6 h. du matin, nous partîmes 18 y compris nos organisateurs Robert et Claudia Mestelan, et notre fidèle ami prêtre Gérard Trauchessec, désormais chanoine, qui a l’art d’alterner la jovialité et la gravité et qui nous fit bénéficier de messes quotidiennes selon la forme extraordinaire de l’unique rite romain. Par un prompt renfort de Niçois, nous atteignîmes le nombre de 23 vaillants retraités qui surent faire régner entre eux l’amabilité et la gaité autant que la piété.

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Le but essentiel du pèlerinage était la vénération de la Santa Casa de Loreto, et l’implantation sur le territoire de cette petite ville de la province des Marches, sise sur une colline d’où l’on aperçoit la mer Adriatique, d’un oratoire à la mémoire du saint français Benoit-Joseph Labre qui, de Rome, y fit douze fois un pédestre pèlerinage. Cinq de nos sept nuitées s’y passèrent chez les Ursulines qui nous logèrent confortablement et nous nourrirent savoureusement.

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La Santa Casa est, comme le confirment des trouvailles d’archives et des études archéologiques récentes, une partie de la propre maison où la Sainte Vierge reçut de la bouche de l’Ange Gabriel l’Annonciation de son destin exceptionnel et prononça le Fiat qui changea la face du monde. Cette maison semi-troglodytique, composée d’une petite grotte prolongée par trois murs, était vénérée depuis les premiers temps du christianisme. Un certain Nicéphore Angeli (dont le nom donna naissance à la légende de la maison transportée par les anges par la voie des airs) , descendant d’empereurs de Constantinople, qui, en 1291, estimait que la Terre Sainte était perdue pour les croisés, et refusait qu’un pareil sanctuaire soit profané, finança et organisa le démontage pierre par pierre des trois murs, leur transport par bateau et leur remontage à l’identique en un lieu plus sûr, qui après maintes péripéties fut Loreto où les “saintes pierres” arrivèrent le 10 décembre 1294. On y lit HIC VERBUM CARO FACTUM EST à aussi juste titre que dans la grotte, crypte d’une église de Nazareth. On bâtit tout autour une basilique gothique qui ne cessa au cours des siècles d’être remaniée, et dont le joyau, au point de vue arti-stique, est l’écrin de marbre blanc , sculpté par les plus grands artistes, dont le pape Jules II l’entoura tout en réservant la possibilité d’accéder à l’inté-rieur, où nous eûmes une messe à 6 heures du matin.

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Ce sanctuaire eut un rayonnement immense : un peu partout s’élevèrent d’églises ou chapelles dédiées à “Notre Dame de Lorette” (il y en a une à Paris, et une autre en Artois, qui domine un vaste cimetière militaire de la guerre de 14). Parmi les innombrables pèlerins qui s’y pressèrent, je relève, stupéfaite, le nom de celui qui passe pour le père de l’athéisme moderne, René Descartes, qui serait venu là en 1624 pour remercier la Sainte Vierge de lui avoir inspiré sa célèbre Méthode ! À vérifier !

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En total contraste, Benoît Joseph Labre , le saint patron des “Sans Domicile Fixe”, dont il se différencie par le fait que c’était par choix et non par nécessité, qu’il menait une vie errante et mendiante. En son honneur nous implantâmes, au bord de la route de Rome, entre deux mûriers et devant l’arche d’un aqueduc, non un oratoire, mais la première pierre d’un futur oratoire. Le site est bien choisi, mais entre le maire et l’archevêque, la décision ne fut pas facile à prendre. Toujours est-il que, pour la cérémonie, dûment équipés de tous les insignes de leurs fonctions respectives, l’un et l’autre étaient là, tout sourire et amabilités.

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Nous rencontrâmes à Loreto un vieux prêtre français qui a choisi d’y finir ses jours, qui rêve d’y attirer plus de Français qu’il n’en vient, et d’y créer un “centre” destiné à la valorisation de la famille normale, composée, et non recomposée, d’un homme et d’une femme unis par les liens du mariage et entourés de leurs enfants biologiques. Idée toute naturelle dans un lieu où l’on vénère une “sainte maison”, et un saint qui, justement, n’avait pas de maison. Excellente occasion de prier pour les pauvres réduits à coucher dans la rue, et pour les familles que le prix des loyers parque dans des logements trop petits pour qu’elles puissent se développer normalement.

Le pèlerinage avait , outre Loreto, des objectifs seconds sinon secondaires dont je parlerai non par ordre chronologique mais par ordre d’importance, faisant passer Dieu avant ses saints, commençant donc par le saint Enfant Jésus de Prague que nous eûmes la surprise de retrouver à Arenzano, non loin de Gênes, occasion de prier pour les enfants tués dans le ventre de leur mère, les enfants martyrisés et tués par des parents indignes, les enfants sous-alimentés par la faute de politiques stupides ou criminelles, les enfants décervelés par des méthodes pédagogiques aberrantes, les enfants privés de baptême et de catéchisme, les enfants ballottés entre des parents divorcés, ou adoptés par des homos, et même les enfants élevés chrétiennement par leurs parents biologiques afin qu’ils ne gaspillent pas une telle grâce. Les Italiens avaient eu l’idée de lui élever en 1908 un sanctuaire baroque dans un joli site urbain. Nous y eûmes, le premier jour, messe et pique-nique avant de reprendre une longue route.

Plus tard au cours du voyage, ce fut un miracle eucharistique dont nous ne pûmes d’ailleurs voir la relique – mais il y en avait un autre, avec une relique visible, à Cascia dont nous parlerons plus loin – qui nous attira à la cathédrale de Macerata, ville sombre et austère des Marches, où les rues étroites sont bordées d’aristocratiques palais.

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Quant aux saints, Benoît et sa sœur Scholastique, respectivement père et mère des moines et moniales qui ont planté dans la terre de l’Europe de profondes racines, nous entraînèrent dans l’épaisseur du massif des Abbruzzes, jusqu’ à Norcia (en français Nursie), petite ville située à 600 m. d’altitude où l’on peut voir la pièce où il paraît qu’ils sont nés. Elle s’est enfoncée dans le sol au point qu’elle sert de crypte à l’une des remarquables églises du lieu, où l’on trouve aussi un musée modeste, mais très intelligemment disposé, sans parler de spécialités gastronomiques appréciables. Où trouve-ton ailleurs que dans un village des Abbruzzes, pour 8 € , une portion de pasta parfumée à la truffe ?

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Franchissons quelques siècles. Bien différent, mais non moins grand que Benoît, voilà Saint François, que nous avons rejoint sur la montagne de la Verna (en français l’Alverne) , altitude 1000 m., où, deux ans avant sa mort, il reçut les stigmates. Outre deux messes et une procession, il nous offrit une vue extraordinaire sur la vallée et l’échelonnement des chaînes de montagnes, un coucher de soleil somptueux, et, dans les deux églises du lieu, des retables en céramique des della Robbia, absolument délicieux.

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Les différents saints rencontrés jusqu’ici nous donnent, les uns par leur extrême pauvreté, les autres par une règle équilibrée, des leçons de frugalité qui pourraient nous aider à résoudre l’angoissant problème de l’épuisement des ressources d’une planète prétendument surpeuplée… Encore deux ou trois saints et saintes : En pleine guerre civile des Guelfes et des Gibelins, sainte Rita de Cascia, était une Montagnarde voisine, à quelques siècles de distance, de St Benoît. Ayant perdu son mari et ses deux fils, cette mère de famille entra au couvent où elle se mit à faire des miracles attestés par des ex-votos, et conquit une popularité qui aboutit en 1900 à sa canonisation. Elle est réputée spécialiste des causes désespérées (ou plutôt apparemment désespérées, puisqu’elle en procure la solution). Qui, à notre dangereuse époque, peut s’assurer de n’avoir jamais besoin de l’intercession de sainte Rita ?

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Enfin, si vous avez dans vos relations des jeunes qui passent des examens, conseillez-leur de prier saint Joseph de Cupertino (1603-1663), patron des étudiants, qui nous attira dans la petite ville d’Osimo. Il n’était pas doué pour les études et s’il vint à bout des examens qu’il devait passer pour devenir prêtre, ce fut par une intervention de la Providence qu’il jugea miraculeuse. Mais sa réputation vient surtout d’autre chose : Thaumaturge, extatique, prophète, lisant dans les âmes, très sage conseiller pour ceux qui lui demandaient conseil, plus populaire de son temps que Padre Pio du nôtre, ce pauvre homme fut affligé, bien contre son gré, du don de lévitation : tandis qu’il disait la messe, il lui arrivait de s’élever dans les airs, parfois à plusieurs mètres au-dessus du sol. Il devenait une bête curieuse, au point que sagement, l’autorité ecclésiastique l’envoya finir ses jours discrètement, dans la clôture du couvent d’Osimo. Mais il ne prêtait pas à rire, bien au contraire ! Un prince luthérien se convertit même au catholicisme rien que pour l’avoir vu dire sa messe !

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Je ne vous dirai rien de Sainte Gemma Galgani (1878-1903) qui nous invita dans sa bonne ville de Lucca (en français Lucques), car les kilomètres qui nous restaient à parcourir ne nous laissèrent pas le temps de lui rendre visite dans son couvent. Nous eûmes seulement celui de visiter la cathédrale, et d’admirer la façade d’une église du haut de laquelle une statue de Saint Michel bénit la fin de notre pèlerinage.
Rares furent les lieux purement touristiques que nous visitâmes. Sur la belle place de Recanati, près de Lorette, je pus saluer la statue du grand homme de l’endroit qui n’est pas un saint mais un poète romantique, Giacomo Leopardi, dont je m’essayais à traduire la Ginestra, fiore del deserto lors de mes débuts dans la langue italienne.
À Ravenne les illustrissimes mosaïques purent, outre leur intérêt esthétique, nous inspirer quelques méditations, car enfin, comme les empereurs qui s’y réfugièrent à cause de l’insécurité qui régnait à Rome, puis à Milan, nous vivons un temps de grandes invasions barbares. Saurons-nous, comme eux, dans des refuges, faire briller l’art et la civilisation ? Ajoutons que l’extérieur des églises de Ravenne, construites en briques, ne paye pas de mine. C’est à l’intérieur qu’elles rayonnent. Il y a temps pour tout : un temps pour faire de petites façades de brique, un temps pour faire de grandes façades de marbre, un temps pour vivre sa religion discrètement, un temps pour l’afficher. Ajoutons encore que pendant d’assez longues années, c’est un Ostrogoth nommé Théodoric (454-526), barbare plutôt bien intégré, quoiqu’arien, qui gouverna Ravenne à la satisfaction générale et y laissa des mosaïques très appréciables. Qui sait si quelque chose du même genre ne nous arrivera pas un jour?

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Terminons par une vue d’Ancône: au nord de la ville, l’empereur Trajan, qui y fit de grands aménagements a son arc triomphal auprès duquel court un rempart du XVe siècle. Sous le plein cintre de l’arc, on voit, en haut de la colline, la cathédrale romane du XIIe s. Tout autour, les grues et les grands navires d’un port d’aujourd’hui. C’est un résumé de toute l’Italie, avec son socle antique, son imprégnation catholique et sa modernité.

