EDITORIAL La dévotion au Cœur Immaculé de Marie.
« Le moment est venu. Ne te cache pas. » (Bhse Jacinthe)
Chers amis,
Il y a six mois, nous avions la grâce d’être ensemble à Fatima et personne d’entre vous, j’en suis sûr, n’a oublié les paroles prononcées par la Très Sainte Vierge lorsque, le 13 juillet 1917 aux Valinhos, elle s’est adressé aux trois petits enfants, et à travers eux, à toute l’humanité.
« Vous avez vu l’enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Si l’on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d’âmes se sauveront et l’on aura la paix. La guerre va finir. Mais si l’on ne cesse d’offenser Dieu, sous le règne de Pie XI, en commencera une pire. Quand vous verrez une nuit éclairée par une lumière inconnue, sachez que c’est le grand signe que Dieu vous donne, qu’Il va punir le monde de ses crimes par le moyen de la guerre, de la famine et des persécutions contre l’Eglise et le St Père.
Pour empêcher cela, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis du mois. Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix, sinon, elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et contre l’Eglise des persécutions. Les bons seront martyrisés, le St Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties. »
Cent ans après, où en sommes-nous ? Les guerres ravagent notre planète, le mal supplante le bien et les demandes de la Sainte Vierge n’ayant toujours pas été satisfaites, les catastrophes annoncées se réalisent. Quelle dureté d’oreille et de cœur ! Même le ciel nocturne du 25 janvier 1938* qui était l’évocation alarmante du châtiment à venir, n’a pas réussi à secouer la chape d’indifférence de l’humanité. Sa conversion immédiate et totale aurait épargné les flots de sang des 55 millions de victimes de la 2ème guerre mondiale. Seul le Portugal y échappa, grâce à la consécration au Cœur Immaculé de Marie au Sameiro le 28 mai 1926 par tous ses évêques. Alors que la guerre allait faire rage en Espagne et bientôt submerger l’Europe. Oliveira Salazar, jusqu’en 1968, est l’instrument de la Providence pour 50 ans de paix au Portugal, consacré à Marie.
La Théophanie de Tuy : Dans la nuit du 29 mai 1930, Lucie reçoit la confirmation de la mission de la consécration de la Russie par le Pape et les évêques du monde. La Théophanie dont elle bénéficie nous présente clairement la cascade rebondissante de toutes les médiations disposées par notre Père du Ciel pour nous faire part de Sa Grâce et de Sa Miséricorde. Médiation du Christ Sauveur crucifié pour notre salut, médiation Eucharistique de Son Corps et de Son Sang offerts en sacrifice expiatoire pour notre salut et proposés en nourriture et en breuvage de communion salutaire. Médiation de cette eau cristalline du Saint Esprit communiqué qui, par le Baptême et la Pénitence, nous donne la vie, nous sanctifie et nous lave des souillures du péché. Et donc médiation de l’Eglise qui nous prodigue ces biens par le ministère de ses prêtres, agissant au Nom du Christ et exerçant Ses pouvoirs. Et nouvelle merveille à cette double médiation du Fils de Dieu et de Son Esprit agissant par l’Eglise, s’adaptant mystérieusement, la médiation de Marie, Mère de Grâce et de Miséricorde.
* Au matin du mercredi 26 janvier 1938, on pouvait lire à la une des journaux : « Une aurore boréale d’une ampleur exceptionnelle a sillonné hier soir le ciel de l’Europe occidentale, elle a révolutionné nombre de départements où l’on a cru tout d’abord à un gigantesque incendie. Le ciel était embrasé comme un immense foyer mouvant provoquant une lueur rouge sang très vive. Il s’agit sans doute d’une aurore boréale, mais d’une ampleur exceptionnelle au dire du Pr. Pers de la faculté des sciences de Grenoble. » Ce phénomène atmosphérique avait été observé non seulement en Europe, mais aussi en Afrique du Nord ainsi qu’en Amérique du Canada jusqu’au Mexique.
La Vierge Marie apparaît en effet sous le bras droit de la Croix, nous offrant son cœur. En méritant de devenir la Mère de Dieu, la Vierge immaculée a mérité aussi de devenir notre mère. Tel était donc le grand dessein de Dieu pour notre temps : la Paix. Accordée à l’aube d’un siècle où les progrès matériels ont transformé les guerres en menaces apocalyptiques, la pleine liberté et la force rendue à l’Eglise, après quatre siècles d’hérésie et d’apostasie envahissantes.
