Bulletin N° 11

EDITORIAL

Mater admirabilis

Chers amis,

Les vacances favorisent les voyages et offrent souvent de bonnes surprises. Si vous êtes cet été passés à Fontgombault, vous aurez eu la joie d’y découvrir le dernier oratoire de la Route de l’Europe chrétienne qui accueille désormais les visiteurs à l’entrée du monastère Notre Dame de Fontgombault.

Erigé sous le vocable « Mater Admirabilis », entièrement conçu et réalisé par le monastère, il a été solennellement bénit après vêpres en la fête de Notre Dame du Mont Carmel le vendredi 16 juillet par Dom Forgeot, son Père Abbé. Toute la communauté, de nombreux amis et visiteurs ainsi qu’une délégation de l’association étaient présents : M. et Mme Jacques Sarrade, Mme Raphaëlle de Dieuleveult, M. Michel Gaudin, M. et Mme Robert Mestelan.

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Fièrement dressé au centre de la place entre la porterie et la chapelle St Benoît, l’oratoire à la fine marqueterie vernissée épouse avec bonheur la forme élancée d’un colombier. Le toit à quatre pans, habillé de tuiles rouges, repose sur une monumentale table de pierre par l’intermédiaire à l’avant de deux poutres et à l’arrière par l’épaisseur du clocher mur de soutènement. Les matériaux du pays, grosses pierres et crépis ocre, s’harmonisent parfaitement avec les murs aux alentours. Quelle réussite !

Irrésistiblement attiré, le visiteur approche et se trouve soudain aux pieds de la Sainte Vierge, au plus près d’elle, comme si l’architecte avait souhaité qu’on puisse la contempler et la prier. Cette Vierge couronnée, peinte couleur bois, porte de longs cheveux comme à l’Ile Bouchard, les yeux presque fermés, elle incline la tête en s’effaçant totalement devant Son Fils qui nous ouvre les bras en souriant. Dans cette statue, Marie, Mère de Dieu 1) conjugue l’intériorité et la relation, elle nous présente Jésus dans un geste de don toujours amorcé.

Les litanies de Lorette ne manquent pas de parer la Très Sainte Vierge des titres les plus gracieux : mère aimable, mère du bon conseil, pourtant, il en est un qui retient toujours notre attention, car il semble être un reproche voilé à toutes nos infidélités, nos manques de foi, d’espérance et de charité, c’est Mère admirable, Mater Admirabilis !

Dans notre société vide de sens où la femme manipulée et salie donne parfois l’impression d’avoir oublié sa vocation de mère, quelle belle rencontre ! « Dieu ne pouvait élever la mère plus haut, Lui qui a appelé les mondes à l’existence…, Lui qui commande aux vagues et aux vents, Lui qui tient dans Sa main les montagnes. En consentant ainsi, Dieu Tout Puissant est descendu dans le sein d’une femme de sorte qu’Il fut son Enfant et qu’elle devint Sa Mère2) »

En édifiant cet autel au seuil de leur monastère, les fils ardents de Saint Benoît à Fontgombault ne pouvaient nous offrir plus beau présent. Leur prière continuelle qui s’élève jour et nuit de ces murs nous en assure la durée. L’avenir de l’Europe pouvait-il être confié à des mains plus sûres que celles de la Mère de Dieu, Mater admirabilis ?

Puisse Dieu envahir le cœur de tous les pèlerins qui viendront humblement s’agenouiller ici devant elle. Mère admirable, nous avons besoin de vous.

Mère admirable, vous qui nous montrez toujours le bon chemin, guidez l’Europe et conduisez-la à la victoire, celle de l’Amour.

Robert Mestelan
Président de l’Association « La Route de l’Europe chrétienne »

1) Pour la Théologie de l’Eglise orthodoxe, Marie est avant tout celle qui a vraiment enfanté par la chair le Logos divin, en donnant naissance au Fils de Dieu fait homme. Cette proclamation date du concile d’Ephèse en 431 et a été confirmée vingt ans plus tard au concile de Calcédoine. Au 7ème siècle, Saint Jean Damascène écrit que « ce seul nom de Theotokos, Mère de Dieu, contient tout le mystère de l’économie du salut.
2) Cardinal Mindszenty. « La Mère, miroir de Dieu »

ASSEMBLEE GENERALE : BOLLENE, 23 OCTOBRE 2010

Après Velleron, Vaison-la-Romaine, N.D. de l’Annonciation au Barroux, grèves et pénurie d’essence n’ont pas empêché l’association de tenir sa 4ème assemblée générale à Bollène, dans les locaux de la Famille missionnaire l’Evangile de la Vie, très aimablement mis à notre disposition par son pasteur, le Père Hubert Lelièvre. Il nous a réservé un accueil chaleureux. Qu’il en soit publiquement remercié.