Assemblée générale de l’Association : samedi 14 novembre 2009

à l’Abbaye Notre Dame de l’Annonciation, La Font de Pertus, 84330 Le Barroux

Programme : 9 heures – accueil à l’entrée de la maison des hôtes

9h30 – Sainte messe à l’intention des membres décédés

11 heures – Assemblée générale à la maison des hôtes (à gauche de l’Abbaye)

Rapport d’activités – Président Robert Mestelan

Rapport financier – Trésorier Jacques Sarrade

Election du bureau, prévisions 2010, réponses aux questions

12h45 – Déjeuner au prix de € 15.—à verser à l’inscription (ci-incluse)

16 heures – Visite de l’exploitation viticole et oléicole de M. Milhaud à Beaumes de Venise

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La Maison de Marie à Loreto

L’Aumônerie Française de Lorette détient un nombre impressionnant de livres, très difficiles à trouver en dehors des Bibliothèques et des Archives du Palais Apostolique. Aussi, nous remercions le Père Marc Flichy pour son aide et pour les documents qu’il nous a remis à l’occasion de notre mémorable voyage-pèlerinage de Loreto. Nous sommes heureux de publier quelques extraits du bulletin N° 4 qu’il a édité concernant la translation angélique :

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La Maison de Nazareth
Précisons qu’à Nazareth, les proches de Jésus occupaient au moins deux maisons distinctes. La « maison de Joseph » celle de la sainte Famille, semble très difficile à identifier. Est-elle définitivement perdue ? La maisonnette honorée à Lorette est celle de Joachim et d’Anne. La Vierge Marie y naquit, y grandit, elle y reçut la grâce insigne de l’Annonciation. Marie et Joseph et l’Enfant Jésus l’ont probablement beaucoup fréquentée après le mariage virginal.

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La Translation angélique
En 1291 la Sainte Maison est transportée miraculeusement et silencieusement de Nazareth à Tersatto ou Raunizza, près de Trieste. Un matin, des bûcherons sont stupéfaits de découvrir un édifice qui semble avoir poussé tout seul au milieu de la nuit. Giorgievich, le curé de la paroisse est guéri par Marie, les faveurs se multiplient alors. Une ambassade envoyée en Terre Sainte constate que les mesures de l’aérolithe sont exactement celles du bâtiment disparu à Nazareth. Malheureusement, au grand désespoir des habitants, trois ans et sept mois après, le précieux trophée s’envole à nouveau. Le coup de main a été opéré par des déménageurs angéliques. L’existence du pèlerinage de Tersatto, enrichi de faveurs spirituelles par le pape Martin V en 1420 atteste ces faits. De l’autre côté de la mer Adriatique, St Nicolas de Tolentino prévoyait qu’un trésor inestimable arriverait de la rive opposée. L’ermite Paul raconte comment cette prophétie s’accomplit bientôt. Dans la nuit du 10 décembre 1294 des paysans et des bergers aperçoivent une lumière éblouissante en provenance de la mer : « Ils virent donc et contemplèrent à loisir une maison environnée d’une splendeur céleste, soutenue par les mains des anges et transportée à travers les airs. »
A Montorso, la conque voisine de Lorette, où les papes rassemblent jusqu’à 500’000 jeunes, la Sainte Vierge apparaît à un ermite pour lui révéler que la chapelle arrivée par voie aérienne est bien la maison de Joachim et d’Anne. La Sainte Maison se pose une première fois dans le bois de laurier de dame Loretta, près de l’actuelle gare de chemin de fer. Après un troisième rapt angélique, la maison aboutit chez les frères Finaldi de Antici, avides et disputeurs. Enfin, la Sainte Maison opère un quatrième saut mystérieux. Elle traverse les cent mètres qui séparent aujourd’hui le café Bramante de la Cathédrale. L’humeur voyageuse de la précieuse résidence se calme enfin. Depuis plus de sept siècles elle n’a pas bougé. Sur le marbre du mur Est de la Santa Casa l’inscription latine du pape Clément VIII résume les faits (sans engager son infaillibilité).

Approbation de la thèse traditionnelle
Cette version de faits, pour extraordinaire qu’elle paraisse, était avalisée par nos prédécesseurs dans la foi. Les chrétiens du bon peuple de Dieu, les papes, les évêques, les prêtres, les savants et les ignorants … l’admettaient sans broncher. 200 saints et bienheureux sont venus ici avec cette conviction. Six docteurs de l’Eglise : Pierre Canisius, François de Sales, Laurent de Brindisi, Robert Bellarmin, Alphonse de Liguori, Thérèse de l’Enfant Jésus ont cru à cette merveille. Un pareil miracle est, de fait, un jeu d’enfant au regard de la Toute-puissance divine. Gorel dénombre 80 textes pontificaux en faveur de Lorette à partir de Boniface VIII (1294-1303). Après 1566 la translation est affirmée sans atténuation par les papes jusqu’à Léon XIII compris. Il va sans dire que cette conviction n’engage pas l’infaillibilité. Les premiers textes sont souvent affectés de la clause : « ut pie creditur et fama est ». Suite dans le prochain bulletin…

Agenda :

14 novembre 2009 :
Assemblée générale à l’Abbaye ND de l’Annonciation, 84330 Le Barroux

18 – 24 mars 2010 :
voyage-pèlerinage en Allemagne pour la bénédiction de l’oratoire en l’honneur de Saint Benoît patron de l’Europe à Ottobeuren

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départ le 18 mars d’Avignon avec arrêt à Lyon pour accueillir les Parisiens, passage par Mulhouse pour prendre les Suisses et les Alsaciens,

visite de Saint Nicolas de Flüe à Sachseln

du séminaire de Wigratzbad et de la chapelle où chantèrent les anges en 1938

des abbaye baroques d’Ottobeuren, d’Andechs, d’Ettal, de Ste Crécenzia et de Sainte Méchtilde : découverte de l’art sacré baroque et de l’histoire religieuse du sud de l’Allemagne, du monastère missionnaire de Saint Odile et du Ammersee

Inscriptions possibles dès maintenant, le programme vous sera communiqué à l’assemblée générale.

Association « La Route de l’Europe chrétienne »
64 rue de la Frâche
Atelier Lou Barri
84740 Velleron / France
Tel.Fax 04 90 20 08 70
atelierloubarri@free.fr
site : www.route-europe-chretienne.fr

Bulletin N° 7

N° 7

EDITORIAL

Saint Benoît-Joseph Labre (1748 – 1782) Une trainée de feu

Chers amis,
L’herbe reverdit, les bourgeons du figuier éclatent, l’hiver touche à sa fin, c’est l’heure de partir en pèlerinage. La route des Anges attend les plus courageux d’entre vous et nous vous donnons rendez-vous au Mont Gargan le 8 mai, anniversaire de la première apparition de l’Archange Saint Michel sur terre. Des lieux et rencontres étonnantes vous attendent : celle de Saint Padre Pio à une journée de marche du Mont Gargan, celle de S.S. Benoît XVI le 21 mai au Montecassino, le jubilé de Saint Paul à Rome, sur le Mont Alverne Saint François le Stigmatisé, à Bobbio la tombe de Saint Colomban, au Val di Susa la Sacra di San Michele, à Châteauneuf-de-Galaure à la petite ferme où Marthe Robin vécut pendant 50 ans sans manger, sans boire ni dormir, au Puy-en-Velay le Mont Aiguilhe, les monastères de Triors, Randol et Fontgombault, à Baugé la vraie croix de Baugé, au Montaigu en Mayenne une chapelle du 12ème et enfin, le 26 septembre, en cette 1300ème année l’arrivée au Mont au Péril de la Mer où l’Archange nous récompensera de tous nos efforts (ci-joint la feuille de route avec tous les détails).

Jeunes pleins de vie et moins jeunes encore pleins d’énergie, venez prier avec nous sur les chemins de France et d’Italie, venez crier au ciel votre amour de la France en lui confiant notre Eglise, nos prêtres et nos familles.

A peine rentrés, nous repartirons, mais cette fois-ci en car pour un superbe voyage pèlerinage sur les pas de Saint Benoît-Joseph Labre qui est allé douze fois à pied à Loreto où nous bâtissons un oratoire en son honneur que nous espérons pouvoir bénir avec vous. A chaque époque humaine abonde le péché, mais toujours aussi la grâce surabonde. Saint Benoît-Joseph Labre, né le 28 mars 1748, en ce 18ème siècle plein de suffisance, d’orgueil et de corruption des mœurs en est le vivant exemple. En ces temps, on ne se contente pas de goûter « la douceur de vivre » selon le mot de Talleyrand, mais on poursuit avec passion la recherche de toutes les voluptés. L’exemple vient de haut. A la cour de Louis XV, la licence ne connaît pas de limites, et le monarque fou de plaisir, s’asservit honteusement au despotisme de filles de rien, promues au rang de maîtresses. Le « bien aimé » finira exécré de son peuple, son inconduite l’obligeant à s’abstenir des sacrements pendant trente-huit ans. Plus grave que le libertinage des mœurs, celui de l’esprit d’où le rejet par le 18ème siècle de la Révélation, de la tradition, de l’autorité, c’est-à-dire de tout ce qui fait le christianisme. A la suite de Voltaire, des ecclésiastiques comme Raynal se permettent d’écrire des diatribes contre les rois, les prêtres, les moines, le célibat, vitupérant contre les mystères et les dogmes de la Foi.

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« En suscitant Benoît-Joseph Labre, Dieu ne scandalisera pas seulement la superbe et l’incroyance des hommes de ce temps, mais grâce à cette victime de réparation Il pourra leur apporter miséricorde. Par sa vie mortifiée et ses pénitences héroïques, il paiera les obscénités du siècle, son excessive sensualité et plus encore les fanfaronnades de son orgueil. »

En choisissant Benoît-Joseph Labre, le Seigneur a voulu répondre aux nécessités d’un siècle qui appelait au secours. Chers amis, de la route de l’Europe, n’êtes-vous pas frappés par la ressemblance de notre époque avec celle de Benoît-Joseph ? En ces temps, où la sécularisation envahit l’Eglise, retournons sur les chemins de pèlerinage, retrouvons la ferveur et l’esprit de pauvreté de Saint Benoît-Joseph Labre : la trace de ses pas devenue traînée de feu, nous guidera vers Dieu. « Quiconque s’élèvera, sera abaissé et quiconque s’abaissera sera élevé » St Matthieu 23.12.

Robert Mestelan
Président de l’Association la Route de l’Europe chrétienne

L’oratoire familial

Lors de notre pèlerinage Saint Colomban en 2007, c’est près de San Damiano en Italie que nous avons découvert le plus bel oratoire qui puisse jamais être construit par une famille. Il nous a suggéré l’idée de promouvoir dans toutes les familles disposant d’un jardin l’aménagement d’un oratoire familial.

Placé dans une partie ombragée, à 50 m à peine de la maison, on y accède par un chemin empierré où l’on est accueilli par Saint Joseph tenant dans ses bras l’Enfant Jésus qui vous tend les bras.

L’oratoire épouse la forme d’une petite maison de jardinier, avec une porte à deux battants qui donne accès à l’intérieur d’une pièce de 6 x 6 m environ. Trois vitraux assurent le jour l’éclairage intérieur et lui confèrent une allure de petite chapelle. Les murs blancs, peints à la chaux, sont recouverts de croix, d’icônes et de statues. Quelques chaises et un prie-Dieu permettent la méditation, la « lectio divina » et la prière, on peut faire brûler de l’encens et allumer des bougies.

Cet oratoire, dû à la vénération de Saint Joseph, qui a accordé à ses propriétaires la grâce de s’installer très près du jardin de la Madone miraculeuse des Roses, répond à la satisfaction d’un vœu. Erigé par le propriétaire lui-même, il constitue le lieu le plus important de la propriété, il a même précédé la construction de la maison.

La famille, qui est très nombreuse en été, peut ainsi rendre à Dieu, à la Sainte Vierge et aux saints tous les hommages et les prières qui leur sont dus. L’oratoire favorise non seulement la méditation, le recueillement et la prière individuelle, mais encore les rassemblements familiaux à l’occasion de l’Angélus, la récitation du chapelet de la Divine Miséricorde à 15 heures ou de la récitation du Rosaire, des complies.