En contrepartie pour obtenir cette protection, les conditions sont légères, mais indispensables. Avant de partir pour Lisbonne, où elle devait mourir, la bienheureuse Jacinthe s’est adressé à Lucie en ces termes : « Il ne me reste plus beaucoup de temps avant d’aller au ciel. Toi, tu resteras ici, afin de dire que Dieu veut établir dans le monde, la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Le moment est venu, ne te cache pas. Dis à tout le monde que Dieu nous accorde Ses Grâces par le moyen du Cœur Immaculé de Marie, que c’est à Elle qu’il faut les demander. Que le Cœur de Jésus veut qu’on vénère avec Lui le Cœur Immaculé de Marie, que l’on demande la paix au Cœur Immaculé de Marie car c’est à Elle que Dieu l’a confiée. »
Chers amis, je vous communique l’invitation pressante de la bienheureuse Jacinthe en vous invitant tous à nous rejoindre le 31 mai, solennité de Marie Reine. En nous consacrant au Cœur Immaculé de Marie, nous implorons la paix sur notre association La Route de l’Europe chrétienne, sur nos familles et sur la France, notre patrie. Pour nos temps de confusion et de guerres, la Vierge Marie est la Médiatrice toute puissante, capable de répandre les torrents de grâces qui le convertiront. Dieu veut qu’elle les accorde, mais en réponse à notre dévotion filiale, nos prières et notre conversion. Rendez-vous à tous le 31 mai à Notre Dame du Laus.
Robert Mestelan, Président
Pèlerinage au Portugal par Jacqueline Picoche … suite et fin
Les hauts lieux
Depuis toujours, on sait que la divinité réside au sommet des montagnes et que les hommes qui veulent s’approcher d’Elle ont à en faire l’ascension : Zeus-Jupiter trône sur l’Olympe et c’est en haut du mont Sinaï que Moïse s’approche du Buisson Ardent. L’Évangile n’est pas en reste, avec le mont des Béatitudes, le mont Thabor et le mont du Golgotha. Pas étonnant, donc, que les Portugais aient construit des sanctuaires sur quelques uns de leurs sommets d’où l’on aperçoit les villes basses, domaines du train-train quotidien, des affaires du monde, et du prince de ce monde.
Là où la Montagne rencontre l’Océan, une falaise haute de 110 m arbore un plissement géologique spectaculaire. C’est le promontoire du Sitio sur lequel trône l’église de Notre-Dame de Nazareth, lieu de pèlerinage depuis le XIIe s., qui a donné son nom au village de Nazaré.
Le belvédère domine une vaste plage de sable sur laquelle déferlent de grosses vagues qui font la joie des amateurs de surf. Des maisons basses la bordent, maisons de vacances, hôtels et maisons de pêcheurs dont les barques peintes d’autrefois sont présentées comme des objets de musée. Des azulejos ornent l’église et une jolie chapelle. Les premières références à la pêche à Nazaré datent de 1643; cependant, ce n’est que vers le début du XIXème siècle que la population commença à s’installer sur la plage. Les pêcheurs habitaient surtout sur les parties hautes de la localité, Sítio et Pederneira, car les fréquentes attaques des pirates marocains faisaient de la grève un lieu peu sûr.
Ce n’est pas de Nazaré que partaient les caravelles, mais devant l’Océan il n’est pas interdit de penser aux navigateurs portugais qui s’élancèrent à la découverte de terres nouvelles, affrontant des dangers bien supérieurs à ceux des astronautes qui, de nos jours sont allés marcher sur la Lune. Au fait, pourquoi est-ce Vasco de Gama (1469-1524) et pas un Chinois ou un Indien qui a fait le premier le tour du Monde ? Parmi les motivations, complexes, il est vrai, de ces risque-tout, celle d’apporter d’Évangile à des peuples inconnus encore païens avait sa bonne place. Il faut croire que le dynamisme du christianisme surpasse celui de l’hindouisme, et que Confucius ne donne pas à ses adeptes la même impulsion que Jésus. De leurs aventures, le grand poète Camoes a fait toute un épopée : les Lusiades!
Depuis 1889, un funiculaire relie la ville haute à la ville basse et facilite la visite du lieu aux pèlerins, pénitents et touristes. Mais il faut avouer qu’à Nazaré, où nous eûmes le plaisir de tremper nos pieds dans l’eau de mer et de profiter d’un restaurant excellent, nous étions plus touristes que pèlerins.