Les 28 participants (dont les plus courageux et les plus fidèles venaient de Nice), se sont d’abord rassemblés à la chapelle pour la sainte messe dite à la mémoire de Saint Jean de Capistran et des bienheureuses Soeurs Sacrementines, guillotinées en 1794 qui vécurent en ces lieux. La messe célébrée par le Père Lelièvre s’est achevée par la bénédiction de 5 croix d’oratoires qui seront construits au cours des prochains mois.
L’assemblée a été ouverte ensuite par Robert Mestelan, Président de l’association qui a tenu à rappeler les réalisations de l’année écoulée. Le bilan est dense : sur le plan des livres, un livre publié et diffusé “La Route des Anges”, vingt conférences sur des pèlerinages prononcées dans des paroisses, des collèges ou chez des particuliers et trois pèlerinages à pied, la Caminada dou San Soudari (avec les Pénitents rouges de Nice fin avril), Cotignac (avec les Pères de famille début juillet), le Mont Saint Michel (avec les Compagnons de Saint Michel Archange début mai). Le voyage-pèlerinage organisé en Bavière en car au mois de mars à l’occasion de la bénédiction de l’oratoire Saint Benoît a malheureusement rassemblé trop peu de participants.

A l’avenir, si nous ne rassemblons pas 35 membres, le voyage en car sera supprimé et la participation aux bénédictions se fera en voitures individuelles. Ceci serait très regrettable, puisque le déplacement en car permet aux membres de l’association de se connaître, de prier et de découvrir ensemble toute la richesse des racines chrétiennes de l’Europe.

En 2010, sortie miraculeuse de terre de trois nouveaux oratoires: Saint Benoît patron de l’Europe à Ottobeuren en Allemagne, Saint Colomban à Hilltown en Irlande du Nord et la Très Sainte Vierge, Mater Admirabilis à l’Abbaye de Fontgombault dans l’Indre en France.

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L’année 2011 verra la poursuite de ces actions avec un effort accru dans le domaine de l’information externe. En octobre 2010 le site www.route-europe-chretienne.fr/ a dépassé la barre des 10’000 visiteurs (en 2 ans). Un nouveau pèlerinage à pied “la route de Saint Philibert” est prévu entre Eauze (Gers) et Noirmoutier, puis Tournus en mars et avril 2011.

Trois oratoires sont à l’étude ou verront le jour:

Notre Dame de Guadalupe avec l’Evangile de la Vie à Bollène

le bienheureux Pape Urbain V à Quezac en Lozère

Saints Cyrille et Méthode à Nitra en Slovaquie.

Face au rouleau compresseur de l’apostasie généralisée et du matérialisme, Robert Mestelan a rappelé que l’association “La Route de l’Europe chrétienne” peut sembler bien vulnérable, mais l’état de détresse de nos contemporains rend plus urgent que jamais l’appel à l’évangélisation que toutes ces activités proclament et assurent: “Restons unis dans la Foi en Christ, fidèles à notre baptême et à l’enseignement de notre Pape Benoît XVI. Saint Michel nous aidera à traverser la tempête en restant debout.”

Le Père Hubert Lelièvre nous a ensuite parlé de la Famille Missionnaire l’Evangile de la Vie (voir la feuille et la prière jointe) (site: www.evangelium-vitae.org/ ) et de la journée du 27 novembre 2010 où notre Saint Père Benoît XVI nous invite avec toutes les églises du monde entier à prier et adorer pour la vie naissante.

Nous sommes donc tous appelés à demander à notre curé l’organisation d’une veillée de prière en nous mettant à sa disposition.

Le déjeuner réunit ensuite les participants dans une excellente brasserie sur la place de Pont Saint Esprit, puis la journée s’est terminée par la visite du Musée d’Art Sacré, maison des Chevaliers, occupée du 12ème au 18ème siècle par une famille de négociants, les Piolenc. La prétention du musée à vouloir être reconnu comme Musée d’Art Sacré nous a semblé injustifiée. En effet, si ce musée rassemble de belles pièces, des vases sacrés, de beaux ornements et même des explications techniques sérieuses, il y a une volonté affichée par le conservateur de faire voisiner le païen et le religieux, engendrant un relativisme odieux qui nous a semblé non seulement déplacé, mais au delà du supportable.