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Les familles qui sont les églises domestiques et les disciples bien-aimés de Jésus, sont heureuses d’accueillir Marie comme Mère dans leur vie, en faisant d’Elle l’objet de leur attention et de leur prière continue. Marie toujours Vierge devient alors la Mère qui les conduit au Christ, qui leur fait authentiquement aimer l’Eglise, qui intercède pour eux et les guide vers le Royaume des Cieux.

Prière à Notre Dame de Bon Secours : « Vous qui avez appris à Jésus à prier, montrez-le moi aussi. Vous qui avez accouru auprès d’Elisabeth, avec le même amour, conduisez-moi auprès des autres. Vous qui avez intercédé à Cana, apprenez-moi à faire tout ce que Jésus me dit. Vous qui avez souffert avec votre Fils, soyez avec moi en tout temps. »

Agenda

jeudi 19 mars : pèlerinage à Cotignac : fête de Saint Joseph avec procession et conférence. Renseignements au 04 90 20 08 70

mardi 7 avril : conférence au collège Saint François Xavier d’Ustaritz
mercredi 8 avril : conférence à Saint Jean de Luz à l’Auditorium Maurice Ravel à 20h30 sur la Route Saint Colomban

jeudi 9 avril : conférences au Lycée de la Sauque, La Brède

samedi 9 mai : départ de la Route des Anges au Mont Gargan / Italie

mardi 4 août : bénédiction de l’oratoire Notre Dame de La Salette à 17 heures à ND de Triors

samedi, 26 septembre : arrivée au Mont Saint Michel

dimanche 4 octobre : fête de la Saint Michel à Velleron

du 5 au 12 octobre : voyage-pèlerinage à Loreto sur les pas de Saint Benoît-Joseph Labre

samedi 14 novembre : Assemblée générale de l’association

Voyage-pèlerinage à Loreto du 5 au 12 octobre 2009

5 octobre : Avignon – Nice – Reggio Emilia pique-nique et sainte messe au sanctuaire de l’Enfant Jésus à Arenzano, coucher à Reggio

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6 octobre : Reggio Emilia – Ravenna – Loreto avec visite des mosaïques de Ravenne. Messe à la Basilique de Loreto. Installation chez les sœurs Ursulines pour la durée du séjour.

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7 octobre : Messe dans la Santa Casa à 7h, petit-déjeuner. Bénédiction de l’oratoire. Visite du Sanctuaire et du musée.

8 octobre : Loreto – Cascia – Norcia – Loreto: visite de la ville où vécut Sainte Rita et de la petite ville où sont nés Saint Benoît patron de l’Europe et sa sœur jumelle Sainte Scholastique.

9 octobre : Loreto – Ancona – Loreto : visite de la ville d’Ancone, capitale des Marches, important port sur l’Adriatique qui relie l’Italie avec la Grèce, la cathédrale (icône miraculeuse de la Sainte Vierge), le port, les monuments importants

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10 octobre : Visite des environs de Loreto : Recanati : au sommet d’une colline ville du 12ème où est né Giacomo Leopardi. Macerata : ville médiévale, cathédrale. Osimo : cathédrale de San Leopardo du 8ème, Baptistère du 13ème, sanctuaire de St Joseph de Copertino. Jesi : remparts médiévaux, cathédrale de San Settimo, église gothique de San Marco du 13ème, pinacothèque avec les œuvres de Lorenzo Lotto

11 octobre : Départ pour le Mont de l’Alverne où St François reçut les stigmates. Déjeuner sur place, procession avec les Franciscains, Sainte Messe, coucher sur place

12 octobre : La Verna – Lucca – Nice – Avignon : retour avec visite de la ville de Lucca : cathédrale St Martin avec le célèbre Volto Santo sculpté par Nicodème au 1er siècle, visite de l’église Saint Michel, du couvent des Passionistes avec la tombe de Sainte Gemma Galgani, jeune mystique italienne, morte à 24 ans.

Prix du voyage : € 485.—sur base de 30 personnes et prix stables d’ici le mois d’octobre 2009.
Ce prix comprend le voyage en car, les frais du chauffeur, l’hébergement avec petit-déjeuner et dîner. Ce prix ne comprend pas les repas de midi ni les entrées dans les musées qui seront à la charge de chaque participant.
Voyage en car 51 places de la maison Perret. Veuillez prévoir un pique-nique pour le premier jour.

Adresse à Loreto : Orsoline, Via Montereale Vecchio 96, 60025 Loreto AN / Italia, Tel. 0039 071 970 192

Inscriptions avant le 12.4.2009, obligatoirement accompagnés d’un chèque de € 150.— par personne en acompte à adresser à Mme Claudia Mestelan, Lou Barri, 84740 Velleron. Renseignements : 04 90 20 08 70 ou atelierloubarri@free.fr

Passage de Benoît-Joseph Labre en Provence

d’après le chanoine François Gaquère : « Le Saint Pauvre de Jésus Christ », Albanel, 1936

Le Saint Pèlerin se rendit de Nîmes à Avignon. Sans doute alla-t-il prier à Notre Dame des Doms

Le souvenir de son passage à Notre Dame des Doms était resté très vivant. La tradition veut qu’il ait séjourné plusieurs jours sous le porche de Notre Dame des Doms. Il y eut longtemps sa statue – tête, mains et pieds sculptés, le reste du corps en mannequin de paille, taille humaine, dans la chapelle du Christ de pitié (1ère à gauche en entrant), aujourd’hui disparue.

puis au sanctuaire de Notre Dame de Grâces à Rochefort… A l’Isle sur Sorgue on montre un banc de pierre sur lequel il se serait reposé.

A Carpentras, le passage de Benoît fit une si profonde impression – la tradition veut qu’il y ait séjourné tout un mois. – qu’une des promenades de la ville qui s’appelait quartier de Saint Jacques, devint le quartier de Saint Labre et le chemin, Chemin de Saint Labre. Or ce changement s’opéra en 1783 en souvenir de l’hospitalité que Benoît avait reçue dans une maison située sur ce chemin. – La maison existe d’ailleurs toujours, ceinte de murs, au milieu d’un quartier qui s’est profondément transformé. Il était tout en terres agricoles du temps de Benoît Labre. C’est devenu un quartier résidentiel où sont bâties de nombreuses villas.

Il y avait dans ce quartier une petite chapelle dédiée à Saint Jacques. Le saint pèlerin était-il venu y prier, en même temps que s’agenouiller dans le sanctuaire de Notre Dame de Santé ? – construit au début du 17ème siècle en ex votos d’une délivrance de la peste (1629) et reconstruit au milieu du 18ème par Monseigneur d’Inguimbert, évêque de Carpentras. Cette chapelle était donc quasiment neuve quand venait y prier Benoît Labre. – et baiser dévotement le Saint Mors – ou Saint Clou que Sainte Hélène fit transformer en mors pour le cheval de son fils l’empereur Constantin au 4ème siècle. Ce Saint Mors est donc une relique très importante de la Passion arrivée à Carpentras après le sac de Constantinople en 1204 et apporté très probablement par un Seigneur de Carpentras quelques années après. – toujours est-il que l’abbé Gruzu, bénéficier de la cathédrale Saint Siffrein, possédant une propriété dans ce quartier de Saint Jacques, y fit, de son côté, construire une chapelle en l’honneur de Saint Labre, immédiatement après sa mort, oratoire qui subsista jusqu’en 1809. – la chapelle ayant été détruite ou tombant en ruines à la fin du 19ème, on construisit à proximité un oratoire : un dôme sur quatre colonnes de marbre noir sur un socle en pierre. Cet oratoire, hélas vidé de sa statue, subsista jusque dans les années 1970. En 2006, il n’en restait que le socle. L’oratoire vient d’être complètement restauré et muni d’une statue du saint, sculptée en pierre, et béni en cette même année. La cathédrale Saint Siffrein possède d’ailleurs dans la sacristie une peinture récemment restaurée, reproduction d’une peinture de Labruzzi (portrait d’après nature fait sur l’ordre du Père Chaudron, général des Capucins à Rome. L’original appartenant à la famille de l’imprimeur-éditeur Aubanel.

Le Saint passa par Piolenc et demanda l’hospitalité à la famille Bernard – qui tenait l’auberge du pays – Celle-ci lui offrit une chambre convenable, mais il refusa, lui préférant, comme le divin enfant de la crèche, une misérable étable à moutons où il consacra une nuit à la prière autant qu’au sommeil. Cette famille fut favorisée dans la suite de grâces singulières de vocations. – Il y eut en effet, à chaque génération, un ou plusieurs prêtres et encore aujourd’hui (2008) cette famille s’honore d’avoir un prêtre religieux carme.

A Valréas, ville de l’Enclave dite des Papes, il y a une cinquantaine d’années donc dans les dernières décennies du 19ème siècle on démolissait pour le redressement d’une rue, une chétive maison située non loin de l’église paroissiale près de la place Pie dont l’emplacement était occupé jadis par le cimetière. Le saint avait logé dans ce pauvre réduit : c’est là que pendant la nuit il allait prendre quelques instants de repos. Quand il était rentré, le soir, le maître de la maison retirait la clef et, plus d’une fois, le lendemain, la porte, parait-il étant restée close, on trouvait le jeune homme hors de sa cellule à genoux et en prière au pied de la croix du cimetière.

Notre Dame de la Salette au monastère de Triors

Répondant à la demande de l’association la Route de l’Europe chrétienne, le Père Abbé et le monastère de Notre Dame de Triors, à l’occasion des 25 ans de leur fondation, ont accepté d’ériger un oratoire destiné à accueillir la statue de Notre Dame de La Salette à l’entrée du monastère.

Historique : Le 19 septembre 1846, une « belle Dame » apparaît à deux enfants originaires de Corps (Isère) : Maximin Giraud, 11 ans et Mélanie Calvat, 14 ans qui gardent leurs troupeaux sur l’alpage de La Salette à 1800 m d’altitude. D’abord assise et toute en larmes, elle se lève et leur parle longuement en français et en patois sans cesser de pleurer. Puis elle gravit un raidillon et disparaît dans la lumière. Toute la clarté dont elle était formée, venait du crucifix sur sa poitrine entouré d’un marteau et de tenailles, de chaines et de roses. « Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l’accorder. C’est cela qui appesantit tant le bras de mon Fils. »

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Pour les 25 ans de leur fondation, le Père Abbé et les moines de Triors désirent mettre en valeur la statue de Notre Dame de la Salette, en la plaçant hors de la clôture pour accueillir les visiteurs. La route des Anges s’arrêtera le mardi 4 août à Triors et la cérémonie de bénédiction est prévue à 17 heures. Nous invitons donc tous nos amis de la Drôme et du Vaucluse à se joindre à cet heureux évènement.

Oratoire Saint Colomban à St Mawgan en Angleterre

Le projet d’un oratoire Saint Colomban à St Mawgan prend forme. Notre correspondante à St Mawgan, Margareth van der Heiden, a pu obtenir la cession d’un terrain situé sur la place centrale du village. M. Roger Metcalf a offert généreusement le terrain et les travaux sont en cours. Le fut de l’oratoire sera décoré par la plaque de Saint Colomban qui marque son itinéraire à travers l’Europe entre Bangor en Irlande et Bobbio en Italie. C’est en effet à quelques km des deux petites villes de St Columb Major et St Columb Minor que se trouve St Mawgan. Cet oratoire marquera ainsi le lieu de l’escale de Saint Colomban et de ses 12 compagnons en Angleterre.