Il n’en alla pas de même au sanctuaire du Bom Jesus do Monte. La dévotion au “Bon Jésus” souffrant sa Passion, plein de compassion, de bonté et de pardon, symbolisant toute la souffrance humaine, est très populaire dans le monde lusophone. Le sanctuaire de Braga est un lieu où les fidèles portugais peuvent accomplir leurs vœux: « mon Dieu, si tu exauces ma prière, je te promets de monter les escaliers du Bon Jésus à genoux ! » Et ce n’est pas rien de monter à genoux toute la “Voie Sacrée”, composée de trois escaliers en zig-zag rythmés par 17 paliers, qui permettent de relier la ville de Braga à l’église, en franchissant un dénivelé de 116 mètres. À l’exception des handicapés et des très vieux, qui disposaient d’un funiculaire, nos courageux pèlerins firent l’ascension. À vrai dire, debout.
Quand on prend son temps, la pénitence est douce, parce que les escaliers serpentent à travers un parc boisé, parce qu’on peut se rafraîchir auprès de toute une série de fontaines, et qu’on y découvre d’étonnantes et édifiantes œuvres baroques. Le long du premier escalier se succèdent dix-sept chapelles, marquant les différentes stations du Chemin de Croix. Les premières sont associées à des fontaines consacrées à des dieux païens, ce qui permet au pèlerin de se trouver d’un côté face à la vérité du calvaire, et d’un autre face au “mensonge” des croyances païennes.
Le deuxième escalier dit “escalier des cinq sens”, pièce maîtresse de l’en-semble, est destiné à faire comprendre au pèlerin, parti à la rencontre de la Vérité transmise par les vertus théologales d’ Espérance, de Foi et de Charité, qu’il est victime des illusions des sens. Pour la vision, l’eau coule par les yeux du personnage représenté, pour l’ouïe, par les oreilles, pour l’odorat, par le nez, pour le goût par la bouche et enfin, le toucher, est représenté par une personne qui porte dans ses mains une cruche d’où coule l’eau. Toutes ces fontaines sont accompagnées d’inscription latines instructives et de statues illustrant des épisodes de l’ancien testament adéquats. Par exemple, pour l’ouïe, la statue de David, qui joue de la harpe, nous dit : « à mon oreille tu donneras du plaisir et de la joie ».
Le troisième escalier est celui « des Vertus », les trois vertus théologales que tout homme se doit d’atteindre après avoir pris conscience de la fragilité de ses perceptions humaines. Ainsi, sur la fontaine de la Charité, représentée par une femme portant deux enfants et accompagnée des deux statues allégoriques de la Paix et de la Bénignité, l’eau coule d’un cœur porté par les deux enfants et au-dessus, Il est écrit : « il existe trois vertus, la Foi, l’Espérance et la Charité, mais la plus grande, c’est la Charité ». Et on arrive enfin à l’église néoclassique qui s’élève sur une esplanade bordée de statues dominant de beaux jardins. La grande ville de Braga, aperçue en vue plongeante y parait bien petite.
L’histoire de cette œuvre extraordinaire mérite d’être brièvement contée : La légende populaire veut qu’après la Bataille de Tarifa (1340) remportée par les Chrétiens sur les Maures, une croix apparut dans le ciel sur le monte Espinho, lieu de dévotion très ancien, sur lequel est construit le sanctuaire actuel. L’archevêque et les habitants de Braga y érigèrent aussitôt une croix et une chapelle. Mais la réalisation de l’en-semble que nous admirons aujourd’hui est essentiellement une œuvre du XVIIIe s. Tout commence en 1722 avec le programme d’embellissement de la ville de Rodrigo de Moura Teles (1644-1728, archevêque de Braga depuis 1704), et se termine en 1811, après bien des soucis provoqués par les invasions napoléoniennes, avec l’achèvement de l’église néoclassique actuelle qui ne fut consacrée qu’en 1857. Gaspar de Bragança (1716-1789, archevêque de Braga depuis 1758) qui l’avait mise en chantier en 1784, ne put en voir la réalisation.
Le programme du premier archevêque est conforme à la mode de l’époque : les nouvelles constructions seront de style “baroque” ou “rococo”. On lui doit le premier escalier et une première église qui, devra, plus tard, être remplacée. Après sont décès, en 1728, ce furent les Jésuites qui choisirent les thèmes illustrés dans l’escalier des cinq sens. Les travaux se poursuivirent, notamment, sous l’archiépiscopat de Gaspard de Bragance qui contribua au succès du pèlerinage en obtenant de la Curie romaine des indulgences spéciales pour les pèlerins, mit au concours en 1783 le projet de l’église actuelle, et, afin d’obtenir du peuple les fonds nécessaires, alla jusqu’à organiser une corrida !