A cette réserve près, et elle est de taille, concernant surtout les visiteurs non avertis (en particuliers les enfants), la visite de la demeure de la famille Piolenc est intéressante et sa restauration parfaite. La salle des santons présente en termes exacts et justes le grand mystère de la Nativité.

En résumé: le bon grain voisine ici avec l’ivraie et les chrétiens qui sauront l’arracher, retiendront surtout de cette visite deux admirables sculptures: Jésus au jardin des oliviers, visité et conforté par un ange et la prière du chevalier où l’on admire un chevalier qui fléchit ses genoux devant la Majesté de Dieu.

Quis ut Deus! Dieu seul est Dieu!

Nos finances : Le bilan de l’année 2010 est positif, mais pourrait être meilleur, si tous les adhérents payaient leur cotisation sans nous obliger à le leur rappeler (nous ne parlons pas ici de ceux qui ont des difficultés en ce moment, bien sûr).
Nombre d’adhérents à jour de cotisation 2010 : 127
Recettes année 2010, cotisations et dons € 4698.—
Dépenses oratoire d’Einsiedeln € 2631.20
Livret A € 5734.09
Avoir total de l’association à la date du
23 octobre 2010 € 8542.79
Prévision dépenses 2011 :
Oratoire ND de Guadalupe à Bollène € 3000
Oratoire bienheureux Urbain V en Lozère € 4500

AGENDA :

19 mars 2011 fête de St Joseph à Cotignac
28 mars – 24 avril pèlerinage sur les pas de St Philibert
7+8 Mai 2011 pèlerinage des Compagnons de Saint Michel au Mont Saint Michel
1-3 juillet 2011 pèlerinage des pères de famille Cotignac
du 16 au 22 septembre 2011 : voyage-pèlerinage en Suisse pour la bénédiction de l’oratoire à Einsiedeln (voir programme)
juillet 2013 : voyage-pèlerinage en Slovaquie pour la bénédiction de l’oratoire des Saints Cyrille et Méthode de Nitra (Slovaquie)

VOYAGE-PELERINAGE EN SUISSE DU 16 AU 22 SEPTEMBRE 2011

Départ d’Avignon le 16 à 6h, passage par Lyon pour prendre les Alsaciens, Parisiens, Savoyards, piquenique en route, arrivée à Ingenbohl le jour où il y a des grâces auprès de la bienheureuse Mère Marie-Thérèse Scherer, fondatrice des Miséricordieuses Sœurs de la Sainte Croix. (En 100 ans elles sont passées de quelques sœurs à plus de 8000 dans le monde entier.) Sainte Messe et vêpres; dîner et coucher.

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17 septembre : petit déjeuner puis excursion en bateau sur le lac des 4 Cantons pour aller découvrir le Rütli (pré où en 1291 fut fondé la Suisse), déjeuner, visite d’une chapelle dédiée à Notre Dame, retour en bateau, diner et coucher.

18 septembre : Jour de fête ! Petit déjeuner, sainte messe à 9h avec Jodel et cor des Alpes chez les Bénédictines, déjeuner, puis procession depuis l’abbaye sur le chemin de St Jacques vers l’oratoire de Saint Nicolas de Flüe avec la Musikkapelle Einsiedeln, bénédiction solennelle en présence de nos amis allemands d’Ottobeuren, vêpres à la chapelle de la Madone noire et départ pour la Thurgovie, dîner et coucher.

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19 septembre visite de charmants villages le long de l’Untersee, déjeuner sur l’île de Reichenau, visite de la cathédrale Notre Dame à Constance, de la vraie croix à l’église de Kreuzlingen, dîner et coucher.
L’oratoire d’Einsiedeln en construction

20 septembre visite d’Appenzell : sainte messe et visite guidée du centre d’Appenzell, déjeuner, promenade vers le lac de Seealp avec goûter, retour, dîner et coucher.

21 septembre : départ pour le Tessin (la partie de Suisse où l’on parle italien) en passant par la chapelle de Zillis, visite du sanctuaire Madonna del Sasso à Locarno, dîner et coucher sur place.
22 septembre retour par Milan, Gênes, Nice et retour en Avignon vers 17h.

Inscrivez-vous dès maintenant pour participer à ce voyage

. Cela nous est indispensable pour réserver l’hébergement. Nous devrons être 35 au minimum pour pouvoir partir avec notre ami Philippe Perret en car. N’hésitez pas à en parler autour de vous. Invitez vos amis : € 490 voyage, hébergement, repas, bateau.