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Le prochain bulletin ne paraîtra qu’à notre retour : nous serons en pèlerinage de mai à fin septembre et nous comptons sur vos prières pour notre Saint Père Benoît XVI et pour la France. Pour toute information pendant notre absence, veuillez vous adresser à M. François de Vernejoul, Vice-président de l’asscociation, Chanteyrie, 26110 Nyons, Tel. 04 75 26 06 68.

Association « la Route de l’Europe chrétienne, Atelier Lou Barri, 84740 Velleron / France
Tel./Fax 04 90 20 08 70, atelierloubarri@free.fr

Bulletin N° 6

N° 6

11 nov. 2008

EDITORIAL « Nous n’avons qu’un espoir au monde, c’est la victoire du Seigneur »

Chers amis,
Commencée à la Saint Michel par l’érection du « Volto Santo » à Chantemerle, poursuivie quelques jours plus tard en Roumanie avec la bénédiction de l’oratoire Notre Dame de Fatima, Saint Joseph, Mgr Anton Durcovici, la récolte de cet automne a été particulièrement abondante pour notre association.

Merci, Seigneur de nous avoir permis d’être les instruments dociles de votre appel et MERCI à vous tous
qui vous êtes dépensés sans compter pour la réalisation de ces projets.

« Celui qui pleure quand il sème, criera de joie quand il moissonnera. Il part en pleurant pour jeter la semence, il revient en criant de joie, chargé de ses gerbes de blé. » Psaume 126

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L’oratoire du Christ Sauveur, en ce siècle génocidaire et barbare est notre contribution au combat pour la défense de la vie, il indique la nécessité de la réparation malgré le sacrifice de Jésus, victime expiatoire de nos péchés, offerte à Dieu le Père, seul Maître de la vie jusqu’à la fin des siècles. Et puis, comme l’un d’entre vous nous l’a écrit :
« nous sommes heureux que tous ces petits innocents aient un lieu où l’on puisse prier pour eux, pour que cessent ces avortements qui sont scandaleux. ».

Quelques jours après, nous envolant de Paris, Nice et Zurich, nous avons à nouveau uni nos efforts pour lancer en Roumanie un nouveau pont de l’Europe chrétienne. Avec l’oratoire construit par la paroisse de Sabaoani, nous avons atteint le coeur d’un pays ensanglanté par le sacrifice de tant de catholiques, tout auréolé encore par le martyre des princes de son Eglise, Monseigneur Vladimir Ghika et Monseigneur Anton Durcovici. Cette semence de saints, nous l’avons vu, a permis la résurrection spirituelle d’un pays où, bien que minoritaires, les catholiques, après avoir rebâti les églises, les remplissent à nouveau, tandis que des vocations sacerdotales et religieuses affluent.

En ces temps incertains où le relativisme chevauche avec la peur pour atteindre et paralyser les âmes, faisons nôtre le christianisme de combat d’Alexandre Soljenitsyne, rappelé à la maison du Père cet été, qui affirmait avec vigueur : « Le baptême est un sacrement militaire, le baptisé est un soldat du Christ et à celui qui est baptisé, Dieu confie une mission de combat. »

Alors, courage et marchons d’un bon pas. L’étoile de Noël est proche, ses premiers rayons illuminent déjà notre longue nuit.

« Nous n’avons qu’un espoir au monde, c’est la victoire du Seigneur ! »

Robert Mestelan

Président de « la Route de l’Europe chrétienne »

COMMENT NOUS AIDER ?

Souvent, des adhérents nous posent cette question. Voici quelques éléments de réponse :
D’abord et toujours, nous avons besoin de vos prières car l’aboutissement des démarches entreprises aux extrémités de l’Europe est toujours aléatoire, l’adversaire s’ingéniant à contrarier les projets.

Nous avons besoin de votre engagement personnel pour :

– recruter autour de vous, dans vos amis de nouveaux adhérents

– faire connaître le site de l’association : www.route-europe-
chretienne.fr/

– organiser dans votre ville, votre association, votre paroisse, votre maison ou le collège que fréquentent vos enfants une réunion au cours de laquelle nous serons toujours heureux de venir prononcer une conférence.

Si vous avez des amis dans un des pays d’Europe où nous n’avons encore pu nouer aucun contact : Belgique, Suède, Norvège, Danemark, Croatie, Slovénie, Serbie, Bulgarie, l’île de Malte, Finlande, Estonie, Lettonie, dites-leur notre désir d’y faire passer la Route de l’Europe chrétienne en bâtissant un oratoire.

Vous êtes tous les apôtres de l’avancement de la Route de l’Europe chrétienne. « Duc in altum ! » « N’ayez pas peur ! »

« La force illimitée de la foi rend tout possible, elle déplace les montagnes… Elle se rend compte, que ce qui est fait
pour Dieu est aussi fait par Dieu et qu’en conséquence, nous n’avons pas affaire pour le bien à nos seules forces
limitées, mais à la puissance infinie d’un Dieu instigateur et complice. »

Mgr Vladimir Ghika.

MONTEE AU SEPTIMER par Jacqueline Picoche

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De quoi s’agissait-il en ce mois d’août 2008? D’une séquelle du pèlerinage St Colomban de l’année précédente. Quand ce moine irlandais du VIIe s., débarqué près de St Malo, eut parsemé le nord de la Gaule de monastères dont le plus important fut celui de Luxeuil, à quelque distance de Besançon, certains différends qu’il eut avec le souverain de l’époque lui firent reprendre la route vers l’est et le sud, si bien qu’ayant laissé son disciple St Gall dans la ville suisse qui porte son nom, il descendit en Italie et y fonda le monastère de Bobbio où il mourut. Les Mestelan marchaient donc sur les pas de St Colomban, empruntant l’antique route alpestre de Coire à Milan, aujourd’hui réduite au statut de sentier de grande randonnée, qui franchit le col du Septimer à 2300 m. d’altitude, dans un paysage grandiose. Il fallait, de
toute évidence, que, l’hiver, les skieurs et, l’été, les randonneurs et adeptes du VTT sachent que St Colomban était passé par là. Les Mestelan se firent donc des amis au tout proche village de Bivio et convainquirent le maire (qui ignorait tout de St Colomban) de l’intérêt de
la chose. Une plaque fut conçue par un sculpteur, coulée en bronze, et fixée au rocher en juin 2008 pour être bénie en août, ce qui fut fait.

JP était tentée de participer à l’évènement, mais la perspective de faire en solitaire dans sa petite Clio le voyage St Nazaire-Bivio la décourageait. “Qu’à cela ne tienne”, dirent Claudia et Robert, “venez nous rejoindre à Avignon, Jacqueline, et nous vous emmènerons
dans notre voiture”. Jacqueline accepta sans se faire prier et profita de l’occasion pour rafraichir ses souvenirs d’Avignon où elle passa deux jours préliminaires.

Le village de Bivio est situé à 1800 m. d’altitude, dans les Grisons, sur le versant italien. Il ne compte guère que 220 habitants. Bilingues, ils pratiquent l’italien et l’allemand, mais guère le français qu’ils ont pourtant, comme tous les Suisses, appris à l’école, et quelques vieux, trilingues, aiment parler entre eux le romanche. Ils sont, en gros, 120 protestants et 100 catholiques, qui fréquentent deux édifices religieux bien distincts. La minuscule église catholique comporte un magnifique
retable du début du XVIe s. devant lequel une messe Paul VI fut dite le 15 août dans un mélange d’allemand, d’italien et, en notre honneur, d’un peu de français, par un personnage qui se trouvait au repos dans la région : le supérieur général des Capucins dont aucun habit particulier ne signalait d’ailleurs la qualité de Capucin.

Les catholiques se contentent, pour leurs offices, du curé d’un village voisin ; la dame qui nous logeait est sacristine et si j’en crois Robert, a fait beaucoup pour maintenir vivant le catholicisme de Bivio. Les protestants, eux, ont, sur place, un jeune pasteur qui ne fit pas acte de présence, de sorte que la cérémonie n’eut pas le caractère oecuménique qu’elle aurait pu avoir. Tout le conseil municipal est protestant. (Les catholiques seraient-ils à Bivio, comme en d’autres lieux, des citoyens de seconde catégorie ?). Le maire, qui est hôtelier, porte le nom bien français de Guidon, qu’il a hérité d’ancêtres huguenots
réfugiés dans cette haute vallée. Il a accueilli favorablement la proposition de commémorer le passage de St Colomban, de loin antérieur à la Réforme, mais un oratoire lui a paru quelque chose d’un peu agressif pour la communauté protestante. Il préféra une plaque, et qu’elle fût posée au col plutôt que dans le village. Le “jour J”, son accueil fut des plus sympathiques : il utilisa sa 4×4 à monter jusqu’au col une table pour servir d’autel, et fit un second voyage pour deux dames (dont Jacqueline) et le vieux prêtre italien venu pour célébrer,
qui ne se sentaient pas d’attaque pour la grimpette. Et il avait prévu, pour restaurer les marcheurs, un très joli dé-jeuner de fête.

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De Bivio (1800 m.) au col du Septimer (2300 m.), on compte 2 heures de marche pour 500 m. de dénivelé. Les courageux partirent donc à 8 h pour arriver à 10 heures. Jacqueline fit le trajet aller en 4×4 un peu plus tard. De gros nuages gris, et pas mal de brouillard donnaient à l’expédition un caractère plutôt pénitentiel, mais peu à peu le soleil fit des tentatives pour se montrer et nous révéla par intervalles la
splendeur des montagnes couvertes de neige, les vaches à la pâture, les fleurs, et le joli torrent. Les participants n’étaient pas loin de quarante. Outre les deux grands organisateurs et leur invitée, il y avait les “Amis de Saint Colomban” venus de Luxeuil, pas mal d’Italiens de Bobbio, de Riva di Suzzara et d’un village nommé San Colombano, et sans doute quelques indigènes de Bivio, mais pas en nombre significatif. Par un froid glacial, devant des fidèles bien emmitouflés, la messe et la bénédiction eurent lieu, pieusement, mais rapidement. Et un soleil triomphant éclaira généreusement la redescente.

L’ASSEMBLEE GENERALE A VAISON-LA-ROMAINE

C’est le 29 septembre que s’est tenue notre deuxième assemblée générale – dans les locaux du centre « A Coeur Joie » à Vaison-la-Romaine. Elle a réuni une vingtaine de participants sous l’autorité de son Président Robert Mestelan. Après l’appel des morts durant l’année écoulée, Mme Colette Bourguin, Dr Alfred Uciecha, Colonel Hubert Azaïs, M. Albin Melotto, l’assemblée, à main levée, a procédé au remplacement du trésorier partant, Michel Boeuf.
Jacques Sarrade a été élu trésorier à l’unanimité, François de Vernejoul vice-président, Anne-Marie Vaur membre du bureau, responsable de la défense de la vie. Ont été pris en compte également 79 membres qui avaient déposé leur pouvoir.
Après l’exposé de la situation financière par M. Jacques Sarrade, le Président a rappelé les termes de la charte de fondation de l’association. Le site www.route-europe-chretienne.fr/ de l’association a été renouvelé.
Forte de 180 membres, l’association progresse, elle s’est fixé d’atteindre le chiffre de 200 pour Noël : une campagne active de recrutement menée par tous, jointe à un pointage attentif des cotisants devrait permettre d’atteindre cet objectif.

Les réalisations 2008 ont été présentées avec des moyens audiovisuels. Des livres, autocollants et autres petits objets
ont été présentés à la vente au profit de l’association. L’assemblée était terminée à 11h40.

Bilan 2008 :
Conférences : Luxeuil et Besançon
Lyon (collège des Chartreux)
Vendée (Château de Bessay)
Lycée de la Sauque, La Brède
Notre Dame de Vie, Venasque
Abbaye N.D. de l’Annonciation
Bénédictines de Saint Joseph, Cotignac
Le Beaucet ( Association Loisirs et culture)
Foire aux livres (Chiré en Montreuil).