Tout cela se passe à une époque marquée par le grand tremblement de terre du 1er novembre 1755, de magnitude 8,75, qui ravage Lisbonne, provoquant incendies, raz-de-marée, scènes de panique, avec 15 000 morts et 85 % des habitations détruites, dont le palais royal, sa bibliothèque et ses archives. C’est le moment où le pouvoir est aux mains du marquis de Pombal, naguère ambassadeur en Angleterre puis en Autriche et franc-maçon, adepte des “Lumières”. Ministre des affaires étrangères depuis 1750, il vient d’être nommé chef du gouvernement et le restera jusqu’en 1777. Il prend en main la reconstruction de Lisbonne et la modernisation du Portugal selon les idées nouvelles. Il redresse le pays économiquement, lutte contre la noblesse, réorganise l’enseignement, soumet l’inquisition au pouvoir royal, interdit l’esclavage dans les colonies et expulse les Jésuites en 1759.
On peut penser que le côté anticatholique de sa politique ne plaisait pas à Gaspard de Bragance et que la grande prédication muette des escaliers du Bom Jesus est une sorte d’acte de résistance ou du moins d’opposition.
Le XIXème siècle sera, quant à lui, consacré à l’amélioration permanente du lieu, avec l’inauguration du funiculaire hydraulique mis en service le 25 mars 1882 qui fonctionne encore de nos jours sans défaillance, la création de jardins et de plusieurs lacs artificiels, d’hôtels pour ceux qui veulent y rester quelques jours, et surtout le reboisement de la colline qui devient un grand parc paysager, où les habitants de Braga, les pèlerins et les touristes viennent se détendre ou se “ressourcer”.
Les deux autres sanctuaires des hauteurs, où notre chanoine offrit à Dieu le sacrifice eucharistique, sont le Sameiro, (alt. 613 m), sur une autre des collines entourant Braga, plus haute que celle du Bom Jesus dont elle est distante de 2 kilomètres, et la Penha qui domine Guimaraes. Ils ont été l’un comme l’autre construits à la suite d’un évènement qui suscita au Portugal un élan d’enthousiasme : la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, le 8 décembre 1854, ce qui n’est peut-être pas étranger au fait que la Vierge ait choisi le Portugal pour parler au Monde de son “Cœur Immaculé”.
En 1863, alors qu’une lutte anticléricale se déchaîne, sous l’impulsion d’un vicaire de Braga, le Père Martinho Antonio Pereira da Silva, le peuple entreprend d’élever en l’honneur de Notre Dame une grande église néoclassique à coupole, décorée de granit poli, de marbre et d’anges blancs, au milieu de jardins et d’un parc magnifiquement entretenu. En l’honneur du dogme de l’infaillibilité pontificale proclamé en 1870, une chapelle supplémentaire est ouverte sur le chantier. Paul VI donne à l’église le titre de basilique. Jean-Paul II s’y rend en 1982, et on y inaugure sa statue en 1985. L’affluence des fidèles augmente à tel point qu’il fallut y construire une crypte immense, ouverte en 1979. On dit qu’il est fréquent d’y célébrer des mariages et, dans la chapelle des ex-voto, on est surpris de voir deux vitrines remplies de robes de mariée !
Le Sanctuaire de Notre-Dame de Penha do Carmo, desservi par un téléphérique et une route en lacets qui traverse une forêt épaisse, est une église moderne cubique en béton, surmontée d’un haut clocher derrière laquelle on découvre une vue spectaculaire sur Guimarães. La Penha est moins riche que le Sameiro, mais son site, plus sauvage, rocheux et boisé, a lui aussi sa beauté.
La cova da Iria, à Fatima n’est pas un “haut lieu” où les hommes montent vers Dieu. C’est le contraire. Un dictionnaire portugais–français traduit le mot “cova” par “fosse, tombe”. C’est un “bas lieu” où la Mère de Dieu descend vers les hommes en danger.
Salve, Regina! Cette reine que nous saluons comme “notre vie, notre douceur, notre espérance”, que vit-elle, à notre arrivée, quand elle “tourna vers nous ses yeux miséricordieux” ? Un gros autocar cherchant son chemin sur des avenues peu propices à la promenade pédestre, bordées d’immeubles modernes hétéroclites, dont beaucoup d’hôtels. Il emprunte un passage souterrain pour éviter un carrefour, puis une rue bordée de grands et petits magasins de “bondieuseries” ou (pour parler plus respectueusement) d’articles religieux, et trouve enfin une place sur l’un des grands parkings proches de la basilique. Rien de tout cela n’est beau, mais enfin, il faut bien que les véhicules trouvent à se garer, les pèlerins à se loger et à acheter des souvenirs, et que les commerçants portugais gagnent leur vie. Et il Lui plait que le pèlerinage perdure et se développe.