IN MEMORIAM – HENRI CAPDEVILLE

Décédé dans la nuit de la Toussaint, Maître Henri Capdeville, notaire et membre de notre association a été enterré le vendredi 5 novembre au cours d’une émouvante journée d’hommages qui lui ont été rendus à Saint Sever dans les Landes. Ancien élève du collège Saint Francois Xavier d’Ustaritz, scout routier, père de quatre enfants, Henri Capdeville nous laisse l’ardent témoignage d’une vie totalement enracinée dans la foi chrétienne et l’amour des traditions du pays. Président de la Fédération des sociétés taurines pendant vingt ans, il a également participé à la création de la confrérie des Jabotiers et occupé à Bordeaux le fauteuil de conseiller régional. La messe d’enterrement était célébrée à 10 heures dans une église abbatiale trop petite pour contenir la foule de ses parents et de ses amis. Elle fut suivie sur le parvis par un vibrant “Agur Jaunak” chanté par ses amis Basques et dans les arènes par un émotionnant tout d’honneur sous les œillets et les applaudissements. A 16 heures enfin, il a été enseveli à Brassempouy au cœur de la Chalosse dans la tombe de ses ancêtres. Comme l’a écrit dans “Toros” Vincent Bourg : “Henri Capdeville appartenait à notre paysage taurin depuis près de quarante ans. Prince de Saint Sever et Seigneur de Séville, il aimait la vie, les toros, Curro Romero, les espadrilles, se lisser la moustache, le fino pas la manzanilla, les nœuds papillon et prendre le train jusqu’à la Maestranza. Henri, c’était plus qu’un personnage de notre paysage. Il était du “canal historique” comme l’on dit. C’était quelqu’un de bien et de si bien qu’on le considérait tous un peu comme notre père.” Henri, c’était aussi un ami très cher avec lequel j’ai fait mon premier pèlerinage à pied. C’était à Lourdes en 1950. Que Marie-Odile, Bernadette et Philippe, tous ses enfants et leurs familles acceptent nos condoléances et nos prières ferventes. A Dieu Mitou. R.M.

Voyage de notre Saint Père Benoît XVI en Espagne :

La Sagrada Familia : “Quel sens peut avoir la consécration d’un temple comme la Sagrada Familia, au début du XXI e siècle? Et y-a-t-il certains aspects spécifiques de la vision de Gaudi qui vous ont frappé en particulier?

« En fait, cette cathédrale est aussi un signe pour notre temps. Je trouve dans la vision de Gaudi surtout trois éléments. Tout d’abord, cette synthèse entre continuité et nouveauté, tradition et créativité. Gaudi a eu ce courage de s’insérer dans la grande tradition des cathédrales, d’oser à nouveau, en son siècle, avec une vision totalement nouvelle, cette réalité-cathédrale de rencontre entre Dieu et l’homme dans une grande solennité, et ce courage de rester dans la tradition, mais d’une créativité nouvelle, qui renouvelle la tradition et témoigne ainsi de l’unité et du progrès de l’histoire, c’est quelque chose de beau. […] Et enfin, […] cette cathédrale est née d’une dévotion traditionnelle du XIXe siècle: Saint-Joseph, la Sainte Famille de Nazareth, le mystère de Nazareth, mais justement cette dévotion d’hier, pourrait-on dire, est d’une très grande actualité, parce que le problème de la famille, le renouveau de la famille comme cellule de base de la société est la grande question aujourd’hui et nous montre où nous pouvons aller à la fois dans la construction de la société et dans l’unité entre foi et vie, entre religion et société. La famille est le thème de base qui est exprimé ici, disant que Dieu s’est fait lui-même fils dans la famille, et nous appelle à construire et à vivre la famille. »

« L’Église a été la mère des arts pendant des siècles et des siècles, le grand trésor de l’art, la musique, l’architecture, la peinture, est né de la foi dans l’Église. Aujourd’hui, il y a une certaine divergence, mais cela fait du mal à la fois à l’art et à la foi: l’art qui aurait perdu la racine de la transcendance n’irait plus vers Dieu, ce serait un art diminué, il perdrait sa racine vivante; et une foi qui n’aurait plus que l’art du passé, ne serait plus une foi dans le présent, et c’est aujourd’hui qu’il faut à nouveau l’exprimer comme une vérité qui est toujours présente. C’est pourquoi le dialogue, ou je dirais la rencontre entre l’art et la foi est inscrit dans la nature la plus profonde de la foi, nous devons tout faire afin qu’aujourd’hui encore, la foi s’exprime dans un art véritable, comme Gaudi dans la continuité et la nouveauté, pour que l’art ne perde pas le contact avec la foi. »

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Nous vous souhaitons à tous un bon Avent, un Saint Noël et une sainte et belle année 2011 : Que le Seigneur vous garde et vous bénisse !