Pèlerinages à pied : Mont Saint Michel (mai)
Svaty Hostyn – Velehrad
(Rép. Tchèque le 5 juillet)
Col du Septimer (Suisse, le 16 août)

Voyages-pèlerinages :
Saint Coulomb (pour le pardon)
Roumanie du 5 au 11 octobre 2008 pour la bénédiction de l’oratoire à Saint Joseph et à la Mère de Dieu à Sabaoani. 22 inscrits, départ de Roissy, Nice et Zurich.

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Oratoires et réalisations diverses :
Oratoire du Saint Sauveur : « Volto Santo » sur la colline du Saint
Sauveur à Chantemerle-les-Blés (Drôme):
Le bas-relief a été sculpté par Pascal Beauvais, l’oratoire a été monté
par Aymeric Courcelle Labrousse, entreprise Serena. Cette magnifique
réalisation sur le haut-lieu de mémoire du milliard d’enfants avortés s’inscrit dans le combat que mène l’association pour défendre la famille et la vie, au côté de toutes les associations qui militent en France pour cette question essentielle.

Oratoire Saint Joseph et Notre Dame à Sabaoani, Roumanie :

C’est à l’entrée de l’église Saint Joseph à Sabaoani que se dresse l‘oratoire double de Saint Joseph et de Notre Dame. Une effigie de Monseigneur Anton Durkovici sur le fut de l’oratoire rappelle le sacrifice
de ce martyr roumain, sauvagement tué le 10 décembre 1951.

Plaque de Saint Colomban :

Une plaque de Saint Colomban a été fixée le 16 août au col du
Septimer (Suisse) par l’association en liaison avec les Amis de Saint
Colomban de Luxeuil et d’Italie. Jacqueline Picoche, étant avec nous pour revivre cet émouvant pèlerinage de Saint Colomban,en a fait la relation.

Plan d’action 2009 :

Conférences : 7 novembre : petites Soeurs des Pauvres, Notre Dame des Champs, Paris
8 novembre : Lycée Stanislas, Paris aux 600 élèves de première et de terminale.

Pèlerinages à pied : à l’occasion des 1300 ans de la fondation du Mont Saint Michel. Départ le 8 mai du Mt Gargan, arrivée au Mont le 26 septembre, inscrivez-vous auprès de Claudia Mestelan, tel. 04 90 20 08 70, atelierloubarri@free.fr

Voyage-pèlerinage (en fonction de l’avancement des projets) : Angleterre – Irlande – Allemagne – Slovaquie – Italie ou Grèce.
Période à réserver : octobre 2009

Oratoires en chantiers : Lehnice en Slovaquie – Sts Cyrille et Méthode, la Sainte Famille, Sainte Elisabeth de Hongrie et St Wendelin (un oratoire à quatre faces)
Ottobeuren en Allemagne – Saint Benoît
St Mawgan en Angleterre – Saint Colomban
Hilltown ou Wicklow en Irlande – Saint Colomban
près de Loreto en Italie – Saint Benoît-Joseph Labre et Notre Dame de Loreto

Conclusion : Comblés par la visite de Benoît XVI, étudions ses homélies et faisons nôtres ses enseignements. Le « querere Deum » rappelé par Benoît XVI au collège des Bernardins est exactement le sens à donner à notre action de ré-évangélisation de l’Europe. Rendons compte à tous nos frères de l’espérance qui nous habite. N’ayons pas peur et avançons au large en témoignant du bonheur de croire en Dieu.

Robert Mestelan, Président

VOYAGE-PELERINAGE EN ROUMANIE: 5 AU 11 OCTOBRE 2008
Bénédiction de l’oratoire à Sabaoani
par Jacqueline Picoche

L’objet de ce pèlerinage était la bénédiction d’un oratoire à Notre-Dame de Fatima implanté dans la paroisse de Sabaoani, au diocèse de Iasi. Pour y parvenir, de Bucarest, la capitale, située en Valachie, au sud du pays, il faut se diriger vers le nord-est en traversant près de 400 km d’une morne plaine, plate à faire pâlir la Beauce, où quelques rivières serpentent, sans avoir même eu la force d’y creuser une vallée. On parvient ainsi en Moldavie roumaine, contigüe, à l’est, à la République Moldave indépendante, au nord, à l’Ukraine, et séparée, à l’ouest, par
les Carpates, de la Transylvanie. Les organisateurs avaient placé notre voyage sous le patronage de deux martyrs du communisme en bonne voie de béatification : Mgr Vladimir Ghika, pour ses relations avec la France, et Mgr Anton Durkovici, parce qu’il était évêque catholique de Iasi. Ils nous ont efficacement protégés, tout s’est bien passé.

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POURQUOI SABAOANI ?

Parce que les voies de la Providence ne sont pas les nôtres. On aurait pu imaginer cette implantation en un lieu fréquenté par la foule des
Européens tièdes qui ont besoin qu’on leur rafraîchisse la mémoire à propos de leurs racines chrétiennes. Mais non ! C’est St Colomban en
personne qui, du haut du ciel, partant de Bregenz (Autriche), dont le curé est son dévot, a dirigé tout un parcours de recommandations, de contacts, de concertations et de décisions, aboutissant à Sabaoani, petite ville, ou plutôt, vu son caractère champêtre, gros village de 13.000 habitants, muni de quatre églises, d’un lycée, d’un modeste
musée principalement ethnographique, d’une pharmacie, de peu de commerces, à l’écart de la route nationale, isolat catholique romain en pays orthodoxe.

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Le curé de Sabaoani accueillit avec beaucoup d’empressement cette idée d’oratoire, précisant que l’association n’avait pas à s’occuper de son édification, et que la paroisse s’en chargerait. Seule fut importée la statue de N-D de Fatima, don de Mme Andrée Ramuz de Suisse. Ce joli petit édifice s’élève sur le parvis de l’église St Joseph. Son piédestal quadrangulaire est orné de quatre médaillons de mosaïque représentant 1. la Vierge à l’enfant 2. la Sainte Famille 3. le portrait de Mgr Durkovici, et 4. les coeurs unis et couronnés de Jésus et de Marie, logo de l’association. Au-dessus, la niche, avec la statue, et pour abriter le tout, un petit toit de tuiles rouges.

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Le matin de la cérémonie, qui était un mardi, l’église était comble. L’eau du Ciel s’ajouta largement à l’eau bénite et c’est sous une forêt de parapluies que la bénédiction eut lieu. Le clergé local avait invité trois confrères “gréco-catholiques” que l’on appelle chez nous du nom, là-bas péjoratif, d’ “uniates”. Ils étaient arrivés avec de magnifiques chapes dorées qui rendirent l’assemblée beaucoup plus photogénique qu’elle ne l’aurait été sans eux. On peut regretter qu’il ne nous ait pas été donné d’avoir de conversation avec eux, soit qu’ils aient été pressés de repartir, soit que la barrière de la langue ait été infranchissable. Nous n’avons pas eu non plus de contact avec les orthodoxes. Nous n’avons été accueillis que par des catholiques romains, et encore, faute d’un interprète attitré attaché à nos pas, la conversation a été souvent laborieuse. Elle a pu avoir lieu avec un germanophone, trois ou quatre italophones, et deux francophones, plus ou moins habiles dans le maniement de leurs langues étrangères. Nous avons pu néanmoins apprendre, grâce à eux, pas mal de choses.

LES CATHOLIQUES DE MOLDAVIE EN GÉNÉRAL

Ce que je sais de la communauté catholique de la Roumanie, 4,73% de la population au dernier recensement, principalement groupée en Moldavie, je l’ai appris, d’une part, de conversations que nous avons eues, pendant une journée passée à Iasi, avec notre guide des deux cathédrales de la ville, avec l’évêque qui nous a reçus brièvement, et avec le vice recteur du séminaire, et d’autre part, par l’unique livre en français édité par le séminaire, que je me suis procuré pour 10 euros :
Jean Nouzille – Les catholiques de Moldavie, histoire d’une minorité religieuse de Roumanie dont je ne manquerai pas de faire une
recension dès que possible.

On sait très peu de choses des premiers siècles de l’évangélisation de la Roumanie, les invasions tatares du VIIe s. ayant causé de grandes destructions. Par la suite, c’est un clergé grec issu de Constantinople qui fut implanté dans le pays.

L’existence d’une communauté catholique n’est attestée qu’à partir du XIIIe s. Étaient-ce des autochtones ayant résisté au schisme ? ou déjà, des immigrés hongrois, comme il en est arrivé bon nombre par la suite ? Des descendants de Hussites ayant fui la persécution dont ils souffraient en Bohême et retournés au catholicisme ? Toujours est-il que cette communauté s’est maintenue à travers les siècles, sans avoir été jamais vraiment persécutée par les princes moldaves qui avaient assez affaire à se défendre contre les Tatars et contre les Turcs, qui finirent par les vassaliser et leur faire payer tribut, et à tenir compte de
puissants voisins catholiques, les rois de Hongrie, et ceux de Pologne dont l’autorité, à certaines périodes, s’étendait sur toute l’Ukraine. Elle n’a jamais été abandonnée par le Saint Siège qui y déléguait des “visiteurs apostoliques”. Mais les rapports qu’ils envoyaient à Rome montrent l’extrême misère et le grand manque de prêtres qui ont été son lot pendant des siècles, jusqu’à la formation d’un État roumain qui leur a donné au moins une structure juridique.

Pendant la période communiste, l’église orthodoxe était “reconnue”, l’église catholique romaine “tolérée”, et l’église gréco-catholique supprimée et rattachée de force à l’orthodoxie. Toutes étaient très surveillées, infiltrées, et la tactique du gouvernement, qui espérait aboutir à l’extinction du christianisme et de toute religion, était de les décapiter en emprisonnant les évêques pour un oui, pour un non, n’en laissant subsister qu’un ou deux toujours sous la menace d’une arrestation, pour des ordinations accordées dans le cadre d’un numerus clausus étroit quand elles n’étaient pas interdites, et réduisant les simples fidèles à un minimum de pratique discrète.

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À la fin de cette période, ce fut une explosion de vie religieuse. Des processions parcoururent les rues, dans les écoles publiques (il n’y en a guère d’autres), le crucifix remplaça la faucille et le marteau, et l’icône du Christ celle du président Ceaucescu. Ces signes religieux y figurent encore, attaqués par quelques athées, et défendus par la majorité
de la population. Même les juifs et les musulmans (Eh! oui, ils en ont, dans la Dobroudja, vers le delta du Danube, reliquat du temps de l’empire turc) ont déclaré qu’ils ne voyaient pas d’inconvénient à leur présence dans les salles de classe. Nous avons vu, le seul matin
que nous avons passé à Bucarest, des collégiens (qui n’étaient pas habillés “voyou”) sortir de l’église avant de s’enfourner dans l’école voisine. Particulièrement remarquables les monuments religieux modernes, construits dès que cela a été permis. J’en parlerai plus
loin. Dans la constitution actuelle, l’Église est séparée de l’État, mais, pour des raisons “culturelles”, l’État contribue au salaire des prêtres et des ministres des autres religions. La communauté catholique participa naturellement à ce grand mouvement. On la sent dynamique et en pleine expansion. Le séminaire catholique de Iasi a compté jusqu’à 200
séminaristes, issus presque uniquement de la classe populaire, surtout paysanne, les classes dominantes ne fournissant pas de prêtres. Il en est à 121 aujourd’hui, parce que le vent de la sécularisation commence à souffler. Mais en comparaison de la France, ce n’est qu’une brise légère ! Du fond de leur belle chapelle, ornée de vitraux modernes, nous les avons vus de dos, pendant le bref office précédant le déjeuner. Le spectacle était impressionnant.