Tout cela dépassé, Elle nous voit agenouillés dans la basilique, à droite de l’autel, devant le tombeau de François, et à gauche devant celui de Jacinthe, rejointe en 2005 par Lucie. Les restes des trois voyants sont là, vénérables reliques. Mais, âmes bienheureuses en attente de leurs corps glorieux, nous pouvons penser qu’ils accompagnent Notre-Dame, nous regardent du haut du Ciel, et prient pour nous.
On peut imaginer qu’il en est de même dans les lieux de mémoire pieusement conservés qui évoquent encore ce qu’ était Fatima au moment des apparitions. Au hameau d’Aljustrel, à deux kilomètres de la Cova, dans la maison des frère et soeur François et Jacinthe Marto, sommairement meublée, nous nous attachons à la chambrette et au lit où la grippe espagnole a mis fin à la vie terrestre de François.
Celle ou a grandi leur cousine Lucia dos Santos est un peu moins pauvre avec son métier à tisser, un petit enclos ou on fait vivre deux ou trois brebis en souvenir de leur troupeau, et surtout un grand jardin avec, au fond, un puits sur lequel l’Ange du Portugal a fait la deuxième de ses trois apparitions de 1916, destinées à préparer les enfants à leur mission de 1917. C’était l’été. Ils se reposaient là, par un temps de grande chaleur. “Que faites-vous ?” leur dit-il “Priez, priez beaucoup ! Les Saints Cœurs de Jésus et de Marie ont sur vous des desseins de miséricorde. Offrez sans cesse au Très-Haut des prières et des sacrifices ”. Lucie demanda comment devaient-ils faire pour se sacrifier et l’ange lui répondit : “De tout ce que vous pourrez, offrez à Dieu un sacrifice en acte de réparation pour les péchés par lesquels il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs. De cette manière, vous attire-rez la paix sur votre patrie. Je suis son Ange Gardien, l’Ange du Portugal. Surtout, acceptez et supportez avec soumission les souffrances que le Seigneur vous enverra.”
Ses deux autres apparitions se sont produites au lieu dit le Cabeço, au dessus d’un petit cirque de rochers dans une grande oliveraie, lieu de silence très bien protégé aujourd’hui. La première, au printemps, fut celle où il leur apprit la belle prière: “Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas”. La troisième, la plus solennelle, fut celle où il donna la communion eucharistique aux enfants en leur disant: « Prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ, horrible-ment outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu » et où il leur apprit la grande prière: « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre le très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels il est Lui-même offensé. Par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ».
Sur le chemin des Valinhos, se trouve le lieu d’une apparition exceptionnelle de Notre-Dame : Le 13 août, jour où elle devait avoir lieu, les enfants, enlevés par le sous-préfet, représentant des loges de Lisbonne, qui les garda en prison pendant deux jours, n’étaient pas au rendez-vous. La Vierge non plus. La foule dut se contenter de quelques phénomènes atmosphériques significatifs. Mais quelques jours plus tard, le 19 août, elle se manifesta à eux seuls rayonnante d’une lumière presque aveuglante, sur un chêne vert au milieu des oliviers. Elle demanda alors la construction d’une chapelle, annonça un grand miracle pour sa dernière apparition et insista: « Priez, priez beaucoup pour les pécheurs, car beaucoup d’âmes vont en enfer parce qu’elles n’ont personne qui se sacrifie et prie pour elles », rappel de la vision de l’enfer qui leur avait été donnée le 13 juillet.
Le long du merveilleux chemin des Valinhos nous fîmes un bon chemin de croix.