“Comment sont vos relations avec les orthodoxes, Monseigneur ?” demanda-t-on à l’évêque francophone. “-Très bonnes, c’est une coexistence tout à fait pacifique”. Naturellement fut posée la question de l’avortement, la Roumanie arrivant en ce domaine dans le peloton de tête des statistiques mondiales. “Nous en avons très peu chez les catholiques, mais chez les orthodoxes, c’est monnaie courante”.
Ce qui nous a manqué, ça a été d’entendre des orthodoxes parler des catholiques. Cela aurait pu être intéressant…

Des orthodoxes, silencieux et de noir vêtus, nous en avons vus, mais nous ne les avons pas entendus, dans les monastères nichés dans des sortes de Vosges appelées Carpates, qui constituent l’essentiel du patrimoine artistique de la Roumanie. Par beau temps, nous en avons visité sept, tous très beaux, très bien entretenus : Dragomirna (mon préféré) dans un paysage parfaitement pur, forteresse au dehors, asile de paix au dedans, Voronet, célèbre (comme Chartres) par son “bleu” et ses extraordinaires peintures extérieures, Humor, Néamt où les moines imprimaient de beaux livres ressemblant, au XVIIIe s., à des incunables, Agapia dont les soeurs, à force d’y cultiver des fleurs, ont réussi à faire un décor d’opérette,

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Varatic, Pangarati, le plus moderne. Ils sont de différentes époques mais sans aucune évolution dans le style (à l’exception d’un seul où un peintre du XIXe s. qui avait fréquenté l’école de Barbizon s’était affranchi des règles de la peinture d’icônes). À travers les siècles, ils se recopient les uns les autres. De même, tous suivent la même et antique règle de Saint Basile. Aucune création de congrégations ou d’ordres nouveaux. Ils donnent certes, l’impression d’une puissante spiritualité, mais aussi celle d’un figement à l’époque byzantine de l’église orthodoxe, alors que l’église romaine continuait à être créative. Ils ne manquent pas de vocations ; les moines et moniales y sont nombreux, mais pour eux, nous n’étions que des touristes, acheteurs de cartes postales.

ET CEUX DE SABAOANI EN PARTICULIER

Ces paysans sont créatifs, eux.

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Leur village s’étalant sur une vaste superficie, chaque quartier a voulu avoir son église, et, depuis la chute du communisme, ils en ont bâti trois, et belles ! et modernes ! dont la modernité contraste avec l’archaïsme de leur mode de vie. Ce sont de grands pratiquants. Entre les différentes églises, on célèbre en semaine au moins six messes, plus les messes d’enterrement ou de mariage, et elles sont fréquentées. Ce sont naturellement des messes Paul VI. Il nous a été dit, au séminaire, qu’elle avait été acceptée sans aucune
difficulté et que les catholiques roumains ne connaissaient pas les tensions qui existent en France. Peut-être aussi que leurs prêtres ne les ont pas abreuvés de ces fantaisies liturgiques qui ont dégouté chez nous tant de fidèles. Le soir de notre arrivée (lundi 6/10), nous avons trouvé dans l’unique église ancienne, Saint Michel, construite et décorée
dans un beau style italien, une fin de messe. L’église était à moitié pleine et il y avait de la musique. Le lendemain matin quand nous sommes arrivés à St Joseph pour la bénédiction de l’oratoire, l’église était bondée et c’est une foule qui a assisté, malgré le mauvais temps, à notre cérémonie, qui tombait le même jour que la fête patronale
d’une autre église locale, Notre-Dame du Rosaire.

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Là aussi, église comble, messe suivie d’un interminable discours auquel nous n’avons rien compris, puis, dehors, entre deux averses, danses folkloriques et distribution de boissons et de gâteaux. Nous sommes retournés à St Joseph à la messe de 8 h, la veille de notre départ (vendredi 10/10), elle était encore à moitié pleine, et j’ai particulièrement remarqué le chantre-organiste, un garçon d’une trentaine d’années, qui, en s’accompagnant sur son orgue électrique, faisait de cette messe de semaine quelque chose de passablement solennel. Les autres jours, c’était l’abbé Trauchessec, qui nous accompagnait comme en Tchéquie, qui nous dit la messe Saint Pie V dans la chapelle du foyer où nous résidions.

À Sabaoani, on ne mélange pas les sexes ! A droite les hommes leur chapeau à la main, à gauche des femmes sans âge, emmitouflées dans leur fichu, qu’on croirait porteuses d’uniformes noirs ou noirâtres. J’ai toutefois remarqué, à N-D du Rosaire de petites guitaristes, qu’on entendit à peine, l’orgue couvrant le son grêle de leurs instruments. Elles étaient nu-tête et vêtues à la moderne. J’ai remarqué aussi, le
10/10, que le côté gauche était sensiblement plus peuplé que le côté droit.

Le cas de ce village m’a inspiré les réflexions suivantes : Quel est le poids du religieux et de la pression sociale dans une pratique aussi mirifique ? Vous naissez à Sabaoani, vous êtes catholique ; dans le village d’à côté, vous êtes orthodoxe : un peu plus loin, gréco-catholique. On ne vous a pas demandé votre avis, c’est comme ça, et il est bien difficile de ne pas faire comme tout le monde. Ce n’est que dans les villes qu’il y a un peu de mélange, ce qui ne veut pas dire que les communautés soient perméables les unes aux autres et qu’il n’y ait pas, en matière de mariage, des Roméos et des Juliettes. En France, la pression sociale est plutôt celle de la religion officielle, de la Démocratie et des multiples Droits de l’Homme sans Dieu. En Roumanie, la pression sociale catholique est plus forte que la pression orthodoxe, si l’on en juge par les pourcentages de pratique, de l’ordre de 90% chez les catholiques et 70% chez les orthodoxes. Elle peut être vécue consciemment et religieusement par les uns, dont elle facilite la sanctification, et passivement par d’autres, fous potentiels auxquels elle sert de garde-fou contre la débauche, la drogue, le crime, le désespoir. Elle engendre aussi, inévitablement sa proportion de révoltés et de tartuffes. Combien, dans les diverses communautés, se soucient vraiment d’avoir la vérité la plus vraie, la tradition la plus ancienne, la plus vivante et la plus authentique ? combien prient pour la fin du
schisme et l’unité de l’Église ? Ce n’est pas moi qui vous le dirai. Dieu le sait…

RICHESSE ET PAUVRETÉ

Lors de notre retour vers l’aéroport de Bucarest, des policiers firent stopper l’excellent conducteur de notre car, et, prétextant, à tort, un excès de vitesse, lui infligèrent une amende de 100 lei et refusèrent de lui donner un reçu. Eh ! oui, Ce n’est pas seulement au Liban, en Colombie ou en Afrique qu’on voit des choses comme ça. Quand les
policiers sont mal payés, ils se débrouillent pour arrondir leurs fins de mois. Naturellement, les 100 lei, qui équivalent à 30 euros, furent immédiatement remboursés au supposé délinquant. Mais si l’on songe que le salaire moyen d’un ouvrier équivaut à 200 euros par mois (660 lei) et que les enseignants font grève pour obtenir l’équivalent de 500 euros (1650 lei) , une amende de 100 lei est exorbitante. La vie est moins chère qu’en France, bien sûr, les gens que nous avons croisés dans la rue ne semblaient pas affamés, n’étaient pas vêtus de haillons et nous n’avons guère rencontré qu’un seul mendiant à Iasi. Mais tout
de même, 2000 habitants de Sabaoani sont allés, comme beaucoup d’autres Roumains, chercher fortune à l’étranger, et soutiennent, par leurs envois d’argent, leurs vieux parents dont les minimes retraites ne suffisent pas pour vivre.

De Bucarest à Bucarest (les billets d’avions étant achetés individuellement) les organisateurs nous avaient demandé 160 euros par personne, soit 3200 euros pour couvrir le logement, le transport en car, la nourriture et l’entrée dans les monastères de 20 personnes pendant 6 jours et 7 nuits, et ne nous demandèrent aucune rallonge. Les gens de Sabaoani étant trop pauvres pour héberger chez eux des étrangers, après une nuit passée dans des conditions rustiques à Bucarest, chez des Français, les Frères de Saint Jean, nous fûmes logés très confortablement, à proximité du village dans une maison flambant
neuf, entourée d’un grand jardin, destinée à recevoir des groupes pour retraites et séminaires, tenue par deux franciscains en pékins et trois soeurs en habit religieux : chambres à deux lits avec salle d’eau, douche, WC, double vitrage aux fenêtres, moquette par terre, bref, le niveau d’un bon 2 étoiles. La nourriture n’était pas à l’avenant, mais enfin, le vin du pays, une sorte de muscadet, en plus fruité, la faisait couler agréablement et les pommes locales, vraisemblablement bio, qui étaient notre dessert ordinaire, étaient plus savoureuses que celles qu’on trouve ordinairement dans nos supermarchés. Et puis enfin, pour ce prix-là, même en Roumanie, on ne peut pas faire d’excès de gastronomie et le but du voyage, n’était pas de nous faire faire des
péchés de gourmandise. Bref, le rapport qualité/prix était excellent. En Roumanie, pour le moment, avec quelques euros, on peut encore se sentir riches.

J’étais allée déjà en Roumanie, en 1995, à l’occasion d’une Biennale de la Langue Française. En treize ans le pays a beaucoup changé. Il était alors misérable. Il donne aujourd’hui une impression, sans doute superficielle, de prospérité. La traversée des villes, obligatoire, faute de boulevards périphériques, montre le clinquant du capitalisme envahissant, qui ne dissimule pas entièrement la lèpre des HLM héritées du communisme. Elles n’ont rien de bien séduisant. Les coupures d’électricité sont, m’a-t-on dit, fréquentes, la Roumanie n’ayant pas assez de sources d’énergie pour en faire suffisamment.
Quant à la campagne, elle vit comme on vivait en France il y a cent ans. À la suite d’une révolte paysanne en 1907, diverses réformes agraires mirent fin au régime des vastes propriétés et aboutirent à une distribution des terres. Après l’organisation en kolkhozes du régime communiste, on rendit ce qu’il possédait, ou l’équivalent, à chaque propriétaire ou à ses descendants. La plaine immense est donc divisée en parcelles cultivées individuellement, de façon très peu mécanisée, avec des chevaux et des carrioles, ce qui fait que 13.000 personnes peuvent y vivre ou vivoter de l’agriculture, ce qui serait impossible avec les moyens modernes de production. Est-ce un bien ou un mal ? Les écolos doivent avoir leur avis là-dessus. Lors de notre séjour, on voyait des champs déjà labourés, quelques friches, et surtout du maïs, en train d’être récolté. Les maisons sont cubiques, de plain-pied, peintes des diverses couleurs en usage en Europe centrale, plus ou moins entretenues ou négligées, entourées d’un jardin, ornées d’une treille de vigne assez importante, sans eau courante avec un puits et une cabane-toilette au fond du jardin. Elles sont malheureusement couvertes de toits de tôle ce qui est plutôt laid, même quand ils sont peints en bleu ou en rouge criards. Elles sont un peu plus jolies dans les Carpates que dans la plaine. La plupart des rues sont des chemins de terre, boueux dès qu’il pleut. La médiocrité de la vie quotidienne des Roumains fait un complet contraste avec la splendeur des édifices
religieux construits depuis la chute du communisme. Certes, les matières
premières et la main d’oeuvre sont moins chères qu’en France, mais les gens y sont plus pauvres et n’ont, paraît-il, pas reçu de subvention ; ils ont dû, par conséquent, mettre généreusement la main à la poche et à la pâte.

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Il y a à Iasi deux cathédrales : la plus petite a été construite en 1789
dans le style italien du XVIIIe s.; elle est utilisée en semaine. La plus grande, toute récente, qui peut contenir plus de 2000 personnes, est ronde, en forme de couronne. Elle est éclairée de vitraux modernes, en verre épais, suffisamment figuratifs ; les allées, dallées de mosaïque de marbre convergent vers l’autel et son tabernacle central. Une tribune court tout autour de l’édifice, avec l’orgue et une place pour la chorale. Sa balustrade, blanche, sert de support à une frise de dessins représentant à droite le chemin de croix, à gauche la vie de la Vierge. Il
faudra que je vous montre des photos pour que vous vous rendiez compte. Sur les trois églises récentes construites à Sabaoani, deux sont très remarquables. Saint Joseph, tout blanc est entièrement décoré d’un métal qui semble d’or. Au dessus de l’autel, une statue monumentale de St Joseph et de part et d’autre des plaques en bas relief représentant, les deux plus grandes, la Sainte Famille et la série des plus petites, le chemin de croix. À Notre Dame du Rosaire, l’abside est entièrement couverte d’une grande mosaïque représentant la dite Notre-Dame dont je vous ai scanné une carte postale. Ce n’est pas de la copie de gothique, ni de la copie de byzantin, c’est quelque chose d’à la fois traditionnel et nouveau.

Ces églises modernes ont été pour moi le sommet du voyage, parce qu’elles sont la preuve qu’un art religieux “contemporain” peut n’être ni destructeur, ni sordide, ni blasphémateur mais au contraire, majestueux et sacré. Quant au séminaire catholique de Iasi, il a bénéficié d’un tremblement de terre en 1970, à la suite duquel les autorités communistes ont donné l’autorisation de le réparer. En fait de réparer, il fut entièrement reconstruit je ne saurais vous dire en quelle année. Aujourd’hui, il s’élève au bout d’une allée de cyprès comme une sorte de
palais où l’on n’a épargné ni le marbre ni les chromes brillants. Quand, sortis de leurs maisonnettes, les petits paysans candidats au sacerdoce y arrivent ils doivent se dire : “Que les prêtres sont des gens importants pour qu’on les forme dans un lieu pareil !”. On ne peut pas
exclure que cette considération influe sur la vocation de certains…

NOS DEUX “MARTYRS”

Leur biographie est nettement mieux documentée que celle de sainte Parascheva. Ce ne sont pas à proprement parler des martyrs puisqu’ils n’ont pas été condamnés à mort et exécutés mais sont morts en prison de mauvais traitements. Mais on les considère comme tels.

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Mgr Anton Durkovici né en 1888, avait un père croate et une mère autrichienne qui, devenue veuve alla rejoindre à Iasi une tante qui y tenait un restaurant. Le jeune Anton fut un garçon pauvre et brillant, qui fit de grandes études et fut ordonné en 1910 dans la basilique romaine de St Jean de Latran. Après avoir occupé divers postes, plus ou moins honorifiques et enseigné la théologie au séminaire de Bucarest, il fut nommé le 30 octobre 1947 évêque de Iasi , à un moment où les communistes voulaient faire une église de “prêtres pour la paix” séparés de Rome, comme en Chine, ce qui n’eut d’ailleurs aucun succès.
Bien sûr il n’était pas d’accord, et un jour de 1949 il fut arrêté, sur le chemin d’une église du diocèse où il allait donner la confirmation, et emprisonné. On le retrouva mort de faim dans sa cellule le 10 décembre 1951. On ne retrouva jamais son corps, et pour toutes reliques, une niche, dans le mur de la petite cathédrale, ne contient qu’un peu de terre du lieu présumé de la fosse commune où il doit avoir été jeté.

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Mgr Vladimir Ghika, lui, était un prince de sang royal, né orthodoxe en 1873, qui avait fait ses études secondaires en France et y avait suivi les cours de l’école des Sciences Politiques. Il avait su résister à la pression sociale et était passé au catholicisme en 1902. C’est un ardent contemplatif, actif sur tous les fronts de la diplomatie, de la charité de
l’apostolat. Rentré en Roumanie, il y implante en 1906 les soeurs de St Vincent de Paul. Installé de nouveau en France en 1918, il est ordonné prêtre en 1923 et fonde à Auberive en Seine et Marne un institut qui ne lui a pas survécu “les frères et soeurs de l’ordre de saint Jean”. Il retourne en Roumanie en 1939, et, au moment de la prise de pouvoir
par les communistes, refuse de suivre le roi Michel dans son exil. Il est arrêté en novembre 1952 et meurt dans la prison de Jilava le 17 mai 1954. À la différence de son confrère Durcovici, il est enterré dans une belle tombe que nous avons réussi à dénicher dans le cimetière qui sert de Père la Chaise à Bucarest, agréablement arboré et très bien entretenu, plein de chapelles familiales imposantes qui prouvent clairement que pour les Roumains, contrairement au dogme communiste, la mort n’est pas un pur néant.

CONCLUSION

Si par hasard vous étiez préoccupé par l’unité des chrétiens et désireux de prier pour la réunion de l’église orthodoxe et de l’église romaine, je vous recommande l’intercession des futurs bienheureux Anton et Vladimir.
Jacqueline Picoche

TABLEAU D’HONNEUR: “VOUS ETES FORMIDABLES”

Louis Chevalier, Adhérent N° 28 venu spécialement de Colmar par le TGV pour participer à l’assemblée générale de Vaison ainsi qu’à la bénédiction du « Volto Santo », il donne un sérieux coup de main à son ancien Capitaine du 15/2. Merci, monLieutenant et bravo !

Jacqueline Picoche, Adhérente N° 122 non seulement, elle nous comble avec ses reportages (Tchéquie, Septimer, Roumanie) truculents et
documentés, mais chausse à l’occasion ses brodequins pour escalader le Septimer et participer à l’aventure de la pose de la plaque à 2311 m !

Toma Encuta, prêtre et curé de la paroisse de Sabaoani. Favorable instantanément au projet de construction de l’oratoire de la Roumanie dans sa paroisse, en dessine les plans, conduit les travaux et le réalise entièrement avec ses moyens en moins de trois mois !

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Famille Halaskova, famille nombreuse de petits paysans indépendants en République tchèque : après l’heureuse naissance dans leur foyer d’Agnès, Dominique, Jean, Waclaw, Mikaela et Charles, s’apprêtent à accueillir pour Noël un septième enfant. Toutes les naissances ont été opérées par césarienne !

« Que tes oeuvres sont belles, que tes oeuvres sont grandes, Seigneur, Seigneur, tu nous combles de joie ! »

GRANDEUR DU SACREMENT DU MARIAGE

par Monseigneur Vladimir Ghika * extrait du livre de Jean Daujat : l’apôtre du 20ème siècle Monseigneur Ghika aux nouvelles éditions latines. (se trouve à SA DPF à 86190 Chiré-en-Montreuil).

*Jésus Christ a institué Lui-même les moyens pour nous communiquer Sa vie, nous greffer sur Lui : ce sont les sacrements. Il en résulte une primauté absolue des sacrements, purs instruments par lesquels passe l’Action sanctificatrice du Christ en nous, sur tout autre moyen de sanctification, prière privée, rite religieux, oeuvre méritoire quelconque : préférer quoi que ce soit d’autre aux sacrements qui nous branchent directement sur le Christ source unique de toute grâce et de toute
sainteté, ce serait une grave erreur naturaliste. Mgr Ghika a toujours fait passer les sacrements et profitait de toutes les occasions pour en parler. Les deux sacrements dont il a le plus longuement parlé sont le mariage et l’eucharistie.

Il enseignait couramment que la continuation de l’Eglise repose sur deux sacrements, l’ordre et l’ mariage, et que le mariage est aussi nécessaire que l’ordre pour continuer l’Eglise jusqu’à la fin des temps. Et alors il insistait beaucoup sur la valeur sanctifiante du mariage comme de tout sacrement. Il réagissait violemment contre le préjugé qui considérait les chrétiens mariés comme des chrétiens en quelque sorte de seconde zone réduits à un christianisme tiède et médiocre tandis que toutes les richesses de la vie spirituelle et le chemin de la perfection seraient réservés aux prêtres et aux religieux. Il affirmait avec énergie que le mariage est une vocation et une route de sainteté et que les chrétiens mariés sont appelés et obligés à la sainteté tout comme les prêtres et les religieux. Et pour cela, il insistait sur l’efficacité de la grâce du sacrement de mariage qui n’est pas seulement donnée au moment de la réception du sacrement, mais demeure à la disposition des époux pour les sanctifier l’un par l’autre à chaque instant et tout au long de leur vie commune. Cet enseignement s’est heureusement beaucoup répandu aujourd’hui dans les groupes de foyers chrétiens, mais celui qui l’a donné avec tant de force dès le premier quart du 20ème siècle peut être considéré comme un précurseur. Nous pouvons citer quelques passages d’un de ses discours de mariage :

« Vous allez tous deux au-devant d’un sacrement que par-devant nous, solennellement, vous vous conférez l’un à l’autre par le consentement de vos deux volontés… Vous ne recevez pas ici une simple bénédiction, ce n’est point seulement une sorte de contrat, si noble qu’il soit, qui vous unit, vous n’êtes pas ici au sein d’une pure cérémonie, pompeuse et touchante, traditionnelle et bienvenue, faite pour accompagner et pour solenniser le début de cette union. C’est quelque chose de bien plus grand. Vous avez à cette heure à jouer un rôle sacré, presque sacerdotal, point de départ de conséquences sans nombre dans ce
monde et dans l’autre… Ce sacrement qui vous associe à l’oeuvre même de Dieu, vous en êtes les ministres dès l’heure même de l’échange de vos paroles données et, nous, prêtres, nous n’en sommes que les témoins autorisés. Aujourd’hui, par votre consentement et votre serment qui vous donnent l’un à l’autre et qui vous consacrent tous deux au Seigneur pour Sa glorification, vous prononcez les premiers termes d’un office sacré qui dure autant que la vie et qui, parce qu’il est tel, ne cesse d’être une source de grâces jamais révoquée, un trésor où l’on peut toujours puiser, en leur invisible origine, pour soi comme pour les autres, les lumières, les forces, les joies surnaturellement réservées par Dieu à qui sait les y trouver, pour nous aider à traverser victorieusement toutes les vicissitudes et les difficultés de la vie. C’est quelque chose de si saint en soi que seule, dans l’Eglise, c’est à la messe quotidienne du prêtre que puisse se comparer la journée de vie commune des époux chrétiens. Le tout est de le comprendre et, le comprenant, d’en vivre dignement. Ce sens du sacrement éclaire toute notre conception de la vie. Il préserve du mal et même de l’imperfection comme il peut engendrer intarissablement le bien. Il éloigne des moindres profanations comme des fautes notablement plus graves avec le sens du sacrilège plus ou moins accusé qui accompagnerait toute défaillance grande ou petite : on court moins le risque dès lors, dans la vie des époux de faire ce qui pourrait altérer la sainteté du mariage ou se montrer peu conforme à ses serments et à ses lois. Que ne peut être une vie d’époux chrétiens avec l’intelligence vivante et toujours présente de ce caractère sacré permanent, de cette sorte de religion intime, domestique, dans le rayonnement du sacrement institué par le Christ reçu, vécu, et toujours renouvelé !… L’armature même de toute la société repose sur deux seuls sacrements, celui de l’ordre qui fait le prêtre, celui du mariage qui fait la famille, celui qui amène le Christ
sur l’autel et Le distribue à tous, celui qui amène le chrétien, cet autre Christ, s’il est fidèle, à la vie de cette terre et du ciel. Vous êtes là, chacun, un des innombrables dépositaires de cette tâche divinement prescrite. Toute société ne persévère et ne progresse que par cela… Pourquoi cette surabondance, ce surcroît de secours divins accordés à l’acte d’union de deux êtres alors qu’en sont dépourvus l’exercice redoutable lui-même de l’autorité et de la justice si nécessaire à l’ordre du monde ? Parce que d’une part nous avons ici le reflet concret de l’union du Christ et de ses fidèles dans l’Eglise suivant la parole de saint Paul, et que d’autre part c’est la mise en oeuvre du rôle admirable dévolu à l’union de deux êtres humains. Vous êtes là en effet non seulement pour n’être plus à deux qu’une vie, qu’un coeur et qu’une âme, mais pour donner la vie à d’autres êtres, pour être associés à l’oeuvre divine par ce qui ressemble le plus à une création. Vous allez
pouvoir appeler à l’existence des âmes nouvelles, des âmes immortelles, inévitablement vouées à une éternité qui, faite de joie ou de peine, est en toute hypothèse glorificatrice du Dieu vivant. Et dans la famille, une fois fondée, de ces nouvelles âmes, quelle lumière et quelle force puisées dans le sacrement lui-même pour les conduire au but à travers la vie ! »