Et du lieu précis des apparitions de 1917, qu’en est-il ? Il a beaucoup changé. Le chêne vert sur lequel Notre-Dame posait ses pieds a disparu. La “Capelinha” ou “petite chapelle“ construite à sa place, sur le côté droit de la Cova, en tournant le dos à la Basilique, en bas de l’escalier monumental, est enfermée dans une grande vitrine. Tout autour, une sorte de chapelle ouverte à tous les vents, mais où les priants peuvent s’abriter de la pluie sous un plafond de verre, est un lieu qui ne désemplit pas et où les places assises sont rares. Il est prudent de se munir d’un pliant. Tout autour, la Cova, entièrement bétonnée, constitue une immense esplanade, deux fois plus grande que la place St Pierre, où peuvent, dit-on, se trouver réunies jusqu’à 300.000, d’autres disent 600.000 personnes. C’est là que tous les soirs, à partir de 21 h, se déroule une procession aux flambeaux. Pour nous ce fut le lundi 12 septembre, un jour de semaine certes, mais peut-être inhabituel, se trouvant être la fête du Saint Nom de Marie, établie par le pape Innocent XI en 1683 en mémoire de la victoire de Jean Sobieski sur les Turcs et de la levée du siège de Vienne. Du clergé émergeaient trois têtes mitrées, pères abbés ou évêques. La Cova était à moitié pleine, ce qui représente déjà beaucoup de monde. On commença par un rosaire debout, à la Capelinha, ce qui n’est pas rien, suivi d’un lent piétinement de la foule tournant autour de l’esplanade jusqu’à un podium au pied de la basilique, où commença une grand-messe pontificale. Ceux qui persévérèrent jusqu’au bout ne furent pas dans leur lit avant minuit. Ce n’est pas une partie de plaisir. Le lendemain 13 septembre, c’était l’anniversaire de l’apparition du 13 septembre 1917, mais aussi la veille de notre départ très matinal pour l’aéroport de Porto. Les plus courageux réitérèrent. Qui, dans la foule était là en curieux? qui en priant? et à quelles intentions? qui en pénitent, offrant sa fatigue et ses douleurs articulaires en sacrifice pour le Saint Père salut des pécheurs? Celle qui lit dans les cœurs le sait et elle peut se réjouir d’attirer tous les soirs un si grand peuple.
Mais elle se réjouit d’une joie mêlée de tristesse, car enfin, pourrait-elle se dire, « quoique je vive dans l’Éternité, je trouve le temps bien long. Voilà bientôt cent ans que je demande, de la part de la Sainte Trinité dont je ne suis que l‘interprète, une chose très simple d’où devrait résulter ce “temps de paix” dont le besoin se fait si cruellement sentir en ce bas monde ravagé par les guerres, l’athéisme, l’islamisme et les persécutions. Je demande à tous de prier pour les pécheurs et pour le Saint Père en disant le chapelet tous les jours, en acceptant, en esprit de sacrifice, les hauts et les bas de leur vie quotidienne, et en réservant, chaque premier samedi du mois, un quart d’heure pour me tenir compagnie, après s’être confessé et avoir communié à la messe. Ce n’est tout de même pas compliqué ! Quelques uns le font, mais pas assez régulièrement, et ils ne prient pas suffisamment pour le Saint Père puisqu’aucun des Papes qui se sont succédé n’a fait exactement ce que je lui demandais. Je l’avais bien dit pour-tant le 13 juillet 1917: “Si l’on ne cesse d’offenser Dieu, Il punira le monde de ses crimes, par le moyen de la guerre, de la famine et des persécutions contre l’Église et le Saint Père. Pour empêcher cela, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis du mois. Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix. Sinon, elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Les bons seront martyrisés, le Saint Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties.” Par la voix de Lucie, j’ai demandé, le 13 juin 1929, que cette consécration devienne effective: “Le moment est venu où Dieu demande au Saint Père de faire, en union avec tous les évêques du monde, la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé, promettant de la sauver par ce moyen“.
Eh! bien non! Aucun ne s’est avisé que “tous les évêques du monde” cela incluait les évêques orthodoxes, et aucun n’a prononcé les mots exacts que j’avais dictés. On me consacre “le Monde“, le “Genre Humain”, mais pas “la Russie”. On dirait que le mot “Russie” leur brûle la bouche! Même mon cher Jean-Paul II (Totus tuus!) qui avait pourtant reçu et bien compris un sévère avertissement le 13 mai 1981, n’a réussi à consacrer, devant quelques évêques et cardinaux, que “le Monde” (et pas la Russie ) au “Cœur de la Mère” (et pas à mon “Cœur Immaculé”). Résultat : les orthodoxes et les catholiques, malgré quelques bonnes avancées, en sont encore à se chicaner sur la notion de “primauté” et à buter sur le mot “immaculé”. Oh! je sais bien que cela se fera un jour! Je l’ai dit à Lucie: “À la fin mon Cœur Immaculé triomphera.
Le Saint Père me consacrera la Russie, qui se convertira et il sera donné au monde un certain temps de paix”. Mais je lui ai dit aussi que ce serait “tard”. Cent ans après, est-ce assez tard? Le centenaire de mes apparitions de 1917 ne serait-il pas une bonne occasion de la faire enfin, en bonne et due forme, cette consécration? Ce ne serait pas beau de voir cette immense esplanade noire d’une grande foule, rouge et violette des soutanes des cardinaux et évêques catholiques, rutilante des brocards des évêques orthodoxes, et, sur le podium, deux personnages en blanc se donnant le baiser de paix, le Pape et le Patriarche de Moscou? Un axe Moscou-Fatima traversant l’Europe chrétienne! Les politiciens du monde entier en seraient abasourdis! La plupart sont de grands pécheurs mais tous ceux dont le cœur n’est pas complètement endurci en seraient convertis, et on peut dire que ce jour-là mon Fils aurait vraiment fait “toutes choses nouvelles” !
NOUVELLES DE LA CHAPELLE ST HILAIRE
Grâce à votre générosité, un immense MERCI ! à tous, nous avons pu acheter les échafaudages supplémentaires, indispensables pour restaurer le transept en toute sécurité et payer les salaires de nos ouvriers. En premier lieu, et à notre grande joie, nous avons commencé par évacuer la terre que le vent avait déposée sur la voûte du transept pendant des siècles. > Franz Fakler (1929 – 12.12.2015) a été la cheville ouvrière de l’érection de l’oratoire St Benoît à Ottobeuren en Allemagne. Nous avions fait sa connaissance lors du grand pèlerinage Vézelay-Kiev, qui nous avait fait traverser l’Allemagne et connaître la Bavière en 2004. Franz a été le premier à nous accueillir chez lui, à sa table de jardin où il nous a fait découvrir la richesse de son cœur. C’est donc très naturellement, en parlant avec lui, que le projet de bâtir un oratoire s’est concrétisé. Particulièrement attaché à St Nicolas de Flüe, il avait, avec l’association des amis de St Nicolas, transformé la crypte de l’abbaye d’Ottobeuren en lieu de prière pour la paix avec St Nicolas de Flüe et Notre Dame de Fatima. C’est de leurs mains, qu’ils ont édifié en 2009 l’oratoire qui devait recevoir le bas relief de Pascal Beauvais. Lors du voyage en Allemagne, en mars 2010, la bénédiction par le père Abbé avait été le point d’orgue de cette belle manifestation d’amitié entre la France et l’Allemagne. Nous présentons nos condoléances à son épouse Klara et à son fils Robert et son épouse Martha, ainsi qu’à tous ses amis à Ottobeuren. Prions avec ferveur pour le repos de son âme. Dieu nous l’avait donné, Il nous l’a repris. Qui’Il soit bénit. Marguerite « Mag » Mouchbahani s’est consacrée le 8 septembre 1951 en la chapelle de Noirétable à la Vierge Marie qu’elle considérait comme son unique assurance vie. Il est donc impossible d’évoquer le souvenir de Mag, sans indiquer son exigence pour une vie chrétienne authentique, toute tournée vers son époux, sa famille, la défense de la vie et la France. La prière, le chapelet familial, son engagement dans le mouvement sacerdotal marial et la Légion de Marie ont structuré toute sa vie. A St Didier en Velay (Haute Loire) où elle se fixa avec son mari Christian, elle a offert le visage d’un « bon sergent de Dieu » livrant les combats qui ont donné du sens à son existence depuis la défense de la vie de la conception à la mort naturelle, la défense d’une église de tradition et son engagement pour l’école libre et enfin, son adhésion à La Route de l’Europe chrétienne. Passionnée de musique classique (elle avait obtenu un prix de conservatoire au piano), douée d’une gaieté qui lui attirait spontanément la sympathie de tous, elle a eu le bon-heur d’enseigner des générations d’enfants et de faire beaucoup de montagne dans le Diois. Intéressée par les voyages de l’association, Mag et Christian furent des nôtres sur les chemins de Suisse et d’Espagne, de l’Europe centrale, de Pologne et de Lituanie, du Puy et de Fatima. A la messe d’enterrement qui réunissait le 10 janvier sa famille et les amis dans l’église St Denis de la Croix Rousse, ce fut un jeune prêtre Polonais qui eut l’honneur de la conduire à sa dernière de-meure. Chère Mag, du haut du ciel, continue à nous sourire, donne-nous ta joie de vivre, ta jeunesse, ton entrain. Nous restons avec toi et auprès de toi. Jules Zanchi, qui nous avait aidé à redresser une restanque à St Hilaire, nous a quitté le 28 novembre, juste avant Noël. Jusqu’au bout il a rendu service à l’Eglise et affirmé les talents multiples qu’il possédait. Sentant venir la mort, il était pourtant inquiet, car chaque année c’était lui qui installait la belle crèche à l’église de Robion. Il s’en ouvrait à ses proches : « Après ma mort, qui fera la crèche ? » A l’heure où la libre pensée si désolée de voir encore fleurir des crèches pour Noël dans les villages de Provence et de France en mène des offensives ridicules, combien ton doux soucis Jules, nous touche et nous ravit. Il est le signe profond de ton attachement à Jésus dans son berceau. Entouré des