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LE LOGO DE LA “ROUTE DE L’EUROPE CHRETIENNE”
Signe de l’Amour Réparateur

Par ses deux coeurs entrelacés (écarlates sur fond azur) l’association « la Route de l’Europe chrétienne » s’est placée sous la double
protection du Coeur Sacré de Jésus et de celui du coeur Immaculé de Marie. La couronne dorée proclame la royauté du Christ qu’elle place au coeur de la constitution de l’Europe et de tous ses états. « Le Christ est la seule espérance de l’Europe » Mariazell, pèlerinage des Peuples, Pentecôte 2004.

par Monseigneur André Reyne

C’est sous le signe de l’amour réparateur, associé à l’amour rédempteur du Coeur de Jésus et co-rédempteur du coeur de Marie que nous pouvons parler de réparation. Nous adorons l’Un et vénérons l’autre avec un grand amour. Mais cette adoration et cette vénération ne seraient pas complètes sans la réparation. L’oraison de la messe du Sacré-Coeur nous demande de nous associer à Lui par une « juste réparation ».

Tout péché étant une offense faite à Dieu, est symbolisé par la couronne d’épines qui enlace le Coeur de Jésus et le glaive qui transperce le coeur de Marie étroitement associés dans l’oeuvre de rédemption et de réparation. Tout péché exige réparation et nous ne pouvons que nous associer le plus possible à l’oeuvre de réparation du Coeur de Jésus et du coeur Immaculé de Marie, les seuls qui aient offert une juste réparation pour nos péchés. Certes, le sacrement de pénitence est pour nous pécheurs le lieu principal de la réparation. Nous devons y ajouter l’adoration réparatrice au Christ présent dans le
sacrement de l’eucharistie. Vue que de nombreux pécheurs ne font pas réparation pour leurs péchés – et, hélas, qu’ils ont même perdu le sens du péché, c’est à nous pécheurs pardonnés, de faire réparation. Ce n’est pas seulement par notre prière que nous devons le faire, mais par toute notre vie. On répare par l’adoration, mais aussi par l’offrande quotidienne de nos difficultés et de nos épreuves, voire de nos souffrances physiques ou morales unies à la Passion du Christ et à l’amour douloureux du saint coeur de celle que nous invoquons comme Notre Dame des sept Douleurs.

C’est plus que jamais en esprit de réparation que nous devons nous
associer à la Passion du Christ et à celle que Marie a soufferte dans son coeur de mère. Il ne peut y avoir de vraie réparation sans passer par les Coeurs de Jésus et de Marie que la médaille Miraculeuse nous montre associés. Ce devoir de réparation est plus que jamais d’actualité et, pouvons-nous dire, d’une particulière urgence. « Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous », nous dit Jésus. N’est-ce pas dans la réparation que nous pouvons faire la vraie pénitence ?

Que le Saint Esprit nous aide à vivre toute notre vie chrétienne en esprit de réparation.

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BENEDICTION DU “VOLTO SANTO” LE 29 SEPTEMBRE 2008

Jour de fête en ce lundi 29 septembre après-midi sur la colline de
Chantemerle-les-Blés. De ce haut lieu où l’on plonge sur l’autoroute A7 à la circulation incessante, le regard embrasse toute la campagne depuis Tainl’Hermitage jusqu’à Châteauneuf-de-Galaure, le pays de la petite Marthe Robin. Il faut parvenir au sommet pour découvrir la chapelle Saint Joseph du Saint Sauveur, sanctuaire du milliard d’enfants avortés, autour de laquelle le docteur Doublier Vilette a place des centaines de petites croix blanches.

Après la messe avec les Croisés du Sacré Coeur et les adhérents de la Route de l’Europe chrétienne, Monseigneur Reyne prononce une belle homélie à Saint Michel et aux saints anges, puis procède à la bénédiction de l’oratoire. Magnifiquement sculpté le « Volto Santo » à l’imitation de celui de la cathédrale Saint Martin de Lucca, se détache sur l’azur du ciel. Selon la tradition, c’est Nicodème, ayant enseveli le Christ, qui aurait réalisé cette sculpture sur un bois de noyer parvenue
miraculeusement en Italie par la mer. Dans cette représentation le Christ exprime tout son amour pour les hommes en étendant ses bras sur la croix et en nous gratifiant d’un dernier regard de bonté. Commencée au Golgotha, la prière du Christ se poursuit
jusqu’à nos jours, elle se charge de tous nos crimes…

Magnifiquement sculpté par Pascal Beauvais, assemblé de main de maître par Aymeric Courcelle Labrousse, l’oratoire est aussi un beau témoignage de la foi qui anime ces deux adhérents. Elle les rapproche, nous les rend éminemment chers : ils ont tous les deux beaucoup de
talent, du courage à revendre et sont pères de huit enfants. Aymeric a du camper huit jours sur la montagne avec Julien pour creuser les fondations, dresser les pierres, assembler le bas relief et le peindre. MERCI pour cette nouvelle balise de la foi plantée sur la route de l’Europe, MERCI pour cette éclatante affirmation du triomphe de la vie sur la culture de mort.

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Après les processions, les rosaires et les marches pour la vie, le Volto Santo rappelle à tous qu’il nous reste encore une arme très puissante à employer : la prière de Jésus Lui-même en croix : « Ô crux ave, spes unica, salve ! »

POUR VOS CADEAUX DE FIN D’ANNEE:

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Céramique logo « la Route de l’Europe chrétienne », création par Anne Omnes : élégante plaquette en terre vernissée à placer contre un mur, épaisseur 8 mm, taille 6 sur 10 cm, prix € 10.— + frais d’envoi

Album-photo des chantiers oratoires menés par l’association en France et en Europe, 23 x 30 cm, 13 pages superbes en couleur, € 12.—y compris frais d’envoi (délai env. 1 semaine)

drapeau « Europe chrétienne », 1 m x 1,5 m en tissu.

porte-cléfs Route Europe chrétienne, en bois peints, faits par les enfants des rues de Manille, €5.—port compris

carnets de route « Velleron-Bethléem € 18.–, La Route des Anges € 22.–, Vézelay-Kiev €23.—et La Route de Saint Colomban € 23.–

à commander : Association La Route de l’Europe chrétienne
Atelier Lou Barri, 84740 Velleron

PRIERE POUR L’EUROPE CHRETIENNE

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Dieu Tout Puissant,
Sagesse éternelle et Lumière du monde,
Qui avez suscité notre Père saint Benoît
Messager de paix,
Artisan de paix,
Maître de civilisation
et avant tout hérault de la religion du Christ
et fondateur de la vie monastique en Occident,
donnez à tous les chrétiens qui voient aujourd’hui la civilisation chrétienne s’écrouler
et s’enfoncer dans les ténèbres du laïcisme, de l’erreur religieuse et du matérialisme, sources de conflits et de barbarie,
de reprendre avec courage, constance et assiduité
les instruments de la Croix, du Livre et de la charrue
par lesquels saint Benoît, père de l’Europe
fit se lever l’aurore d’une ère nouvelle.

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Coeur de Jésus, ayez pitié de nous.
Coeur immaculé de Marie, priez pour nous.
Saint Benoît et saints Cyrille et Méthode, priez pour nous
Saint Colomban et sainte Brigitte de Suède, priez pour nous
Sainte Catherine de Sienne et Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, priez pour nous
Saint Martin et tous les saints d’Europe, priez pour nous.

BIENVENUE A TOUS NOS NOUVEAUX ADHERENTS:

M.+Mme Pascal Beauvais
Mlle Katarzyna Dybel
Fraternité St Vincent Ferrier
Assoc. Notre Dame de la Source
M.+Mme Jacques Arthaud
M. Matthieu Seurat
M.+Mme Christian Borghese
Lycée de la Sauque
Mère Geneviève
Père Olivier
Mme Monique Dewitte
Mlle Pauline Ascarino
M. l’Abbé Yves Lacrambe
M.+Mme Serge de Klebnikoff
Mme Christiane Sevestre
Dr.+Mme Jean-Loup Le Bris
M.+Mme Jean Viry
M.+Mme Christian Debay
Mlle Aude de Dieuleveult
Mme Sabine de Dieuleveult
M.+Mme Philippe Deloup
Mme Françoise Fricoteaux
Mme Michèle Auteroche
M.+Mme Marc Pequignot
Mlles Corine+Sabine Warion
Mlle Hélène d’Arondel de Hayes
M. Gérard Petitdemange
M.+Mme Paul Favérieux
M. Edgar de Laire
Colonel Claude Gaillard
M.+Mme Christian Chauvière

Nous sommes à ce jour 183 adhérents.

Joyeux Noël
Bonne Année 2009 !

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AGENDA

23 novembre Fête de saint Colomban à Bobbio avec bénédiction de la plaque de Bobbio

5 et 6 décembre Téléthon à Crest.
Venez soutenir le Dr Doublier Villette dans un débat public sur les dérives eugénistes du Téléthon.
Place du Champ de Mars à Crest le 5 à partir de 13h et le 6 toute la journée. Infos au 04 90 20 08 70
7 décembre Sainte Messe à 10h à Chantemerle-les-Blés au sanctuaire du Saint Sauveur

6 janvier 2009 Conférence sur la route Saint Colomban à la Médiathèque d’Avignon dans le cadre de Fonseca à 15h

6 janvier 2009 Conférence sur la route Saint Colomban à Valréas, à la Salle du Cardinal Maurice à 19h

25 janvier 2009 Marche pour la Vie à Paris, 14h30 Place de la République

Mai 2009 Pèlerinage de la Route de Anges du 5 mai au 26 septembre 2009 pour le jubilé des 1300 ans de la fondation du Mont Saint Michel en Normandie. Chacun peut se joindre pour quelques jours, 1 ou plusieurs semaines, où pour toute la durée.
Nous prierons pour la France, les familles, l’Europe chrétienne, la paix, l’unité de l’Eglise, notre Saint Père Benoît XVI, les vocations sacerdotales et religieuses, les jeunes, les malades, ceux qui sont seuls, les chrétiens persécutés.

Consultez le calendrier sur notre site, contactez notre secrétaire Claudia Mestelan 04 90 20 08 70

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Association « la Route de l’Europe chrétienne », Atelier Lou Barri, 84740 Velleron, Tel/Fax 04 90 20 08 70
atelierloubarri@free.fr site : www.route-europe-chretienne.fr/