anges, fier enfant de Bergame, tu es maintenant heureux, la crèche de Robion t’a conduit jusqu’aux cieux. Agenda Soixante-dix ans de mariage, onze enfants, une myriade de petits-enfants et d’arrière-petits-enfants, c’est le bel héritage qu’ont acquis et que nous laissent Monsieur et Madame Pierre Devillers. Le samedi, 4 février, nous étions nombreux à assister à la messe jubilaire de ce couple bénit par Dieu, qui apporte par l’exemple de sa fidélité, de sa générosité et aussi de sa sainteté un démenti vibrant à la décadence des mœurs en portant haut la valeur du mariage chrétien. La messe du Cœur Immaculé de Marie a été célébrée par les enfants de cet heureux couple jubilaire en l’église de l’Abbaye Notre Dame de l’Annonciation au Barroux. La fin de la cérémonie a été rehaussée par la lecture de la bénédiction spéciale accordée par le pape François et le chant du « Te Deum ». M. Devillers a exercé une vie professionnelle d’ingénieur dans le département de la Somme, avant de découvrir les charmes de la Provence où ils résident maintenant l’hiver. Sur leurs onze enfants, ils en ont donné quatre à l’Eglise (trois prêtres et une sœur religieuse) Mère Placide, mère abbesse de l’Abbaye du Barroux. Tous nos vœux vous accompagnent « ad multos annos » et merci pour cette belle leçon de courage et de vie qui révèle la force d’une famille chrétienne et la puissance de Dieu. Avec le N° 32, certains ont déjà envoyé leur cotisation et nous les en remercions chaleureusement. Cet appel urgent s’adresse donc aux adhérents qui, emportés par les soucis de la vie, ont « oublié ». En cette période difficile, plus que jamais, votre association a besoin de votre aide pour bâtir les oratoires, couvrir St Hilaire et …payer le bulletin et son envoi (plus de 500 membres). D’avance merci. Associations « La Route de l’Europe chrétienne » « Sauvegarde de la chapelle Saint-Hilaire » 64 rue de la Frâche 84740 Velleron Tél. 04 90 20 08 70 recsthilaire@gmail.com www.route-europe-chretienne.fr www.chapellesaint-hilaire.fr
14 mars 2017 conférence à Chambery – AFC : marches à travers l’Europe
17 mars au 29 avril 2017 Exposition de Robert Mestelan au Cercle national des Armées, 8 pl. St Augustin, Paris 8ème
22 mars 2017 conférence à Toulouse, paroisse du Christ Roi : Non, nos églises ne sont pas mortes
20 mai 2017 conférence à Briant « Non, nos églises ne sont pas mortes »
27 mai 2017 concert champêtre du Débuché de Provence au profit de la chapelle (tract joint)
31 mai 2017 consécration de nos deux associations au Cœur Immaculé de Marie à N.D. du Laus : départ en car d’Avignon au prix de 50€ p.p. Inscriptions auprès de Claudia Mestelan 04 90 20 08 70 ou par mail (tract joint)
Debut août 2017 clan des routiers de Versailles : chantier d’été à St Hilaire
2 – 9 octobre 2017 voyage-pèlerinage en Macédoine
18 novembre 2017 assemblées générales des deux associations à Avignon
24 décembre 2017 Noël à St HilaireQuel anniversaire !
Les larmes du drapeau
J’ai longuement flotté sur les champs de bataille,
Résistant bravement aux coups de la mitraille
Maintes fois ma voilure épongea dans le vent
Le sang des soldats morts, les pleurs des survivants.
Au sommet du pays je dressais mes couleurs,
Témoignage vibrant de la Foi, de l’Honneur
Les anciens devant moi soulevaient leur chapeau
Qui-y-a-t-il de plus beau que l’amour d’un drapeau ?
Ma hampe fut brisée par des mains étrangères
Lacérés, mes beaux plis sanglotaient en silence
En voyant que ces doigts s’attaquaient à la France
Devant la foule haineuse, on me jeta à terre
Un instant je pensais : « nous sommes donc en guerre ! »
Ici nul n’accourut pour calmer ma douleur !
Les uniformes bleus trépignaient de colère,
Mais leur chef, tout-là-haut, préservant sa carrière
Me laissa sans mot dire aux mains de mes bourreaux
Quand mon pays me laisse ainsi succomber, seul
Je mourus sans qu’une arme quitte son fourreau
Je ne suis plus drapeau, mais je deviens linceul.
Ce soir je regrettais de porter ces couleurs,
Car une part de la France est morte dans mes pleurs
Lt-colonel Michel Brault Cotisations 2017